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Moyen Orient et Monde - Présidentielle américaine

Clinton vs Trump : 1-0 pour la démocrate

Le premier débat télévisé entre les deux candidats a remis en selle l'ancienne secrétaire d'état dans la course à la Maison-Blanche.

Hillary Clinton et Donald Trump se sont salués avec une politesse glacée, mais cette paix froide n’a duré qu’un instant. Timothy A. Clary/AFP

Hillary Clinton et Donald Trump se sont d'abord salués avec une politesse glacée. La paix froide n'a duré qu'un instant avant que les deux prétendants à la Maison-Blanche n'en viennent à un échange très vif, parfois jusqu'à l'insulte.

Le premier débat de la présidentielle, lundi soir, a été une lutte d'endurance de 90 minutes, sans autre pause dans les escarmouches et les esquives que les questions d'un modérateur passablement dépassé par l'ampleur de la tâche. Curieusement, Hillary Clinton était vêtue de rouge, la couleur du Parti républicain, alors que Trump affichait une cravate bleue, la couleur des démocrates. Elle n'a jamais appelé son adversaire que Donald, alors que lui – qui dans les réunions électorales la surnomme « Hillary la crapule » – lui a donné ici du « Madame la Secrétaire (d'État) ».

La première femme candidate d'un grand parti à la fonction suprême s'est montrée calme, posée et ferme pour l'essentiel de l'affrontement. Toujours – ou presque – souriante, n'élevant que rarement la voix. « Donald, c'est bon d'être avec vous », a-t-elle lancé en guise d'ouverture. Elle n'a suscité qu'un demi-sourire de la part de son adversaire, mais une réaction amusée de la salle. Tout au long de la soirée, elle a tendu quelques pièges au milliardaire pour essayer de le faire sortir de ses gonds. D'entrée de jeu, elle a fait allusion au sérieux coup de pouce de 14 millions de dollars que M. Trump a reçu de son père pour bâtir son empire, bien plus qu'il ne l'admet en général. Le républicain a mordillé à l'hameçon : « Mon père m'a prêté une toute petite somme et j'ai bâti une immense fortune ! »

 

(Voir aussi : Les principales déclarations lors du premier débat entre Clinton et Trump, en texte et vidéo)

 

Rugueux et comique
En général prompt à s'emporter ou à se lancer dans une dithyrambe, il a réussi à adopter un ton égal pour une bonne partie de la joute, tout en interrompant sans cesse son adversaire. Ce n'est qu'au bout d'une heure qu'il a montré son irritation, levant parfois les yeux au ciel.

Mme Clinton a su mettre en valeur son expérience, montrer sa maîtrise des dossiers, se présentant comme la voix de la raison, comme l'ancienne secrétaire d'État qui comprend la marche des affaires du monde. Mais elle s'est aussi montré cassante : « Donald vous vivez dans un monde à part ! » Plus tard, elle l'accuse de « mensonge raciste » sur la nationalité du président Obama. M. Trump est resté dans son rôle de populiste, répétant des slogans polis et calibrés sur les thèmes qui plaisent à ses électeurs, qui veulent dynamiter l'establishment de Washington.

Souvent les accrochages ont été rugueux. « Elle n'a pas l'énergie » pour être présidente, « Hillary a de l'expérience, mais c'est une mauvaise expérience », a mitraillé Trump, accusant l'ancienne secrétaire d'État d'être responsable « du chaos » au Moyen-Orient pour faire bonne mesure. Les deux adversaires ont aussi su faire rire la salle, parfois à leur détriment. Après un vif échange sur l'économie, Mme Clinton lance, indignée : « J'ai l'impression que d'ici à ce soir on va m'accuser de tous les maux. ». « Pourquoi pas ? » réplique M. Trump du tac au tac. « Je pense que mon meilleur atout, et de loin, c'est mon caractère », a lancé M. Trump, provoquant des rires dans la salle et un « Woah, OK » de la part de Mme Clinton, ponctué d'un roulement des yeux.

C'est à la toute fin du débat que M. Trump a dit quelque chose qu'il n'avait jamais dit auparavant. Quand on lui a demandé s'il allait accepter le jugement des urnes, il a répondu : « Si elle gagne, je la soutiendrai, évidemment ! »

 

(Vidéo : Revoyez ici l'intégralité du débat Clinton-Trump)

 

La campagne reprend
Hier, après ce premier débat télévisé tendu qui a remis en selle la candidate démocrate, Hillary Clinton et Donald Trump sont repartis en campagne dans des États-clés. Les deux camps criaient victoire hier matin, mais avec plus de conviction chez Mme Clinton, qui a montré après sa pneumonie et deux semaines de quasi-absence qu'elle était en forme et n'avait rien perdu de sa vigueur, le républicain n'ayant pas réussi à la déstabiliser.

« Ce débat a été une occasion superbe pour les électeurs de comparer les deux candidats et de juger lequel est prêt à devenir président des États-Unis », s'est félicité Robby Mook, directeur de campagne de Mme Clinton. Les prétendants à la succession de Barack Obama capitaliseront chacun sur l'émission, regardée par des dizaines de millions d'électeurs, lors de meetings en Caroline du Nord pour Mme Clinton et en Floride pour M. Trump, deux grands États où ils sont au coude-à-coude. L'objectif étant de convaincre les Américains qui restent indécis à 42 jours du scrutin.

 

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