Syrie : pour les USA et l'UE, c'est à la Russie de sauver la trêve

Les Etats-Unis, l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays de l'UE ont déclaré samedi dans un communiqué commun que le rétablissement d'une trêve en Syrie dépendait de la Russie.

Dans ce texte au ton très ferme, les Occidentaux avertissent Moscou que leur "patience" envers la Russie "n'est pas infinie".

"Il appartient à la Russie de prouver qu'elle est disposée et qu'elle est capable de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver les efforts diplomatiques" en vue de rétablir une trêve en Syrie, déclare le communiqué.

Le document est signé par les ministres des Affaires étrangères de quatre pays de l'UE - France, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne -, la Haute représentante de l'Union européenne et les Etats-Unis.

Les mesures réclamées par les signataires sont le rétablissement de la cessation des hostilités, le libre acheminement de l'aide humanitaire et la création des conditions nécessaires pour la reprise des pourparlers sous l'égide de l'ONU sur une transition politique en Syrie.

Une trêve d'une semaine négociée par les Etats-Unis et la Russie a pris fin lundi dernier et les efforts diplomatiques pour tenter de la rétablir ont jusqu'à présent échoué.

Lundi également, l'attaque d'un convoi humanitaire près d'Alep a tué une vingtaine de civils et provoqué un tollé international.

Les Etats-Unis affirment que ce convoi a été victime d'une frappe aérienne de l'aviation syrienne ou de l'aviation russe, qui soutient le président syrien Bachar el-Assad.

La Russie, vidéo à l'appui, met en doute que la destruction du convoi ait été due à une frappe aérienne. Elle nie toute responsabilité de son aviation ou de celle du pouvoir syrien dans cette attaque.

Dans leur communiqué, les signataires adressent une mise en garde à la Russie. "La patience devant l'incapacité ou le refus persistants de la Russie de tenir ses engagements n'est pas infinie", déclarent-ils.

"Le scandaleux bombardement d'un convoi humanitaire, la dénonciation publique par le régime syrien de la cessation des hostilités, et l'inacceptable offensive du régime en cours sur l'est d'Alep, soutenue par la Russie, contredisent de manière flagrante l'affirmation de la Russie selon laquelle elle est en faveur d'une résolution diplomatique", déclare le communiqué commun.

Les pays signataires réaffirment leur volonté de détruire l'organisation Etat islamique (EI), qui occupe de vastes territoires en Syrie et en Irak, et appellent la Russie à se concentrer elle aussi sur l'EI.

Ils invitent Moscou à "prendre des mesures exceptionnelles pour restaurer la crédibilité" des efforts de paix internationaux, en particulier "en arrêtant les bombardements du régime syrien sur son peuple".

Ils réclament aussi un accès humanitaire "immédiat" à toutes les parties de la Syrie et déplorent "les retards et obstructions, provoqués principalement par le régime syrien, dans l'acheminement de l'aide humanitaire aux Syriens qui en ont désespérément besoin".

Les signataires appellent le Conseil de sécurité de l'Onu à "prendre de nouvelles mesures urgentes pour réagir à la brutalité de ce conflit, particulièrement l'attaque contre Alep".

Le Conseil de sécurité doit se réunir dimanche à 11h00 heure locale (15h00 GMT) pour discuter de l'escalade de la violence à Alep, à la demande de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis, selon des diplomates.