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Culture - Édition

Êtes-vous prêts à vous faire « trésapiorter »* ?

Samar Hachem, jeune Franco-Libanaise de 23 ans, publie, depuis l'âge de 13 ans, une saga fantastique de cinq opus intitulée « Les élus et les pierres stellaires ».

Samar Hachem, jeune auteure à l’imagination vagabonde.

« Je n'en croyais pas mes yeux ! »
Sheila reste abasourdie lorsqu'elle découvre le monde enchanté de Ripsa, à des kilomètres de sa vie de collégienne. La même exclamation surgit lorsque Samar Hachem raconte le jour où elle a vu, pour la toute première fois, son propre nom imprimé sur un ouvrage en devanture des librairies. Elle n'avait que 13 ans et c'était le premier tome de Les élus et les pierres stellaires, aux éditions du Bout de la Rue. Dix ans et cinq tomes plus tard, la jeune fille n'a rien perdu de son imagination débordante.
Dans le ton de sa voix, un je-ne-sais-quoi qui sort de l'ordinaire. La jeune fille dégage un brin de sorcellerie qui semble tout droit sorti de sa saga littéraire. Ce monde fantastique a jailli de son imagination à l'âge de 13 ans, « après avoir dévoré tout Harry Potter », affirme-t-elle. La jeune lectrice prend alors sa propre destinée en main. Et la plume avec. Pour entraîner les lecteurs dans « son monde », à la recherche des pierres stellaires : un univers fait de magie, de chimères et de sous-maîtres, prêts à vous « trésapiorter »*. À son tour de se lancer dans la magie : celle qui lui fait écrire des pages et des pages, jusqu'à ce qu'un énorme pavé fasse exploser le fichier Word.
En écrivant, elle fait de Sheila son « jumeau littéraire : celle qui cherche à se libérer de toute contrainte, sauver le monde et combattre l'injustice. Autour de nous, c'est souvent le mal qui gagne », regrette-t-elle. Son personnage alter ego lui permet alors de contourner les règles qui régissent la société et d'exprimer, sans limites, ce qui lui trotte dans les méninges. À travers ce monde fictif, elle s'évade et s'échappe, s'apaise et s'émancipe « dans sa bulle », loin des tracas adolescents. « Dans le fantastique, c'est de l'imagination à 200 %. On dit ce qu'on veut. » Son univers est le lieu de tous les possibles, rien ni personne ne viennent lui dicter ce qu'elle doit être.

Combattre le virus et la page blanche
Ce désir de liberté l'emmène sur les chemins de la littérature fantastique. Encouragée par ses parents, elle poursuit sa quête. Le combat démarre contre... un virus qui détruit son manuscrit sur l'ordinateur. Loin de baisser les bras, elle reprend vaillamment son travail d'écriture. Comme une fourmi laborieuse construisant son château de sable, elle trime jusqu'à ce que son monde imaginaire soit traduit noir sur blanc, puis dévoilé au grand jour. Pour Samar Hachem, l'aventure ne fait que commencer. Elle se lance à la conquête d'un lectorat de plus en plus large. En 10 ans, cinq tomes viennent former une saga dont les fans attendent impatiemment le dénouement final dans un sixième opus qui verra bientôt le jour.
La jeune fille dit tirer sa force de la proximité qu'elle entretient avec son jeune public. Elle va donc à sa rencontre à l'occasion de signatures ou de Salons et s'enorgueillit fort lorsqu'une mère lui avoue, toute reconnaissante, que grâce à ses romans, son fils « a complètement décroché de sa PlayStation ».
Ce qui surprend le plus chez ce petit bout de femme ?
Le recul et la maturité qui l'habitent : « Je me nourris des critiques pour m'améliorer. » Le regard qu'elle porte sur son travail n'a rien de nouveau. À 13 ans déjà, elle exprimait avec clarté ses aspirations, affirmait son style, domptait sur le clavier son imagination bouillonnante. Depuis, son écriture a évolué : « Je m'attarde davantage sur certaines scènes. »
Aujourd'hui, Samar Hachem vit du désir, toujours le même, de suivre son imagination là où elle veut bien l'emmener. Le syndrome de la page blanche ? Jamais ! Enfin, jamais jusqu'à présent. L'écriture du 6e et dernier tome de la saga s'annonce plus difficile : « Je ne veux pas décevoir », dit-elle. Il lui faut répondre à toutes les questions, offrir une belle fin mémorable à cette saga vieille de 10 ans. Elle avoue avoir hâte d'y poser un point final. À 23 ans, l'auteure vient de décrocher un diplôme d'une école de commerce et s'apprête à se lancer dans la vie professionnelle. On oublie l'essentiel : Ripsa, le royaume qu'elle cherche tant à protéger de l'ennemi dans son imaginaire, illustre l'attachement qu'elle porte pour la terre de ses parents, son amour pour le Liban. « C'est mon pays autant que la France. »

*« Trésapiorter »: dans le lexique fantastique de Samar Hachem, parcourir une très longue distance en seulement quelques secondes.

« Je n'en croyais pas mes yeux ! »Sheila reste abasourdie lorsqu'elle découvre le monde enchanté de Ripsa, à des kilomètres de sa vie de collégienne. La même exclamation surgit lorsque Samar Hachem raconte le jour où elle a vu, pour la toute première fois, son propre nom imprimé sur un ouvrage en devanture des librairies. Elle n'avait que 13 ans et c'était le premier tome de Les...

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