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Liban - Environnement

Un concert pour promouvoir la sauvegarde de Ramlet el-Bayda

Le collectif Nahnoo a organisé une fête sur la plage publique pour souligner son appartenance à tous.

Le répertoire des chanteurs s\'articulait autour du thème de la mer.

C'est la dernière plage publique de Beyrouth. Les associations ne cessent de le marteler, surtout depuis qu'il a été question, à un moment donné, de la privatiser. L'une d'entre elles, Nahnoo, a invité mercredi soir des artistes pour donner un concert sur la plage de sable blanc dans le cadre de leur campagne « Bayda... Ramletna » (un jeu de mots, Bayda signifiant blanc et Ramletna, notre sable).

Dès l'entrée de la plage, des bénévoles distribuent des tracts aux arrivants pour les sensibiliser à la cause et les informer du contexte dans lequel le concert est organisé, avant que la fête ne commence. « Nous sommes là pour défendre notre plage, tout simplement », résume Mohammad Ayoub, président de Nahnoo. Derrière la privatisation de la plage se cache un autre problème plus global : la mauvaise image des plages publiques au Liban. Mohammad Ayoub y voit une entreprise volontaire : « Ramlet el-Bayda est entourée de canalisations d'eaux usées. Le gouvernement laisse faire pour que les gens n'y aillent pas. »
Et d'ajouter : « Les élus n'ont rien fait pour la promouvoir et la rendre inclusive. »

Le collectif milite donc pour que la plage soit sauvegardée. Si l'on en croit la brochure distribuée, quatre canalisations déversent sur le sable ou dans l'eau des eaux usées et de l'eau de pluie qui charrie avec elle les huiles des stations d'essence. Ce n'est pas tout : le taux de bactéries dans l'eau de mer dépasse de loin le seuil fixé par l'OMS, selon le document. « Il est impératif d'entreprendre des opérations d'assainissement et de nettoyage », souligne le président de Nahnoo.
L'association réclame également un meilleur accès à la plage par le trottoir et de nouveaux équipements pour remplacer, par exemple, les actuelles cabines de douche rouillées et quasiment ensevelies par le sable.

 

(Pour mémoire : Égouts de Ramlet el-Baïda : un début de solution ?)

 

« Un espace qui n'est pas partagé n'a pas d'âme »
Pour inaugurer la soirée, de jeunes scouts ont allumé un feu sur le sable en dansant et en chantant autour, sous les yeux d'une centaine de personnes. Sur la scène, une banderole affichait le message : « Ramlet el-Bayda est à tout le monde. » Trois artistes s'y sont succédé : Ziad el-Ahmadieh, Karina et les sœurs Keserwany, qui ont enflammé le public. Le premier, joueur de oud de talent, a interprété un répertoire de chansons qui parlent de plages en revisitant la chanson de Wadih el-Safi, Capitaine, nous voulons des marins (3endak ba7riyyé ya rayyess) et Pourquoi la mer se moque-t-elle ? (el Bahr byedhak leih ?) de Cheikh Imam, un chanteur égyptien, pendant que le public chantait en chœur et lui donnait la réplique. « Nous allons chanter avec Nahnoo pour avoir de l'influence et faire en sorte que cette plage reste publique », déclare Ziad el-Ahmadieh.

« Aujourd'hui, nous célébrons trois événements, annonce Mohammad Ayoub sous les acclamations du public. La fête de l'Adha, celle de la Croix et la sauvegarde de notre plage. » Le président de Nahnoo insiste sur l'importance du maintien d'un espace public pour rassembler les gens. « Un espace public permet de se retrouver, de faire connaissance, de manifester, de respirer, affirme-t-il. Un espace qui n'est pas partagé n'a pas d'âme. » Ce n'est pas la première fois que l'association organise une telle soirée et elle ne compte pas s'arrêter là. Mohammad Ayoub s'adresse à la municipalité en prenant la foule à témoin. « Nous avons évolué depuis toutes ces années. Nous vous promettons que nous serons plus nombreux, plus conscients et plus forts ! » De son côté, Ziad el-Ahmadieh prévient l'assistance : « Bien sûr, nous ferons une autre fête quand nous aurons gagné ! »

 

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