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À La Une - Conflit

En Syrie, la Russie et les Etats-Unis combattent surtout depuis le ciel

Les bilans publiés par les ONG montrent que les frappes russes ont été beaucoup plus meurtrières pour les civils que les frappes américaines.

Russes et Américains, qui viennent de définir un plan pour une trêve en Syrie, ont une implication militaire dans le conflit qui repose essentiellement sur des bombardements aériens. Ici, des MiG-29 et des Sukhoi Su-27 russes. Photo d'archives Reuters

Russes et Américains, qui viennent de définir un plan pour une trêve en Syrie, ont une implication militaire dans le conflit qui repose essentiellement sur des bombardements aériens. Voici les similitudes et les différences de l'intervention militaire des deux puissances en Syrie.

 

Objectifs militaires différents
Les Russes interviennent en appui du gouvernement syrien, officiellement pour lutter contre les groupes "terroristes".

Mais Moscou est accusé de bombarder en réalité tous les groupes rebelles opposés à Bachar el-Assad, et pas seulement les extrémistes du groupe Etat islamique ou du Front Fateh al-Cham, (ex-front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à el-Qaëda). L'appui russe a permis à Damas de reprendre du terrain aux rebelles dans l'ouest du pays. Les forces gouvernementales ont aussi enregistré quelques gains face à l'EI, notamment à Palmyre.

Les forces de la coalition internationale dirigée par les Américains visent à aider des forces locales à reprendre les territoires conquis par l'EI. Ces forces locales ont jusqu'à maintenant été surtout les milices kurdes syriennes et leurs alliés arabes. Ces milices kurdes syriennes ont repris de larges pans de territoires dans le nord-est du pays. Les avions de la coalition ont également appuyé l'offensive des forces turques et de groupes arabes fin août pour reprendre une bande de territoire le long de la frontière turco-syrienne.

 

(Lire aussi : La Turquie en faveur d'une opération commune avec les USA pour chasser l'EI de Raqqa)

 

Bases russes en Syrie
Intervenant en soutien du gouvernement syrien depuis le 30 septembre 2015, les Russes ont des bases dans le pays, notamment des installation navales à Tartous (ouest) et la base aérienne de Hmeimim (nord-ouest), qui abrite notamment des missiles anti-aériens sophistiqués S-400. Les avions russes mènent des frappes aériennes depuis Hmeimim, mais aussi depuis la Russie.

Moscou a également conduit des frappes par missiles lancés par des bateaux en mer Caspienne et en Méditerranée, et par un sous-marin, ou bien par des avions partis d'Iran. Des forces russes sont présentes sur le terrain, notamment des forces spéciales chargées de guider les frappes ou aider les forces syriennes à utiliser des armes lourdes.

En juin, une loi adoptée par les députés russes mentionnait que près de 25.000 militaires et civils russes avaient participé à l'intervention militaire en Syrie depuis son déclenchement. Une vingtaine de soldats russes ont été tués en Syrie.

 

(Lire aussi : Les enjeux d’un accord russo-américain en Syrie)

 

Les Américains interviennent depuis l'extérieur...
Les Etats-Unis frappent notamment à partir de la base aérienne d'Incirlik dans la Turquie voisine, où ils disposent entre autres d'avions d'attaque au sol A-10 et de drones Reaper.
Ils peuvent aussi mener des frappes à partir du porte-avion dont ils disposent en permanence au Moyen-Orient, ou de leurs bases aériennes en Jordanie et dans les pays du Golfe.
Ils ont utilisé une grande variété d'avions pour leurs attaques, du chasseur F-16 aux bombardiers B-1 ou B-52.

Forces spéciales
Washington a aussi déployé des forces spéciales en Syrie pour conseiller la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) et mieux diriger les bombardements de la coalition. Jusqu'à 300 soldats des forces spéciales américaines peuvent ainsi intervenir en Syrie.

La CIA a aussi un programme clandestin d'aide à certains groupes rebelles qui se battent contre le régime de Bachar el-Assad, consistant essentiellement à la fourniture d'armes directement ou via des pays alliés.
Aucun soldat américain n'est mort en Syrie depuis le début de l'intervention.

 

(Lire aussi : Conflit syrien : nouvelle tentative des Russes et des Américains pour surmonter leurs divergences)

 

Embryon de communication entre militaires russes et américains
Après le début des frappes russes, les militaires américains et russes ont mis en place une cellule pour échanger quotidiennement des informations sur leurs opérations aériennes respectives. Il s'agit d'éviter tout incident entre leurs appareils militaires.
Les Américains soulignent qu'il ne s'agit en aucun cas d'une "coopération", mais juste d'un échange d'informations.

Frappes russes plus meurtrières pour les civils
Les Américains accusent les Russes d'utiliser généralement des munitions non guidées plus meurtrières pour la population civile, alors qu'eux-même utilisent des bombes guidées au laser ou au GPS permettant une frappe précise.

Les bilans publiés par les ONG montrent que les frappes russes ont été plus beaucoup plus meurtrières pour les civils que les frappes américaines. Selon des chiffres cités par l'ONG britannique Airwars, les frappes russes en Syrie ont tué près de 3.000 civils depuis octobre 2015, plus que celles de la coalition en Irak et Syrie depuis août 2014 (entre 1.600 et 2.400 victimes).

 

 

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Objectifs militaires différents Les Russes interviennent en appui du gouvernement syrien, officiellement...

commentaires (4)

Cette trêve devrait entrer en vigueur dès le premier jour de al-Adha, soit le 12 septembre prochain.Opérations conjointes, sans l’aviation syrienne Dans l'accord il est aussi question que Washington a accepté de mener des opérations conjointes et de coordonner les frappes aériennes dans certaines régions, à condition d’interdire à l’aviation syrienne de survoler les zones qui seront le théâtre d’opérations conjointes entre les Russes et les Américains."Nous nous sommes entendus sur les régions dans lesquelles nous effectuerons des frappes aériennes. En accord avec les dirigeants syriens, seules les Forces russes et des Etats-Unis auront le droit de travailler dans ces régions. En ce qui concerne les Forces armées syriennes, elles opéreront dans d'autres régions non concernées par la coopération russo-américaine", a expliqué le ministre russe lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec Kerry.Plus d’une fois, Lavrov a tenu à rappeler que les clauses de l’accord consenties par Moscou avaient été au préalable admises par les syriens . Les militaires des deux pays vont ainsi partager des informations sur les frappes aériennes, dirigées contre Daesh et le Nosra . Un centre conjoint créé à ces fins se chargera également de différencier les bact modérée des terroristes, a précisé M. Lavrov. Ce à quoi Lavrov a répondu, indiquant que le plan russo-américain "permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre les bact, sans garantie .

FRIK-A-FRAK

12 h 13, le 11 septembre 2016

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Commentaires (4)

  • Cette trêve devrait entrer en vigueur dès le premier jour de al-Adha, soit le 12 septembre prochain.Opérations conjointes, sans l’aviation syrienne Dans l'accord il est aussi question que Washington a accepté de mener des opérations conjointes et de coordonner les frappes aériennes dans certaines régions, à condition d’interdire à l’aviation syrienne de survoler les zones qui seront le théâtre d’opérations conjointes entre les Russes et les Américains."Nous nous sommes entendus sur les régions dans lesquelles nous effectuerons des frappes aériennes. En accord avec les dirigeants syriens, seules les Forces russes et des Etats-Unis auront le droit de travailler dans ces régions. En ce qui concerne les Forces armées syriennes, elles opéreront dans d'autres régions non concernées par la coopération russo-américaine", a expliqué le ministre russe lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec Kerry.Plus d’une fois, Lavrov a tenu à rappeler que les clauses de l’accord consenties par Moscou avaient été au préalable admises par les syriens . Les militaires des deux pays vont ainsi partager des informations sur les frappes aériennes, dirigées contre Daesh et le Nosra . Un centre conjoint créé à ces fins se chargera également de différencier les bact modérée des terroristes, a précisé M. Lavrov. Ce à quoi Lavrov a répondu, indiquant que le plan russo-américain "permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre les bact, sans garantie .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 13, le 11 septembre 2016

  • Constat préliminaire : chaque fois que Damas réalise des avancées militaires, les us sont plus enclins à consentir un accord avec les Russes.Il en a été ainsi le mois de février dernier. Et ce vendredi 9 septembre de même. Dans les deux cas, la bataille d’Alep a été la clé de voûte. Pendant les jours qui l’on précédé, les résistants avaient réduit à néant les conquêtes réalisées par les bact. et tiennent désormais cette ville en laisse, assiégeant hermétiquement ses quartiers occupés par elles. Or, il a fallu tout de même 14 heures de pourparlers, une durée record, pour que les deux chefs de la diplomatie russe et américaine parviennent à s’entendre sur la voie à suivre en vue de la résolution de la crise syrienne.Le Nosra contre Alep.La conclusion essentielle qui en découle est que Washington est disposé à livrer à Moscou la tête du front al-Nosra, en dépit du changement de nom qu'il a opéré et de son annonce ,du moins verbale, de rompre son lien avec Qaïda. En échange de quoi elle exige un arrêt des hostilités à Alep et le gel de la situation. John Kerry a également insisté sur l’ouverture d’un accès vers les quartiers est de la ville occupés par les insurgés, à travers la route Castello, au nord d'Alep et dont la récupération le 17 juillet par l'armée syrienne a été un coup décisif contre les bactéries pro occidentales. l'accord prévoit la "démilitarisation" de cette route qui était un axe de ravitaillement des bact.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 05, le 11 septembre 2016

  • 3ALA DAL3ONA... 3ALA DAL30NA... INTOU BASS MNIL ARD 3AM IT HARBOUNA... OU NIHNA MNIL SAMA 3A LAYKOUNA 3A MIN REDD OU MNIHJOM YIA MAL3ONA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 56, le 11 septembre 2016

  • Vu que la politique de Normal 1er et de son Ayrault, est à ras de terre ...la France tombera de moins haut...grandiloquence et décadence les 2 mamelles de la dernière nomenklatura socialiste en Europe...

    M.V.

    06 h 47, le 11 septembre 2016

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