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Économie - Liban - Agriculture

Exportation de pommes : les producteurs poursuivent leur mobilisation

Les producteurs de pommes coupant hier l’autoroute reliant Beyrouth à Tripoli, au niveau de Jbeil. Photo Ani

Les producteurs de pommes de la région de Tannourine et de Akoura ont brièvement coupé hier l'autoroute reliant Beyrouth à Tripoli au niveau de Jbeil, causant d'importants embouteillages, pour dénoncer la crise que traverse le secteur. Ils avaient également tenté de bloquer l'autoroute dans l'autre sens, avant que les forces de sécurité n'interviennent pour les disperser. Ils disent souffrir de l'absence de marchés internationaux pour l'écoulement de leur récolte et protestent contre le manque d'action politique sur ce dossier. Dimanche, ils avaient tenu un sit-in à la place principale de Tannourine, en présence du ministre des Télécoms, Boutros Harb, également député du caza de Batroun.
« Environ 5 millions de caisses de pommes vont être gâchées faute d'être vendues », s'est désolé Mansour Wehbé, président de la municipalité de Akoura, cité par l'Agence nationale d'information (Ani). « Les producteurs de pommes demandent que le gouvernement trouve des marchés alternatifs pour leurs marchandises et qu'il leur octroie des aides financières. Il devrait aussi procéder à l'achat de la production de cette saison (300 millions de caisses), à raison de 5 dollars par caisse, soit la moitié de leur coût de revient », a plaidé auprès de L'Orient-Le Jour le président de la municipalité de Tannourine, Bahaa Harb.
Comme de nombreux responsables politiques, il a aussi suggéré que le gouvernement négocie la revente de la production aux organisations internationales venant en aide aux réfugiés syriens sur le territoire libanais. Le Programme alimentaire mondial avait déclaré la semaine dernière « qu'à la fin de l'année scolaire, quelque 200 tonnes de pommes libanaises seront distribuées dans leurs menus pour les écoliers », lors d'un échange sur Twitter avec le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil.

Problèmes de débouchés
« La production nationale de pommes était traditionnellement destinée aux marchés égyptien, libyen et des pays du Golfe, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui », a souligné Bahaa Harb. En cause, « les problèmes aux frontières syriennes et l'évolution du taux de change de la livre égyptienne », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, à la chaîne OTV. Ce dernier avait demandé jeudi à l'ambassadeur d'Égypte au Liban, Nazih al-Najary, d'aider à l'écoulement des pommes, puisque le pays importait jusque-là 70 % de la production libanaise.
Le président de l'Association des agriculteurs, Antoine Hoyek, avait déclaré la semaine dernière à L'Orient-Le Jour que l'embargo décrété en 2014 par la Russie sur les produits alimentaires européens pénalisait également les débouchés des cultivateurs vers le Golfe. « Les Européens y ont redirigé leurs exportations après l'embargo et ont ainsi grignoté des parts de marché que détenait le Liban », avait-il indiqué.
M. Chehayeb a également annoncé hier qu'il devait s'entretenir le jour-même avec M. Salam pour discuter de ce dossier. « Je vais notamment proposer à M. Salam qu'on aide les agriculteurs à congeler leur production, en attendant une amélioration des prix », a-t-il déclaré à l'OTV. Contacté par L'Orient-Le Jour, M. Chehayeb n'était pas joignable pour commenter.
Le 20 septembre, M. Chehayeb avait émis une décision – republiée hier dans l'Ani – obligeant les importateurs de pommes, de poires et de pommes de terre surgelées à demander un permis préalable aux autorités. Pour rappel, les importations de pommes n'ont atteint que 1700 tonnes en 2015 pour une valeur de 1,4 million de dollars, selon les chiffres des douanes, alors que le ministre estime la production nationale à environ 175 000 tonnes par an.
Parallèlement aux manifestations, le secrétaire général du syndicat des hôteliers du Liban, Wadih Kanaan, a appelé hier les hôtels à adopter la démarche « une pomme pour chaque client », pour soutenir les producteurs libanais.

Les producteurs de pommes de la région de Tannourine et de Akoura ont brièvement coupé hier l'autoroute reliant Beyrouth à Tripoli au niveau de Jbeil, causant d'importants embouteillages, pour dénoncer la crise que traverse le secteur. Ils avaient également tenté de bloquer l'autoroute dans l'autre sens, avant que les forces de sécurité n'interviennent pour les disperser. Ils disent...

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