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Liban - Société

Des sites touristiques majeurs désormais accessibles aux handicapés

Présentation d'un projet qui permettra l'accès aux sites touristiques de Baalbeck, Byblos, Tyr, de la réserve du Chouf et de Beyrouth, à tous types de personnes, indépendamment de leur condition physique.

Nabil de Freige prononçant son allocution. Photo Hassan Assal

À l'occasion de la Journée internationale du tourisme, un projet qui facilite l'accès des personnes à mobilité réduite aux lieux touristiques a été présenté hier.

Une initiative attendue depuis longtemps par les personnes handicapées. L'une d'entre elles, une femme prénommée Salpi, était présente dans la salle pour assister à la conférence de presse au Crown Plaza Hotel, à Hamra, organisée pour le lancement du projet. À 37 ans, elle vit en chaise roulante depuis quinze ans. Grâce à la campagne « Tourisme pour tous au Liban », Salpi et tant d'autres vont pouvoir être des touristes comme les autres. Fruit d'un partenariat tripartite, le projet s'inscrit dans le cadre du programme « Afkar 3 ». Il est financé par l'Union européenne, dirigé par le Réseau européen pour le tourisme accessible (Enat) et mis en place par l'Union des handicapés (LPHU).

Pour la première fois, les handicapés libanais et les touristes étrangers se trouvant dans la même condition auront la possibilité d'accéder aux principaux lieux touristiques du pays. Le thème phare de la conférence était le « tourisme inclusif ». Il s'agit de permettre l'accès aux structures touristiques à tous types de touristes, indépendamment de leur condition physique. Le projet-pilote qui s'étalera sur deux ans comprend cinq localités : Baalbeck, Byblos, Tyr, la réserve des cèdres du Chouf et Beyrouth.

Hanine Chemali, directrice du programme, a expliqué que ce projet a pour objectif principal de « renforcer la coopération entre les autorités et les parties responsables » de son application, à savoir notamment « les municipalités, les administrations publiques concernées, le secteur privé et la société civile », et ce pour « adopter et appliquer la politique d'inclusion ».

Créer un « environnement social favorable » est « crucial » pour permettre la mise en œuvre du projet, a estimé Mme Chemali, mettant l'accent dans ce cadre sur la campagne de sensibilisation qui sera menée essentiellement sur les réseaux sociaux. Le but est de « transformer les mentalités » pour apporter la culture du tourisme inclusif au Liban, a-t-elle insisté. À cet égard, une attention particulière est accordée aux jeunes, considérés comme « importants pour le développement économique et social ».

 

(Lire aussi : Pour de jeunes malentendants, le handicap ne doit pas être un obstacle au travail)

 

L'impact du projet va bien au-delà du simple accès aux lieux touristiques. De nouvelles opportunités se présentent, telles que la création d'emplois pour les personnes handicapées. Une formation destinée tant aux employeurs qu'aux employés sera effectuée dans ce cadre. « Nous cherchons à casser les barrières physiques et culturelles », a expliqué Mme Chemali. Le projet favorise également l'entrepreneuriat, comme le fait de donner la possibilité aux personnes handicapées de vendre des produits artisanaux sur place.
« À long terme, nous envisageons de faire des villes-pilotes des modèles à suivre », a confié Mme Chemali à L'Orient-Le Jour.

De son côté, le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, a affirmé lors de la présentation que « le tourisme inclusif n'est pas seulement un droit inhérent aux personnes handicapées, il permet aussi de les intégrer pleinement au sein de la société ». Le ministre a réitéré son soutien « à tous les projets cherchant à intégrer les personnes handicapées dans les différents domaines ».
Sylvana Lakkis, présidente de la LPHU, a déploré le manque d'attention accordée à la condition des personnes handicapées au Liban qui « sont invisibles pour la société ». Elle a également dénoncé « l'inapplication de la loi 220/2000 sur les droits des handicapés ». « Si le projet est une réussite, il sera alors possible d'étendre les campagnes et les objectifs à d'autres régions », ajoute-t-elle.

Selon la brochure explicative, le tourisme forme « un des piliers principaux de l'économie libanaise en temps de paix ». Selon un rapport de la Banque mondiale, les personnes à mobilité réduite représentent près de 15 % de la population au Liban. Cette partie marginalisée de la société représente pourtant un « moteur pour le développement », précise-t-on dans la brochure.

 

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