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À La Une - Conflit

Le Premier ministre libyen appelle au dialogue pour éviter "la guerre civile"

Fayez al-Sarraj a assuré que ses forces étaient près de prendre le contrôle total de Syrte.

Seul le dialogue peut éviter "la guerre civile" en Libye, a affirmé à Paris le Premier ministre Fayez al-Sarraj, se disant prêt à former un nouveau gouvernement et à intégrer dans l'armée les forces du maréchal Haftar qui contrôle les ressources pétrolières du pays. AFP / Thomas SAMSON

Seul le dialogue peut éviter "la guerre civile" en Libye, a affirmé mardi à l'AFP à Paris le Premier ministre Fayez al-Sarraj, se disant prêt à former un nouveau gouvernement et à intégrer dans l'armée les forces du maréchal Haftar qui contrôle les ressources pétrolières du pays.

"Nous n'avons pas d'autre choix que le dialogue et la réconciliation (...) nous devons être unis pour lutter contre le terrorisme qui s'étend en Libye", a déclaré M. Sarraj, qui rencontrait mardi le président français François Hollande.

Le Premier ministre préside un fragile gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale. Mais le parlement installé à Tobrouk (est) refuse, sous l'influence du puissant maréchal Khalifa Haftar, de le reconnaitre et soutient un exécutif rival.

M. Sarraj s'est engagé à soumettre "rapidement" au parlement, qui bloque pour le moment toute solution politique, "la composition d'un nouveau gouvernement, où tout le monde serait représenté de façon équilibrée".
"Nous espérons que le parlement va se réunir et qu'il ne nous répondra pas dans six mois comme il l'a fait la dernière fois", a ajouté M. Sarraj. Le parlement avait refusé en août d'accorder sa confiance au GNA formé en mars. Le GNA gère les affaires courantes mais, faute de légitimité, peine à asseoir son autorité dans l'ensemble du pays, notamment en raison de l'opposition de cette autorité de l'est.

Le gouvernement de M. Sarraj a été encore plus fragilisé par l'offensive lancée par les forces du maréchal Haftar qui ont pris le contrôle à la mi-septembre des terminaux du "Croissant pétrolier" du pays. Mais le Premier ministre libyen a tendu la main au maréchal Haftar, assurant que "personne ne veut l'escalade ou une confrontation entre Libyens". "Nous avons appelé à plusieurs reprises à tout faire pour éviter une guerre civile", a-t-il ajouté, soulignant que l'attitude du gouvernement conciliante après la prise du croissant pétrolier en témoignait.

 

(Lire aussi : Les exportations pétrolières reprennent en Libye)

 

La bataille de Syrte quasi-terminée
Il a indiqué avoir rencontré le maréchal Haftar et avoir toujours "des contacts indirects" avec lui dans le but "d'unifier l'institution militaire et les forces de sécurité". Le maréchal controversé est notamment appuyé par l'Egypte et les Emirats arabes unis.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué lors d'une audition au Parlement, qui vient d'être rendue publique, qu'il avait demandé à ces deux pays de "suggérer" au maréchal Haftar "de parler avec M. Sarraj". La France apporte d'ailleurs une aide militaire au maréchal Haftar, qu'elle a été contrainte de révéler lors de la mort de trois militaires français en juillet alors qu'ils menaient une mission de renseignement auprès des forces du militaire.

"Nous avons convoqué l'ambassadeur de France après la mort des aviateurs dans la région", et Paris a expliqué que cette aide entrait "dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes comme Boko Haram", a dit M. Sarraj. Selon lui, les autorités françaises se sont engagées à informer le GNA de "toute coordination sécuritaire" avec les forces du maréchal Haftar.

Le Premier ministre libyen a par ailleurs assuré que ses forces étaient près de prendre le contrôle total de la ville de Syrte, bastion du groupe Etat islamique dans le pays. Depuis la mi-mai, les forces alliées au GNA ont lancé une offensive contre Syrte et ont reconquis la majeure partie de cette ville située à 450 km à l'est de Tripoli. "Grâce au courage de nos combattants, le plus gros de la mission est achevé et je crois que (la bataille) va bientôt se terminer, a-t-il affirmé. Selon lui, les raids aériens ciblés menés par les Etats-Unis à la demande du GNA ont efficacement contribué à la défaite de l'EI, qui "n'est plus présent que dans une petite partie de Syrte".

Au sujet de la lutte contre l'immigration clandestine, M. Sarraj a annoncé que son gouvernement allait soumettre "dans les prochains jours" à l'UE la liste de noms de gardes-côtes libyens devant être formés dans le cadre de l'opération anti-passeurs Sophia. Des sources diplomatiques avaient indiqué à l'AFP que la formation des gardes-côtes prenait du retard, faute de liste de noms permettant aux Européens de vérifier la loyauté des candidats. Depuis le début de l'année, plus de 129.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes en provenance de Libye.

 

 

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