Somalie : l'Onu déplore le nouveau report des élections

L'Onu a déploré mardi le nouveau report des élections en Somalie mais a estimé qu'il pouvait se révéler nécessaire pour organiser des scrutins transparents et crédibles.

Le ministre somalien des Affaires étrangères Abdusalam Omer a de son côté assuré le Conseil de sécurité de l'Onu de la volonté de Mogadiscio de respecter à la lettre le nouveau calendrier. La Somalie a annoncé lundi qu'elle avait reporté à nouveau ses élections, d'octobre à novembre, en raison de problèmes administratifs et de sécurité.

"Ce nouveau retard fait naître deux craintes: que le processus soit manipulé politiquement et qu'il y ait de nouveaux retards en cascade", a déclaré devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial de l'Onu en Somalie Michael Keating. Mais il a estimé que ce report d'un mois "n'avait pas été orchestré par un des protagonistes pour en tirer un bénéfice politique". "Le plus important à ce stade", a-t-il affirmé, "est que cette nouvelle prolongation ne permette pas à des fauteurs de troubles de manipuler et de perturber davantage" le processus. "L'urgence et l'élan doivent être maintenus et le délai supplémentaire utilisé pour s'assurer que ce processus soit aussi transparent et crédible que possible". Il est aussi "essentiel d'éviter tout vide institutionnel", a-t-il souligné.

"Je tiens à assurer le Conseil de sécurité de la volonté inébranlable du gouvernement fédéral de tenir un processus électoral crédible et inclusif en 2016", a pour sa part déclaré Abdusalam Omer. "Nous sommes évidemment déçus" par le report, a reconnu devant des journalistes l'ambassadeur adjoint britannique Peter Wilson, dont le pays est particulièrement actif sur ce dossier. Mais il a mis en exergue les "progrès remarquables" accomplis par la Somalie sur la voie de la démocratie depuis 2011.

Le gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale aurait dû organiser des élections nationales cette année, mais il a préféré tenir un scrutin limité auquel les Somaliens ordinaires ne pourront participer.

Le vote aurait dû avoir lieu en août, mais les autorités électorales soutenues par l'Onu avaient reporté une première fois le scrutin présidentiel au 30 octobre, après des élections législatives prévues entre septembre et octobre. Lundi, les autorités électorales ont annoncé un nouveau report: les législatives se tiendront entre le 23 octobre et le 10 novembre, et la présidentielle au plus tard le 30 novembre.

La Somalie est plongée dans le chaos et la guerre civile depuis la chute en 1991 du régime du président Siad Barre. Elle doit faire face à l'insurrection des insurgés islamistes radicaux shebab, affiliés à el-Qaëda, qui ont juré la perte des fragiles autorités de Mogadiscio tenues à bout de bras par la communauté internationale.