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Liban - Trois questions à Antoine Hokayem

« Les échanges entre l’USJ et les universités chinoises doivent d’abord s’orienter vers certaines spécialités »

Le Pr Antoine Hokayem, président de l’Institut Confucius.

C'est un parcours peu banal qui a conduit Antoine Hokayem à son poste de directeur de l'Institut Confucius, qu'il tient depuis dix ans. Diplômé en médecine dentaire puis enseignant à la faculté de médecine dentaire de l'USJ, le professeur Antoine Hokayem a occupé le poste de doyen de cette faculté pendant 14 ans, parallèlement à sa propre clinique. Durant cette période, il sera cofondateur puis président de la Conférence internationale des doyens de chirurgie dentaire francophone et fondateur puis secrétaire général des facultés de chirurgie dentaire arabes. Son mandat de doyen terminé et vu ses relations occidentales et arabes, l'USJ le nomme vice-recteur aux relations internationales. À ce poste qui couronne sa carrière académique, il est chargé de nouer des relations avec la Chine. Aujourd'hui, il a tellement pris goût à sa tâche qu'il se rend en Chine presqu'aussi facilement qu'il va en week-end, dans son village de Kfarhay (Batroun).

Pr Hokayem, venant d'un petit pays comme le Liban, comment avez-vous réagi devant le géant chinois ?
La curiosité et le plaisir de la découverte passés, c'est une impression de disproportion et d'écrasement que l'on ressent. Ensuite on commence à regarder autour de soi, à l'horizontale, et venant d'un pays minuscule, on a l'impression que le Liban tiendrait sur quelques avenues et la place Tiananmen. Mais très vite, on est emporté par le flot de la population, des vélos, des voitures. Les gens sont aimables, très polis, mais évidemment, l'ignorance réciproque de la langue fait obstacle. En gros, il y a surtout les paradoxes de la modernité et de l'héritage : un pays communiste et un commerce libéral voire sauvage ; une discipline militaire et un chaos indescriptible : un luxe inouï et une misère impressionnante ; une génération jeune, avide de découverte et de joie de vivre, aux petits soins de ses aînés.

Comment l'USJ procède-t-elle pour renforcer ses liens avec les universités chinoises?
Il y a des difficultés évidentes à établir des échanges dans le cursus classique, en raison des différences linguistiques entre le chinois et le français. Par contre, des programmes internationaux en langue anglaise sont offerts dans l'ensemble des universités. Il faut déplorer le manque d'informations concernant les universités chinoises, dont beaucoup jouissent d'un très haut niveau et dont certaines sont très bien cotées sur le plan international. Notez que beaucoup de grandes écoles françaises imposent une année d'études en Chine dans leur cursus. Il est désormais tout à fait normal de faire un master international ou, surtout, de passer un doctorat en Chine, vu que les grandes universités sont dotées de laboratoires de très haut niveau dans certains domaines.
En résumé, les échanges entre l'USJ et les universités chinoises doivent d'abord s'orienter vers certaines spécialités (langues, histoire, économie, environnement...) pour se diversifier par la suite.

Pouvez-vous en quelques mots résumer vos relations avec la Chine ?
C'est un pays attachant et impressionnant à la fois, un continent qu'on ne se lasse pas de découvrir. Les étudiants de l'Institut Confucius qui ont bénéficié de bourses de court et long séjours, du Summer Camp au master, sont revenus enchantés et séduits. Mes remarques personnelles : une amabilité et un accueil exceptionnels ; un partage de la culture orientale et de ses valeurs, comme le respect de la famille et des ancêtres ; le souci de ne pas gêner l'interlocuteur (on ne dit jamais « non », quitte à ne pas exécuter). Au fil de mes dix ans de contacts professionnels se sont tissées des amitiés qui perdurent au-delà des postes et des fonctions. Mais pour en parler, il me faudrait des pages et non quelques lignes.

C'est un parcours peu banal qui a conduit Antoine Hokayem à son poste de directeur de l'Institut Confucius, qu'il tient depuis dix ans. Diplômé en médecine dentaire puis enseignant à la faculté de médecine dentaire de l'USJ, le professeur Antoine Hokayem a occupé le poste de doyen de cette faculté pendant 14 ans, parallèlement à sa propre clinique. Durant cette période, il sera...

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