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Moyen Orient et Monde - Ouzbékistan

Islam Karimov, le président de toujours, est mort

Le décès du dirigeant risque d'ouvrir une lutte pour le pouvoir, selon les experts.

Le président défunt de l’Ouzbékistan Islam Karimov lors d’une conférence de presse qui suit sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou, le 26 avril 2016. Maxim Shemetov/Reuters

Le président de l'Ouzbékistan Islam Karimov est mort hier des suites d'une hémorragie cérébrale après plus d'un quart de siècle d'un pouvoir sans partage, laissant ce pays d'Asie centrale dans l'incertitude quant à sa succession. La mort à 78 ans de l'autoritaire chef de l'État a été annoncée dans un communiqué commun du gouvernement et du Parlement lu par le présentateur de la chaîne publique de télévision.
Elle est intervenue après une accumulation pendant la journée de signes montrant que le premier président de l'Ouzbékistan indépendant était au soir de sa vie. Sa ville natale de Samarkand (sud-est) a ainsi limité le trafic sur son aéroport pour accueillir aujourd'hui les responsables étrangers qui seront présents à ses funérailles.
Islam Karimov avait été conduit à l'hôpital, inconscient, le 27 août après avoir souffert d'une grave hémorragie et immédiatement placé en réanimation, selon la télévision ouzbeke. Des médecins venus de Russie, d'Allemagne et de Finlande se sont succédé les jours suivants pour tenter de le sortir du coma, sans succès. Hier matin, les autorités ont annoncé qu'il se trouvait « dans un état critique ». Elles ont précisé que son cœur avait cessé de battre à 20h15 (15h15) et qu'il avait été déclaré mort quarante minutes plus tard. Le défunt chef de l'État sera enterré aujourd'hui à Samarkand.
Le président russe Vladimir Poutine a déploré « une perte immense » et salué « un homme d'État de la plus grande autorité et un vrai leader » dans un télégramme de condoléances rendu public par le Kremlin. Son Premier ministre Dmitri Medvedev représentera la Russie aux obsèques. Le président tadjik Emomali Rakhmon fera quant à lui le déplacement, ont déclaré des sources diplomatiques. Le Premier ministre kazakh Karim Maximov sera également présent.
D'ici là, le Premier ministre Chavkat Mirzioïev dirige la commission chargée d'organiser les funérailles, une indication sur le rôle important qu'il pourrait désormais jouer. Pour l'heure, et conformément à la Constitution, c'est le président du Sénat, Nigmatilla Iouldachev, qui assure l'intérim à la tête de l'Ouzbékistan.

Quel successeur ?
Malgré des rumeurs persistantes sur la fragilité de son état de santé, Islam Karimov n'a publiquement désigné aucun successeur dans ce pays qui est l'un des principaux exportateurs mondiaux de coton et frontalier de l'Afghanistan. Un temps favorite, sa fille aînée Goulnara est tombée en disgrâce après avoir comparé son père à Staline. Elle est désormais assignée à résidence. En l'absence de plan pour assurer sa succession, sa disparition risque donc d'ouvrir une lutte pour le pouvoir, selon les experts. Et même s'il existait un tel plan, « les prétendants vont-ils le suivre ? Vu que cette situation est sans précédent pour l'Ouzbékistan en 25 ans d'indépendance, personne ne sait si les gens suivront les règles une fois l'arbitre parti », s'est inquiété Scott Radnitz, spécialiste de ce pays auprès de l'Université de Washington.
Les prétendants les plus crédibles à la succession d'Islam Karimov sont son Premier ministre Chavkat Mirzioïev et le vice-Premier ministre Roustam Azimov, qui sont apparemment rivaux. Autre candidat, le puissant chef de la sécurité Roustam Inoyatov, 72 ans, considéré comme l'un des responsables de la mort de 300 à 500 manifestants pendant une manifestation à Andijan (est) en 2005 réprimée par les forces de l'ordre. Ce bain de sang avait provoqué la mise au ban d'Islam Karimov par la communauté internationale.
(Source : AFP)

Le président de l'Ouzbékistan Islam Karimov est mort hier des suites d'une hémorragie cérébrale après plus d'un quart de siècle d'un pouvoir sans partage, laissant ce pays d'Asie centrale dans l'incertitude quant à sa succession. La mort à 78 ans de l'autoritaire chef de l'État a été annoncée dans un communiqué commun du gouvernement et du Parlement lu par le présentateur de la...

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