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Liban - crise

Washington se défend de demander au Liban d’implanter les Syriens sur son sol

Les États-Unis n'ont accueilli à ce jour que 10 000 réfugiés en provenance de Syrie.

La secrétaire d’État adjointe américaine pour la Population, les Réfugiés et la Migration, Anne Richards, s’exprimant via Skype devant les journalistes.

La secrétaire d'État adjointe américaine pour la Population, les Réfugiés et la Migration, Anne Richards, a affirmé hier que les États-Unis ne sont pas en train de « dicter au Liban ce qu'il doit faire en matière de réfugiés », soulignant que les deux pays sont engagés dans un « dialogue » sur ce dossier.
Lors d'un entretien accordé aux journalistes via Skype, à partir de Washington, la diplomate américaine a tenu à rassurer les Libanais en affirmant que son gouvernement ne demande pas au Liban d'installer les Syriens de manière permanente sur son territoire.

À la veille de la tenue, le 19 septembre, du sommet des Nations unies sur la question des réfugiés et des mouvements migratoires, qui sera suivie le lendemain par une rencontre des chefs d'État et de gouvernement parrainée par le président américain, Barack Obama, Mme Richards a tenu à clarifier certaines zones d'ombre qui entourent ce dossier sensible et expliquer à l'opinion publique libanaise le point de vue américain ainsi que les questions qui figureront à l'ordre du jour de ces rencontres.

Lors de ce rendez-vous, le président américain tentera d'inciter les pays participants à s'engager à appliquer un ordre du jour qui consiste dans un premier volet à accroître les fonds d'aide destinés aux associations humanitaires et organisations internationales, en second lieu à encourager les États membres à accueillir plus de réfugiés par le biais du mécanisme dit de la « relocalisation » ou d'autres mesures légales et enfin, pour les pays qui accueillent déjà un nombre important de réfugiés, à s'engager à améliorer les conditions de vie des réfugiés.

 

(Lire aussi : La communauté internationale s'engage à réinstaller 1,2 million de réfugiés dans les prochaines années)

 

Cela veut concrètement dire que les pays d'accueil devront augmenter « le taux de scolarisation des enfants des réfugiés et œuvrer à prendre les mesures susceptibles de permettre aux adultes de travailler légalement », a précisé Mme Richards.
« Ce dernier volet s'applique notamment au Liban », a-t-elle indiqué en saluant « la générosité » dont a fait preuve ce pays qui assume la plus grande responsabilité en matière d'accueil des réfugiés syriens, a fait remarquer la responsable.

Insistant sur le fait que ce sont les Libanais eux-mêmes et notamment les autorités du pays qui savent le mieux comment traiter ce dossier, la secrétaire d'État adjointe a souligné que la rencontre de New York sera notamment l'occasion pour engager un dialogue dans lequel l'administration américaine exprimera toute sa « disposition à faire preuve d'autant de générosité et de compassion que possible et de sa solidarité à l'égard des Libanais qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés ».
En somme, a poursuivi la responsable, il s'agit de permettre aux réfugiés de parvenir à subvenir à leurs besoins « sans avoir recours aux aides internationales et de pouvoir vivre en toute dignité », a-t-elle précisé en réponse à une question sur la signification exacte du concept de « l'intégration locale ».
« Un grand nombre de réfugiés sont aujourd'hui à la recherche de nouvelles opportunités. C'est la raison pour laquelle ils ambitionnent d'aller en Allemagne ou en Suède, tout simplement parce qu'ils aspirent à devenir partenaires et à assurer une vie décente à leur famille en attendant de retourner chez eux. »

 

(Lire aussi : Ban Ki-moon à « L'Orient-Le Jour » « Nous avons besoin d'une solution globale au problème des réfugiés »)

 

La solution passe par la paix en Syrie
Sur ce point, Mme Richards a été on ne peut plus claire pour calmer les appréhensions de certains pays qui craignent de voir les réfugiés s'installer définitivement chez eux, notamment le Liban.
« Nous ne demandons aucunement au Liban d'installer les Syriens de manière permanente sur son territoire. » « En fin de compte, a poursuivi Mme Richards, la solution à la crise des réfugiés est de mettre un terme à la guerre civile en Syrie. C'est pour cela que les États-Unis déploient des efforts prodigieux sur le plan diplomatique dans l'espoir de trouver une solution et de mettre fin aux hostilités de sorte à créer un environnement sécurisé permettant le retour des réfugiés chez eux. »
La secrétaire d'État adjointe a confié à ce propos que lors de ses tournées dans les agglomérations de réfugiés en Jordanie et en Autriche, elle a constaté que la majorité d'entre eux « ne rêvent que de rentrer chez eux ».

Interrogée sur la requête du gouvernement libanais consistant à permettre un retour des réfugiés dans des zones sécurisées à l'intérieur de la Syrie, sous la supervision des Nations unies, Mme Richards a répondu : « Les États-Unis soutiennent le retour des réfugiés lorsque les conditions seront propices. À défaut, ils sont en faveur de leur relocalisation dans des pays tiers autres que le Liban. » Et d'ajouter : « Au cours des cinq dernières années, la situation sécuritaire en Syrie n'a pas cessé de fluctuer et le régime syrien a ciblé indistinctement les populations civiles. »

 

(Lire aussi : Seuls 40% des enfants syriens réfugiés au Liban sont scolarisés)

 

Affirmant « comprendre » la pression que la présence des déplacés syriens a pu engendrer sur les différentes communautés, les services et institutions publiques, Mme Richards a déclaré : « Sachez que la stabilité du Liban a une importance primordiale aux yeux de l'administration américaine. Nous continuerons à soutenir le gouvernement et le peuple libanais en leur offrant l'aide nécessaire. »
Elle a rappelé que les États-Unis ont été « généreux », ayant fourni depuis le début de la crise à ce jour un soutien d'1,2 milliard de dollars destinés aux Syriens et aux communautés d'accueil. Ce montant a été notamment octroyé sous forme de projet d'assainissement de l'eau, d'installation de réseaux d'égouts, de vaccins contre le choléra et d'aide à l'éducation.

Si les États-Unis n'ont accueilli, à ce jour, qu'un nombre restreint de réfugiés syriens – soit 10 000 au total, dont 1 700 en provenance du Liban –, c'est tout simplement parce qu'ils « accueillent les réfugiés de manière définitive, en leur octroyant au bout de cinq ans la carte de séjour (green card) en vue de la naturalisation après avoir passé le test requis. Ils viennent ici avec un billet "aller" sans "retour" », a-t-elle dit.

À la question de savoir pourquoi les États riches n'ont accueilli à ce jour que 17 % des réfugiés et la raison pour laquelle certains États, notamment les pays du Golfe, n'ont pas été incités à recevoir une partie d'entre eux, la responsable américaine a répondu que ce sujet sera effectivement soulevé le 20 septembre lors du sommet. Les pays riches seront invités non seulement à contribuer aux fonds d'aide mais également à s'engager à accueillir un certain nombre de réfugiés.

 

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commentaires (3)

Dear Anne Richards, Depuis 1948, soit depuis 68 ans, les réfugiés palestiniens sont provisoirement au Liban en attendant leur retour en Palestine... A ce rythme, les réfugiés syriens attendront leur retour en Syrie après 2084 au moins.

Un Libanais

12 h 19, le 16 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • Dear Anne Richards, Depuis 1948, soit depuis 68 ans, les réfugiés palestiniens sont provisoirement au Liban en attendant leur retour en Palestine... A ce rythme, les réfugiés syriens attendront leur retour en Syrie après 2084 au moins.

    Un Libanais

    12 h 19, le 16 septembre 2016

  • N'oublions jamais que WASHINGTON, caché derrière ses paravents de déclarations officielles destinées aux crédules, naïfs et inexpérimentés, a depuis toujours poursuivi avant tout ses propres intérêts et ceux d'Israël, ainsi que le fameux plan KISSINGER établi depuis des années pour le Proche et Moyen-Orient en faveur de l'existence et de la sécurité...d'Israël justement ! Donc, si demain pour une raison ou l'autre, WASHINGTON décide d'implanter une partie des réfugiés Syriens chez nous au Liban, ce sera fait à n'importe quel prix, vous verrez !!! Et comme WAHINGTON connaît trop bien la corruption, l'incapacité et le manque total de patriotisme de nos "dirigeants" il y arrivera sans trop de peine... Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 48, le 16 septembre 2016

  • Bref, aucun pays ne cherche à nous les imposer, mais aucun ne bouge pour nous enlever la masse qui nous étouffe depuis 6 ans et les ramener dans leur pays (dans lequel ils ont aussi le droit de retourner)...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 30, le 16 septembre 2016

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