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Culture - Concerts

Le Liban dans le chant de Marie Séférian

La chanteuse franco-allemande à la voix délicate donne au jazz de nouveaux contours évocateurs de contes orientaux.

Une Franco-Allemande aux racines méditerranéennes. Photo Paul Aiden Perry

Le centre culturel libano-allemand Kulturzentrum Jounieh présente le Marie Séférian Quartett, une formation jazz en provenance de Berlin qui donne, à partir de ce soir, trois concerts au Liban. Interview-express de la chanteuse leader, aux origines libanaises.

« Le jazz et la musique orientale ne sont pas si éloignés. L'improvisation est aussi très présente dans cette dernière », assure Marie Séférian, voix française du quartett allemand éponyme qui saupoudre, occasionnellement, ses notes bleues d'un halo orientalisant.

Un éclectisme qui ne serait pas sans liens avec les nationalités multiples de la chanteuse, figure de proue de ce groupe qui s'est lancé en 2010 sur la scène jazz allemande avec un premier album (édité par Mons Records) baptisé... Liban. Pourquoi ce titre ? « Parce qu'il a été un peu le fruit de la quête de mes racines », indique la jeune femme, dont le père est libanais. Plus précisément libano-arménien. « Il a quitté le pays avant la guerre en 1975 et après quelques années passées en France, où il a rencontré ma mère, il s'est établi avec elle en Allemagne. C'est ainsi que je suis née en 1984 à Münster et que j'y ai grandi, bercée, d'une part, par le français, ma langue maternelle et, d'autre part, par les sonorités – en particulier celles des chansons de Feyrouz – et les saveurs orientales que je retrouvais lors de mes séjours chez mes grands-parents paternels qui, eux, s'étaient installés en France. »

 

Sa « Légende du Cèdre »
C'est en 2001 qu'elle découvre pour la première fois le pays du Cèdre. « À vrai dire, la première fois, j'ai été un peu déçue par le côté trop moderne de Beyrouth. Je m'en faisais une image beaucoup plus orientalisante que je n'ai pas retrouvée sur place. Mais cette terre est tellement attachante que j'y suis retournée à deux reprises en vacances avant de revenir également en septembre 2010 en tant qu'artiste cette fois, avec mes copains musiciens, pour une série de concerts de lancement de notre premier album. »
Cette fois, c'est à nouveau pour lancer un nouvel album qu'elle revient en (mini)-tournée au Liban. Parce que, comme le précédent, il est d'une certaine manière dédié à ce pays. La jeune femme brune aux grands yeux noirs, qui s'amuse d'ailleurs à mettre en relief son physique oriental en exhibant sur scène des turbans de calife aux milles pierreries, a tout simplement intitulé son nouvel opus Mille Nuits.

Avec le parolier français Solamens, la chanteuse a traduit ces contes en leur donnant une interprétation musicale singulière. À l'instar de « Schéhérazade, de La lampe d'Aladin ou encore de La légende du Cèdre qui reprend, en refrain, cette phrase qu'elle a faite sienne : « Chacun retourne à ses origines. » La jeune femme qui entre Bach et l'Orient (titre d'un de ses morceaux) ne veut pas choisir – elle affirme d'ailleurs être une fan absolue « d'Ibrahim Maalouf, de Mike Messi et d'Oum Kalsoum » –, se dit « impatiente » de le présenter au public local. Accompagnée de ses musiciens, Niko Meinhold (au piano), Tim Kleinsorge (à la basse) et Javier Reyes (à la batterie), Marie Séférian se produira donc à partir de ce soir, successivement, au Centre culturel Brésil-Liban à Achrafieh (ce soir, à 19h), au théâtre du Lycée libano-allemand à Jounieh (demain jeudi 29, à 20h) et à la Fondation Safadi à Tripoli (vendredi 30, à 20h). Entrées libres. Avis aux curieux !

Le centre culturel libano-allemand Kulturzentrum Jounieh présente le Marie Séférian Quartett, une formation jazz en provenance de Berlin qui donne, à partir de ce soir, trois concerts au Liban. Interview-express de la chanteuse leader, aux origines libanaises.
« Le jazz et la musique orientale ne sont pas si éloignés. L'improvisation est aussi très présente dans cette dernière »,...

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