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L'Onu dénonce l'attitude de la Macédoine à l'égard des migrants

Le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme a appelé vendredi la Macédoine à cesser sa "politique systématique d'expulsion et de détention" des migrants, déplorant que quelque 180 d'entre eux, dont 80 enfants, vivent dans "l'incertitude" depuis des mois.

"J'exhorte le gouvernement à mettre fin à ces pratiques, qui violent le droit international", a déclaré dans un communiqué le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein. Ces vives critiques font suite à une récente visite de ses collaborateurs en Macédoine début septembre.

M. Zeid se dit particulièrement préoccupé par la situation de ces environ 180 migrants vivant "dans l'incertitude" dans les centres de Tabanovce (à la frontière serbe au nord) et de Gevgelija (à la frontière grecque) suite à la fermeture de la frontière entre la Macédoine et la Grèce en mars.

Ces personnes étaient entrées en Macédoine avant mars et se trouvent bloquées dans le pays, installés dans deux centres dont l'un est "presque un centre de détention", a précisé à l'AFP une porte-parole du Haut-Commissaire, Cécile Pouilly. "Ils sont dans un état de stress très élevé, les enfants ne peuvent pas aller à l'école", a-t-elle dit. Elle a expliqué qu'ils n'avaient pratiquement aucune chance d'obtenir une régularisation de leur statut après un récent amendement législatif de la loi sur l'asile.

D'après l'Onu, sur les environ 600 demandes d'asile déposées depuis 2015, seules 5 personnes ont obtenu le statut de réfugié en première instance.

Le Haut-Commissaire dénonce par ailleurs la mise en détention administrative "sans contrôle judiciaire" et dans des "conditions profondément inadéquates" de migrants dans le centre de Gazi Baba situé dans la capitale Skopje. Il affirme que ce type de problèmes est "parfois plus important" dans les pays voisins, mais exhorte les autorités à être attentives à la situation dans deux villages - Lojane et Vaksince - "qui semblent être devenus des centres de trafic avec des abus largement répandus".

Empruntée depuis 2015 par des centaines de milliers de personnes, la plupart fuyant la pauvreté et les conflits au Moyen-Orient, la "route des Balkans" est coupée aux migrants depuis mars par la fermeture de la frontière entre la Macédoine et la Grèce.

Par petits groupes, venus d'Afghanistan, d'Irak ou de Syrie, des migrants continuent d'essayer de passer clandestinement, en route vers l'Europe occidentale, au rythme d'une centaine par jour, selon de récentes statistiques du ministère de l'Intérieur de Macédoine.

Ces personnes sont immédiatement remises à la Grèce.

Le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme a appelé vendredi la Macédoine à cesser sa "politique systématique d'expulsion et de détention" des migrants, déplorant que quelque 180 d'entre eux, dont 80 enfants, vivent dans "l'incertitude" depuis des mois.
"J'exhorte le gouvernement à mettre fin à ces pratiques, qui violent le droit international", a déclaré dans un communiqué...