Un technocrate proche de la Russie nommé Premier ministre en Arménie

Le président arménien Serge Sarkissian a nommé mardi un technocrate pro-Kremlin, Karen Karapetian, Premier ministre de ce pays du Caucase secoué en juillet par une prise d'otage dans un poste de police d'Erevan.

"Le président a signé un décret sur la nomination de Karen Karapetian mardi matin", a indiqué la présidence dans un communiqué.

Ancien maire de la capitale Erevan, M. Karapetian, 53 ans, a également occupé des postes importants au sein de Mejregiongaz, une filiale du géant russe Gazprom, ainsi que dans la banque Gazprombank, basée à Moscou.

Son prédécesseur, Hovik Abrahamian, mis à mal par une prise d'otages de deux semaines en juillet et par les importantes manifestations ayant suivi, avait démissionné jeudi afin de permettre la formation d'un nouveau gouvernement.

Le président arménien avait promis en août des "changements radicaux" et l'instauration d'un "gouvernement de réconciliation nationale", dans la foulée de la reddition d'une vingtaine d'opposants armés qui avaient occupé pendant deux semaines un commissariat d'Erevan.

Plusieurs responsables de la police arménienne avaient été pris en otage et deux policiers avaient été tués, tandis que des manifestations avaient rassemblé des milliers de personnes hostiles au pouvoir dans les rues de la capitale.
"Karen Karapetian est considéré en Arménie comme le protégé de la Russie", a expliqué à l'AFP l'expert Stefan Safarian.

L'Arménie, le plus proche allié de Moscou dans la région, est membre d'une union économique conduite par la Russie et dispose d'une base militaire russe sur son sol. La Russie est également son principal fournisseur d'armes, alors que le pays est englué dans un conflit avec l'Azerbaïdjan pour le contrôle de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh.