Chehayeb vise le marché jordanien pour écouler les pommes invendues

Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a déclaré hier suite à un entretien avec les producteurs de pommes qu'il allait entrer en contact prochainement avec le ministre jordanien de l'Agriculture pour que les deux pays s'entraident afin que « le marché jordanien s'ouvre rapidement aux produits libanais au début la nouvelle saison fin octobre. » En 2016, le Liban a exporté 231 tonnes de pommes (3 % des exportations totales de pommes) vers la Jordanie pour une valeur de 116 millions de dollars, selon les chiffres des douanes.
Évoquée, la piste russe est en revanche écartée. « Le marché russe est très important, mais les taxes sont élevées, à raison de 250 dollars pour chaque tonne », a affirmé M. Chehayeb. Il s'était déplacé mi-juin en Russie pour négocier un renforcement des échanges agricoles. Les dernières exportations libanaises de pommes vers la Russie remontent à 2014, et atteignaient 167 tonnes, à 261 millions de dollars.
M. Chehayeb a en outre appelé les producteurs à ne pas se « laisser entraîner par les commerçants » en vendant leur récolte à moindre prix.
Le ministre a également demandé aux producteurs d'être patients « en attendant que de nouveaux marchés soient trouvés », afin que leurs marchandises y soient écoulées. Il a estimé la production totale de pommes en 2016 à quelque 160 000 tonnes. Selon le ministre, « le changement climatique et la fermeture de la frontière syrienne ont pénalisé de manière significative l'écoulement de la production ».
De son côté, le ministre démissionnaire de l'Économie, Alain Hakim, a déclaré hier dans un communiqué avoir envoyé un courrier au Premier ministre, Tammam Salam, lui demandant à ce que le gouvernement verse des aides financières aux producteurs de pommes, à raison de 7 500 livres par caisse, et qu'il prenne en charge la totalité des frais de transport des marchandises destinées à l'export.
Les producteurs de pommes de la région de Tannourine et de Akoura ont brièvement coupé lundi l'autoroute reliant Beyrouth à Tripoli au niveau de Jbeil pour dénoncer la crise que traverse le secteur, provoquant d'importants embouteillages.