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Liban - Humanitaire

Pour que chacun ait le droit d’espérer

Une importante donation assure la continuité des services du centre médico-social de Kefraya de l'Association libanaise de l'Ordre de Malte.

France Majoie Le Lous, son mari Claude et Marwan Sehnaoui, président de l’Association libanaise de l’Ordre de Malte (centre), devant la plaque d’entrée du centre médico-social de Kefraya. On reconnaît aussi Pierre Mounsef Abboud, Paul Saghbini, mère Pascale et Mona Sehnaoui (g à d). Photos Michel Sayegh

L'Évangile de Luc parle de « l'entourage féminin de Jésus » et précise que certaines des femmes qui le suivaient « l'assistaient de leurs biens ». Cette tradition ne s'est jamais démentie dans l'histoire de l'Église. De la Lydie des Actes des Apôtres « contraignant » Paul à accepter son hospitalité à Lady Diana aidant Mère Térésa, en passant par Jeanne de Chantal et François de Sales, l'acte de donner y est apprécié, dans sa noblesse et son désintéressement.

L'association libanaise de l'Ordre de Malte au Liban vient de bénéficier d'un tel acte de générosité de la part de France Majoie Le Lous, fortune française dont le nom est désormais attaché au centre médico-social que l'association possède à Kefraya, dans la Békaa-Ouest.

Une cérémonie a marqué cette donation vendredi dernier, au cours de laquelle aussi bien Marwan Sehnaoui, président de l'association, que France Majoie Le Lous ont su donner, en peu de mots, tout son sens à l'événement.

« Je ne m'attendais pas à un accueil aussi chaleureux et complet, a commenté France Majoie Le Lous, qui venait de faire le tour des lieux sous la conduite de Paul Saghbini, hospitalier de l'ordre au Liban. Je dois dire que c'était un moment d'émerveillement quand Claude, mon époux, et moi, sommes arrivés tout à l'heure (sous les applaudissements et les you-yous). Je voulais vous dire aussi que c'est finalement avec tout mon cœur, lorsque j'ai rencontré Marwan Sehnaoui et Mona son épouse, que je me suis engagée auprès des chevaliers de l'Ordre de Malte, sans vous connaître, parce que j'ai senti ici une terre de bonté, c'est-à-dire des gens qui ont souffert et qui, malgré tout, voulaient renaître et tendre la main à tous ceux avec lesquels ils vivent et voudront vivre demain. Ce centre est tout à fait symbolique. On dirait qu'il est le ceinturon d'une ceinture qui devrait être celle de la solidarité et celle de toutes les religions réunies. Voilà pourquoi je trouve qu'il est absolument merveilleux que vous vous soyez installés ici et c'est finalement avec beaucoup d'espérance que je vous souhaite la plus merveilleuse continuité de votre action. Je voulais aussi vous dire que vous pouvez compter sur moi et que même, je viens de le dire à Marwan, vous êtes aussi dans mon testament. »

De vifs applaudissements ont accueilli cette dernière confidence, faite devant le portail d'entrée du centre, devant une vingtaine des membres du personnel administratif et soignant, plusieurs religieuses des sœurs de Besançon (qui en assurent le fonctionnement), des membres de l'Ordre de Malte venus saluer ce geste exceptionnel de solidarité et une quarantaine de femmes familières du centre, où elles se rendent régulièrement, avec leurs familles.

« C'est pour que chacun ait le droit d'espérer, c'est pour cela et pour rien d'autre, que ce centre médico-social existe : c'est pour cela aussi que nous nous efforçons d'en assurer la continuité des services. Après France Majoie Le Lous, c'est chose faite », devait dire à son tour Marwan Sehnaoui. « Ce centre est là pour tous ceux qui souffrent et qui, par leurs souffrances, ont le Christ en eux », ajoutera-t-il, pour marquer la dimension spirituelle du service humanitaire de l'Ordre de Malte.

Le voile a ensuite été levé sur une plaque portant le nom de la bienfaitrice, avant qu'une dabké joyeuse n'emporte dans sa ronde jeunes et vieux, femmes voilées, religieuses et membres distingués de l'Ordre, y compris Frances Majoie et Marwan Sehnaoui. Un repas « saj » a suivi.

Le centre de Kefraya

Le centre de Kefraya accueille en moyenne quarante patients par jour. Il propose aussi, à côté de ses services médicaux, des matinées suivies d'un repas pour des personnes du troisième âge dont des cars assurent le ramassage, trois fois par semaine. Une unité médicale mobile relevant du centre dessert régulièrement, en outre, une vingtaine de villages ainsi que des camps de réfugiés syriens. Des sorties sont en outre régulièrement organisées pour les enfants, ainsi que des sessions de catéchèse et diverses conférences d'éveil.
Tous les services du centre de Kefraya sont gratuits, à l'exception des actes médicaux assurés par les médecins visiteurs, dont les tarifs sont adaptés aux possibilités des patients et complétés par le centre. Au premier étage, une chapelle et un appartement répondent aux besoins des religieuses qui habitent le centre toute l'année et en assurent le fonctionnement.

La médaille patriarcale maronite à France Majoie Le Lous

C'est l'Évangile du Bon Samaritain que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a lu, le lendemain, samedi, durant la messe qui a conclu sa visite du centre pour handicapés que l'Association libanaise de l'Ordre de Malte possède à Chabrouh (Faraya), en présence toujours de Marwan Sehnaoui et de France Majoie Le Lous, ainsi que d'une foule de dames et de chevaliers, et notamment de François Abi Saab, chargé d'affaires de l'ambassade de l'Ordre souverain de Malte au Liban, du personnel du centre et de bénévoles venus de plusieurs pays d'Europe.
« Le Christ a instauré un nouveau modèle de "parenté" entre les hommes, celle de la compassions et de la miséricorde (...). Il a donné l'exemple en se faisant lui-même le prochain de tous ceux qui souffrent », a dit le patriarche dans son homélie.
« L'Ordre souverain de Malte est l'un de ces bons samaritains qui se penchent sur les besoins des plus pauvres, des plus petits, de ceux qui sont blessés dans leur intelligence et dans lesquels se prolongent les souffrances du Christ pour son corps qui est l'Église », a précisé le chef de l'Église maronite.
À cette occasion, le patriarche a remis à France Majoie Le Lous la médaille patriarcale maronite « en signe de reconnaissance pour sa générosité envers le Liban », tandis que Marwan Sehnaoui élevait le patriarche au rang de « Grande Croix d'honneur et de dévotion de l'Ordre souverain de Malte ».


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