Le PNL refuse toute Assemblée constituante

Le Parti national libéral (PNL), réuni hier à Sodeco sous la présidence de son chef, le député Dory Chamoun, a rejeté hier l'idée d'une Assemblée constituante que certains cherchent à imposer en faisant fi de la Constitution, de l'accord de Taëf et de la formule libanaise.
« Le point commun entre les sit-in et les manifestations attendues pour diverses raisons est l'exercice de pressions dans le but de réaliser certaines revendications. Or il est nécessaire d'éviter la paralysie du gouvernement après le vide présidentiel pour que le cabinet soit capable de gérer les affaires publiques, dans la mesure où il exerce, réuni, les prérogatives du président de la République », a indiqué le PNL.
« Tout recours à la rue est inutile dans les circonstances actuelles, sauf si c'est pour demander la tenue de l'échéance présidentielle qui conduirait à la formation d'un nouveau gouvernement, à la dynamisation de la Chambre des députés et à la bonne marche des institutions. D'où notre détermination à ce que la présidentielle soit la priorité, sans noyer le gouvernement dans des revendications qu'il convient de reporter, en dépit de leur justesse. Nous appuyons le droit de manifester garanti par la Constitution une fois que le vide aura été comblé (...) », a-t-il poursuivi.
« L'arrêt du dialogue devrait constituer un stimulus pour accélérer l'élection présidentielle, sinon le dialogue perdra ses qualifications et noiera la scène politique dans le populisme et la surenchère », a noté le parti. « Nous rappelons, à l'occasion, que nous rejetons l'idée d'une Assemblée constituante que certains cherchent à imposer comme s'il n'y avait pas de Constitution, d'accord de Taëf et de formule libanaise. Ce qui est requis actuellement, c'est le début de l'application des clauses qui n'ont toujours pas été appliquées, et la révision de ce qui l'a été dans un esprit non conforme à celui de l'accord de Taëf, de la Constitution et du pacte », a-t-il souligné.
Le PNL a par ailleurs demandé à la justice de trancher rapidement la question des accusations portées contre la chaîne de télévision MTV, rappelant le rôle joué par cette chaîne dans « le soutien aux Libanais qui refusaient la soumission à l'hégémonie syrienne et ses alliés locaux ». Le parti s'est demandé si derrière ces accusations il n'existerait pas une « volonté de régler de vieux comptes ». Il a exprimé, dans ce cadre, son soutien à la chaîne.
Le PNL a enfin réclamé « une position libanaise unifiée » au sujet des déplacés syriens, mettant en garde contre « toute implantation » de ces derniers « sans aucune considération pour les spécificités des pays où ils se trouvent ». Pour le parti, ils devraient rentrer chez aux, sous l'égide de l'Onu, de manière progressive, en créant des agglomérations dans les zones sûres en territoire syrien.
Signalons par ailleurs qu'une réunion s'est déroulée hier à Sodeco entre les sections estudiantines du PNL et du parti Kataëb.