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Liban - Témoignage

Pour May Chidiac, il est des blessures que le temps ne saurait guérir...

Onze ans se sont écoulés depuis que May Chidiac a été visée par un attentat à la voiture piégée. Depuis, l'ancienne journaliste ne cesse de lutter pour une cause pour laquelle sa vie a complètement basculé...

Il y onze ans, un dimanche, May Chidiac a été victime d'une tentative d'assassinat. Pour la seconde fois depuis cette dramatique péripétie, la funeste journée du 25 septembre tombe un dimanche. « À chaque fois que la date coïncide avec un dimanche, je reprends le parcours de ce même jour », dit-elle, avant d'ajouter : « On a beau dire que le temps est réparateur, mais l'âme est à jamais blessée. »

Onze ans après, la première et seule cible féminine d'un attentat politique de l'histoire du Liban a-t-elle peur que toutes ses souffrances aient été pour rien ? May Chidiac rappelle qu'à l'origine elle n'avait évidemment pas choisi ce destin. « Les criminels n'avaient pas demandé notre avis. J'exerçais mon métier, je m'exprimais, je mettais la lumière sur des sujets délicats en rapport avec l'assassinat de Rafic Hariri, avec l'occupation syrienne du Liban, avec le régime syrien des Assad », raconte-t-elle, interrogée par L'Orient-Le Jour. « Je m'attendais à ce que, au pire des cas, cette liberté d'expression me coûte mon travail, mais pas la vie », commente May Chidiac.

À deux reprises, l'ancienne journaliste utilise l'expression « m'a coûté la vie » en parlant de l'attentat. Pourtant, elle l'a échappé belle et s'en est sortie vivante. « Il y en a qui ont échappé à la mort, tout en restant intacts. Ce n'était pas mon cas. J'ai été la plus affectée et cela fait toujours mal », confie-t-elle. Et de poursuivre : « Je ne suis plus la même personne que celle d'avant l'attentat. Un bras et une jambe en moins, ça manque énormément à une personne ! »

Candidate aux législatives

La combattante qu'est May Chidiac ne se lasse pas de se lancer de nouveaux défis. Que ce soit à travers l'enseignement, sa fondation et l'écriture, l'ancienne journaliste mène une vie très active sur le plan professionnel. Sur le plan politique, elle est tout aussi ambitieuse et compte toujours se présenter aux élections législatives, pourvu que les procédés démocratiques reprennent leur cours. « Quoi qu'on fasse, il nous faut une plateforme pour nous exprimer, pour faire part de nos idéaux et nous assurer qu'ils sont communiqués aux autres », affirme-t-elle.
« J'ai beau être ancienne journaliste, faire partie de la société civile, exprimer mon opinion ouvertement, faire partie du corps législatif constitue pour moi un autre moyen de lutter », explique May Chidiac, avant de poursuivre : « Si j'ai payé le plus, autant lutter pour accéder à la plate-forme à partir de laquelle je pourrai imposer un certain changement. »

Que de fois May Chidiac a été accusée d'être partiale. La militante qui a sacrifié « la moitié de (son) corps », comme elle le dit bien en évoquant sa vie d'après l'attentat, trouve tout à fait normal le fait qu'elle ait une opinion claire et ferme de certaines parties. « En tant que journaliste, j'ai une mission à accomplir et je mettrai en lumière les sujets les plus critiques même au risque de "paraître" subjective », assure-t-elle.
« Je ne pourrais être tolérante ni avec le Hezbollah, qui a été pointé du doigt dans l'attentat qui m'a visé, ni avec le régime syrien qui est de plus en plus meurtrier », déclare May Chidiac. Et de conclure : « Je ne suis pas impartiale, justement parce que je suis patriote. »


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Il y onze ans, un dimanche, May Chidiac a été victime d'une tentative d'assassinat. Pour la seconde fois depuis cette dramatique péripétie, la funeste journée du 25 septembre tombe un dimanche. « À chaque fois que la date coïncide avec un dimanche, je reprends le parcours de ce même jour », dit-elle, avant d'ajouter : « On a beau dire que le temps est réparateur, mais l'âme est...

commentaires (2)

UN GRAND COEUR DANS UNE TRES GRANDE DAME !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 45, le 26 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • UN GRAND COEUR DANS UNE TRES GRANDE DAME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 45, le 26 septembre 2016

  • grande Dame

    George Khoury

    09 h 11, le 26 septembre 2016

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