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Liban - Tribune

Le Liban n’est pas seul

L'Assemblée générale des Nations Unies entame ses travaux aujourd'hui à New York. L'occasion pour les ambassadeurs de Grande-Bretagne, Hugo Shorter, de Norvège, Lene Natasha Lind, et d'Allemagne, Martin Huth, de renouveler l'engagement de leurs pays respectifs auprès du Liban face à la crise des réfugiés et répondre aux besoins de son peuple.

À cette période de l'année, les dirigeants du monde se rencontrent pour la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies. Comme les années précédentes, il y aura d'importantes discussions sur ce que la communauté internationale peut faire de plus pour soutenir le Liban. Depuis le début de la crise syrienne, ce pays fait face à des défis sociaux, économiques et sécuritaires. Les événements organisés à l'occasion de cette session montrent que la communauté internationale – au plus haut niveau – reconnaît ces défis et valorise les efforts déployés par le Liban pour faire face à l'afflux de réfugiés.

Beaucoup de lecteurs peuvent se demander : qu'y a-t-il pour le Liban ?
Le message de la communauté internationale est que le Liban n'est pas seul. Lors de la conférence de Londres en février, la communauté internationale a promis plus que ce qui n'avait jamais été promis auparavant lors d'un événement unique : 12 milliards de dollars pour soutenir la Syrie et la région, sur cinq ans. La somme de 1,22 milliard de dollars a déjà été engagée au Liban pour 2016, afin de soutenir le Liban et ses hôtes provisoires syriens.
L'Assemblée générale va partir de ce point. Pour la première fois, les chefs d'État et de gouvernement se réuniront pour convenir d'une réponse internationale plus constructive, afin de gérer les grands flux de réfugiés et de migrants tels que ceux qui affectent le Liban et la région.

 

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En second lieu, un événement post-conférence de Londres permettra d'examiner les prochaines étapes de soutien des donateurs. Dans le cas du Liban, l'accent sera mis sur l'assistance au gouvernement et à l'initiative Race du ministère de l'Éducation. Car il est important de veiller à ce qu'il n'y ait pas de génération perdue et que les enfants réfugiés et les Libanais dans le besoin aient accès à une éducation de qualité.

Encore une fois, comme à Londres, la communauté internationale tient à préciser : nous créons un partenariat à long terme avec le Liban qui va au-delà de l'aide humanitaire et se concrétise dans des projets de développement qui bénéficieront au pays et à son économie pour les années à venir. Planifier pour l'avenir est la clé, et ce en équipant les Syriens de compétences pour leur retour sûr et volontaire, de sorte qu'ils puissent contribuer à la reconstruction de leur pays ; mais aussi en positionnant le Liban comme une plaque tournante qui bénéficierait de cette reconstruction.

En fait, le soutien international a déjà fait la différence à travers le pays. Plus d'un million d'habitants ont bénéficié depuis 2013 du projet de soutien aux communautés hôtes, un partenariat entre le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le ministère des Affaires sociales, qui permet aux municipalités de fixer leurs propres priorités. À Tripoli, 173 000 personnes bénéficient d'une meilleure sécurité, de services sociaux et d'espaces publics, parmi lesquels la rénovation d'un jardin utilisé par 1 000 personnes. À Saïda, 23 000 personnes peuvent profiter d'une corniche réanimée grâce à son éclairage à l'énergie solaire. À Aïtanit, village de la Békaa, une usine de traitement des eaux usées a été réhabilitée. Elle distribue une eau plus propre à plus de 15 000 habitants.

 

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Ce ne sont là que quelques exemples parmi les 229 municipalités qui ont bénéficié d'assistance. Sans parler des 70 000 ménages libanais démunis que le Programme national de lutte contre la pauvreté a financés, en hiver, et des 28 000 Libanais qui bénéficient d'une aide alimentaire mensuelle.
Entre-temps, le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur vient tout juste de lancer sa campagne d'inscription aux écoles publiques. Tous les enfants auront ainsi gratuitement accès à l'école publique pour la deuxième année consécutive. Ils suivront les programmes améliorés, avec des équipements neufs, dans des bâtiments rénovés.

L'objectif final de la conférence de Londres était d'améliorer l'économie, en soutenant les petites et moyennes entreprises, créant des emplois et développant l'infrastructure. Le gouvernement a adopté des projets qui devraient relancer l'économie et tourner le Liban vers l'avenir. Des projets de routes plus rapides devraient donc voir le jour, reliant les grandes villes du Liban. De même, la capacité du port de Tripoli devrait être développée. Ces projets attendent à présent d'être finalisés grâce à des prêts bon marché de la Banque mondiale, laquelle a exceptionnellement admis le Liban.
Davantage de progrès dépendent du fonctionnement des institutions de l'État. Les grands projets nécessitent l'approbation du gouvernement. Davantage de prêts exigent l'accord du Parlement. De nouvelles approches nécessitent des ministres visionnaires susceptibles de paver la voie à des résultats meilleurs, pour tout le monde.

 

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Dans l'attente, nous devons nous assurer que le cadre réglementaire est en place, afin que les réfugiés aient accès à l'éducation pour leurs enfants ou aux soins de santé. À l'heure actuelle, 50 à 70 % des réfugiés ne peuvent assumer leurs besoins essentiels et ont du mal à nourrir leurs familles. Comme le reconnaît l'initiative « No Lost Generation » (Pas de génération perdue), le Liban ne peut pas se permettre de maintenir des réfugiés désespérés à l'intérieur de ses frontières. Donner de l'espoir aux réfugiés est la meilleure chance pour une société harmonieuse, mais aussi la meilleure promesse d'un brillant avenir, aussi bien pour les Syriens que pour les Libanais.

Beaucoup reste donc à faire, tant de la part du gouvernement que des donateurs. Les coorganisateurs de la conférence de Londres verseront cette année 550 millions de dollars en aide humanitaire et développement au Liban. Certains toutefois n'ont toujours pas annoncé le montant dont ils ont l'intention de s'acquitter. Ils devraient le faire, pour permettre au gouvernement et aux ONG de planifier.
Le Liban est confronté à de nombreux défis. Mais il a aussi beaucoup d'amis. Et aujourd'hui, nous, en tant que donateurs, renouvelons notre engagement à continuer à soutenir le Liban, pour faire face à la crise et répondre aux besoins de son peuple.

 

 

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