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À La Une - coup d'état raté

Rentrée scolaire en Turquie en l'absence de dizaines de milliers d'enseignants limogés

Après avoir observé "une minute de silence en mémoire des martyrs", les élèves ont regardé deux clips témoignant des évènements de la nuit du putsch avorté.

Au premier jour de classe en Turquie, lundi 19 septembre 2016, les élèves se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par les services du ministère turc de l'Education. AFP / OZAN KOSE

Plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait lundi une rentrée scolaire marquée par le coup d'Etat avorté, avec un hommage aux "martyrs" et en l'absence de dizaines de milliers d'enseignants limogés pour liens présumés avec les putschistes.

En ce premier jour de classe, les élèves se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par les services du ministère turc de l'Education, a constaté un photographe de l'AFP.

Le gouvernement a ainsi choisi de placer la rentrée scolaire sous le signe du putsch manqué, au cours duquel une partie de l'armée a tenté de renverser le pouvoir, entraînant la mort de plus de 270 personnes et blessant 2.000 autres, selon les derniers chiffres.

A leur arrivée, les élèves ont d'abord observé "une minute de silence en mémoire des martyrs" et "prié" pour eux, comme le prévoyaient les instructions du ministère. Puis deux clips qui témoignent des évènements de cette nuit ont été diffusés aux élèves, selon le ministère turc de l'Education. Filmées sur le pont du Bosphore, les vidéos montrent deux personnes qui "meurent en martyrs" au cours de violences entre militaires putschistes et citoyens turcs descendus dans la rue pour s'opposer à la tentative de coup d'Etat. Une autre montre comment "le peuple n'a fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch, son courage et sa détermination dans les rues", avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan récitant l'hymne national.

Cette rentrée scolaire survient après une vague de purges lancée par les autorités turques dans l'administration pour écarter toute influence de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et considéré comme l'instigateur du putsch. Des accusations que l'intéressé rejette.
Ainsi, des centaines des dizaines de milliers d'enseignants et de professeurs d'université ont été démis de leurs fonctions, et quelque 20.000 personnes de toutes professions (militaires, magistrats, enseignants ou journalistes, etc), toutes soupçonnées de liens avec la confrérie güleniste, ont été arrêtées.

 

(Lire aussi : Le déficit de la Turquie en matière de liberté)

 

"Chaos général"
"On parle de près de 40.000, 45.000 enseignants suspendus", a estimé dans des déclaration à l'AFP Hüseyin Özev, président du syndicat des enseignants à Istanbul, un chiffre impossible à vérifier. "Inquiet", le syndicaliste redoute "une année scolaire qui va se dérouler dans un chaos général" en l'absence d'anticipation "du côté du ministère de l'Education".

"Sans préparation", sans "expérience", les nouveaux enseignants recrutés à la hâte pour répondre aux besoins vont "entrer directement en classe et se retrouver face à ces élèves. Ces derniers en seront victimes et les enseignants écartés également", estime le syndicaliste.

Les autorités ont en outre suspendu il y a deux semaines au moins 11.500 enseignants, dans un pays qui en compte 850.000, soupçonnés de soutenir les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara. Les écoles concernées se situent majoritairement dans le sud-est du pays, une région pauvre, qui vit aux rythmes des combats entre l'armée turque et les rebelles depuis la rupture d'un fragile cessez-le-feu il y a un an. Cigdem,
enseignante, venue manifester à Istanbul le 9 septembre contre les purges dans le corps enseignant, affirme que les professeurs ne sont "ni putschistes, ni terroriste". "Nous sommes enseignants."

 

 

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Plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait lundi une rentrée scolaire marquée par le coup d'Etat avorté, avec un hommage aux "martyrs" et en l'absence de dizaines de milliers d'enseignants limogés pour liens présumés avec les putschistes.
En ce premier jour de classe, les élèves se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des...

commentaires (2)

IL VA LES REMPLACER PAR DES HODJAS FREROTS...

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 15, le 19 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • IL VA LES REMPLACER PAR DES HODJAS FREROTS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 15, le 19 septembre 2016

  • Faudra craindre qu'ils arrêtent un jour les boulangers. ..hahahahaha. ...plus de pain. ..Hahaha. ..

    FRIK-A-FRAK

    15 h 38, le 19 septembre 2016

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