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Culture - Événement

Une minute de silence pour notre héritage d’hier et de demain

Pour la première fois, le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, accueillera une exposition d'art contemporain, « The Silent Echo », qui colonisera son musée archéologique, ainsi que le temple de Bacchus, du 17 septembre au 17 octobre 2016.

Les participants à la conférence de presse au siège de l’Unesco. Photo Press Agency

Neuf artistes (Ai Weiwei, Suzanne Hiller, Marwan Rechmaoui, Theo Mercier, Laurent Grasso, Ziad Antar, Cynthia Zaven, Dania Dakic et Paola Yacoub), collaborant avec la curatrice franco-libanaise Karina el-Helou, font écho au passé et au futur simultanément, tout en sculptant et dépoussiérant chaque seconde qui passe. Leurs travaux seront exposés du 17 septembre au 17 octobre au musée archéologique de Baalbeck, ainsi que dans le temple de Bacchus.

Helou, fondatrice de Studiocur/Art – une plate-forme non lucrative de curateurs spécialisés en art contemporain basée à Paris –, a annoncé la nouvelle hier lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unesco, à Bir Hassan, en présence des ministres de la Culture et du Tourisme, Rony Araïji et Michel Pharaon, ainsi que du directeur régional de l'Unesco, Hamed al-Hammami ; du vice-président de la municipalité de Baalbeck, Souheil Raad ; de la conseillère artistique Diana Abella ; du représentant d'une société d'assurances, Roger Zakka, et de Nada Khoury, de l'association Apeal.

Studiocur/Art a pour pilier fondateur et pour mur porteur la liberté (d'expression) créative et, de ce fait, enterre les freins et les peurs qui pourraient bloquer certains travaux artistiques. « Les artistes, toutes catégories confondues, les plus renommés comme les plus jeunes, travaillent à développer le langage contemporain en manipulant certains sujets comme la nature, le son, l'archéologie et le temps », affirme la curatrice.
Cette exposition met en relief la beauté de l'héritage, de l'histoire et de l'archéologie, que l'érosion efface lentement et que l'iconoclasme, glouton de notre temps, dévore jusqu'à en vomir de la poussière.

 

(Lire aussi : Restauration du temple de Bacchus pour relancer l'activité économique à Baalbeck)

 

Affolés, outrés, furieux ou pétrifiés, devant nos écrans, ou un journal à la main, nous apprenons que de nombreux monuments sont délibérément détruits pour des motifs religieux ou politiques. Détruits, parce qu'au pays de la barbarie, tous les moyens sont bons pour injecter de la terreur sur cette terre. Après s'être attaqués à l'homme, après avoir joui de sa mort, après avoir pris leur pied en contemplant le malaise le plus profond qu'ils ont généré, les habitants de cet État barbare semblent avoir trouvé un nouveau petit jeu dont l'écho résonne à travers toutes les terres habitées et dont la blessure ne fait plus couler que du sang, mais aussi des pierres.

Faisons donc une minute de silence, en posant le pied à Baalbeck entre le 17 septembre et le 17 octobre, pour qu'elle résonne au cœur de l'exposition The Silent Echo, qui, au moyen de l'art, (re)pose ces grandes questions sur notre héritage passé et à venir.
À signaler qu'en parallèle à cette exposition, une journée de conférences aura lieu le 17 septembre, au musée Sursock.

Atelier de théâtre
En marge de l'exposition The Silent Echo, un atelier de théâtre verra le jour, organisé en partenariat avec Apeal (Association for the Promotion and Exhibition of the Arts in Lebanon) avec la collaboration de BeMA (Beirut Museum of Art, qui ouvrira ses portes en 2020) et de Zoukak (une organisation culturelle et théâtrale). Il s'agit d'un programme adapté à la communauté locale afin de la sensibiliser à l'importance culturelle des héritages historiques et religieux. Pour ce faire, la vie, les corps et la voix seront le moteur de cette initiative visant à rendre l'art contemporain accessible à toutes les communautés du Liban. Un atelier sera ainsi mis en scène les 6, 7, 8, 12, 13, 14 et 15 octobre 2016, à raison de 6 heures par jour, à l'hôtel Palmyra de Baalbeck. Pour enfin tirer sa révérence le 15 octobre, avec une performance théâtrale ouverte au public. Un film documentaire réalisé par Roy Dib (heureux gagnant du Teddy Award en 2014) naîtra à la suite de ce projet.

 

(Lire aussi : « Baalbeck ? Un espace matriciel fabuleux, un carrefour, un échantillon du Liban »)

 

Ils ont dit
– Michel Pharaon, ministre du Tourisme : « Les festivals qui ont eu lieu cet été étaient plus forts que les tiraillements politiques et je voudrais exprimer ma gratitude à l'armée et aux FSI qui ont veillé à la sécurité des manifestations... Cette exposition est d'envergure internationale et elle réaffirme la résistance du peuple libanais. »
– Rony Araïji, ministre de la Culture : « Le temple de Baalbeck sera, du 17 septembre au 17 octobre, ouvert gratuitement aux visiteurs... Nous avons rendez-vous, à Baalbeck, avec des artistes venus de Chine, des États-Unis, de France et du Liban. En faisant se côtoyer ces œuvres contemporaines avec les ruines de la cité du Soleil, l'exposition The Silent Echo prouve que la création artistique est un périple qui a commencé depuis la nuit des temps et qui se poursuivra jusqu'à sa fin. Elle prouve également que le génie humain est complémentaire entre les peuples, sans distinction de période, de frontière géographique, de sexe ou de religion. »
– Hamed al-Hammami, directeur du bureau régional de l'Unesco : « Cette exposition relie l'art contemporain et l'art millénaire représenté sur les temples romains de Baalbeck, rendus célèbres par la finesse de leurs ornements et la majesté de leur construction. Leurs valeurs artistique, architecturale et historique leur ont valu d'être sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Exposer dans ce lieu en particulier, des grands noms de l'art international et local, en dépit des circonstances dramatiques que vit la région, est en soi un message adressé de la part des organisateurs voulant affirmer l'importance de la culture, de ses dialogues et des ponts qu'elle peut instaurer. »
– Karina el-Helou, curatrice de l'événement : « Ce dialogue entre le patrimoine et l'art contemporain a été pensé suite aux destructions des sites historiques, que ce soit dû aux guerres ou aux changements climatiques, à l'oubli ou aux négligences. »
– Diana Abella, conseillère artistique : « C'est une première et un double défi que de dialoguer avec les ruines de Baalbeck et d'organiser un aussi grand événement en dehors de Beyrouth. »
– Souheil Raad, vice-président de la municipalité de Baalbeck : « La municipalité s'engage à participer et soutenir toute activité combattant l'ignorance et respectant la culture. »

 

 

 

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Neuf artistes (Ai Weiwei, Suzanne Hiller, Marwan Rechmaoui, Theo Mercier, Laurent Grasso, Ziad Antar, Cynthia Zaven, Dania Dakic et Paola Yacoub), collaborant avec la curatrice franco-libanaise Karina el-Helou, font écho au passé et au futur simultanément, tout en sculptant et dépoussiérant chaque seconde qui passe. Leurs travaux seront exposés du 17 septembre au 17 octobre au musée...

commentaires (2)

IL SERAIT INTERESSANT DE SAVOIR LE NOM DE LA COMPANIE D,ASSURANCES ET CEUX DE SON PROPRIETAIRE ET DE SON REPRESENTANT... POURQUOI DECLARER TOUS LES NOMS EXCEPTE CEUX-LA ?

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 11, le 01 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • IL SERAIT INTERESSANT DE SAVOIR LE NOM DE LA COMPANIE D,ASSURANCES ET CEUX DE SON PROPRIETAIRE ET DE SON REPRESENTANT... POURQUOI DECLARER TOUS LES NOMS EXCEPTE CEUX-LA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 11, le 01 septembre 2016

  • En ma qualité de franco-libanais, je m'adresse à la franco-libanaise Karina el-Hélou : "The silent echo", en anglais, "As-Sada as-samet" en arabe. Où est "L'Echo silencieux" en français ? Le Liban est un pays trilingue, ce qui fait sa singularité parmi tous les pays de la région. Ne vous agenouillez-pas devant l'anglicisme. Où est la fierté libanaise ?

    Un Libanais

    16 h 32, le 01 septembre 2016

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