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Moyen Orient et Monde - Amérique latine

« La guerre avec les Farc est terminée en Colombie ! »

Le complexe conflit a impliqué, au fil des décennies, plusieurs guérillas d'extrême gauche, d'extrême droite et l'armée, faisant au moins 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Le président colombien Juan Manuel Santos et le chef des Farc Timoleon Jiménez, alias « Timochenko », sous l’œil bienveillant de Raul Castro. Adalberto Roque/AFP

Cloches sonnant à toute volée et sirènes ont annoncé hier en Colombie le début d'une journée qui restera marquée d'une colombe blanche dans l'histoire du pays comme celle de la fin de plus d'un demi-siècle de conflit avec la rébellion des Farc. « La guerre avec les Farc est terminée en Colombie ! » a lancé le haut commissaire pour la paix, Sergio Jaramillo, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à Bogota. « Nous vivons un moment extraordinairement important de notre histoire, qui est le début du cessez-le-feu bilatéral et définitif, et la fin des hostilités » avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).
Humberto de la Calle, chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix menés pendant près de quatre ans, a pour sa part déploré qu'« à Bogota, il est parfois difficile de percevoir l'ampleur du soutien à la paix ». Mais « dans de nombreux lieux où le conflit a été plus intense, les cloches des églises ont résonné », ainsi que les « sirènes des pompiers », a-t-il ajouté.
Hier à minuit (5h GMT) est entré en vigueur le premier cessez-le-feu bilatéral et définitif jamais conclu avec les Farc, issues en 1964 d'une insurrection paysanne et qui comptent encore 7 500 combattants armés. Quelques heures plus tôt, Timoleon Jiménez, alias « Timochenko », chef suprême de la plus puissante guérilla colombienne, avait ordonné à ses troupes de faire taire leurs fusils. Il répondait ainsi à l'ordre de cessez-le-feu donné dès jeudi par le président Juan Manuel Santos, au lendemain de la conclusion des accords de paix à La Havane.
« C'est la fin du conflit, c'est un jour de fête nationale », a déclaré à l'AFP Ariel Avila, en admettant que n'a pas éclaté, « dans de nombreuses zones, la joie que l'on attendait ». Selon cet analyste de la fondation Paix et Réconciliation, « la population n'a pas pris toute la dimension de ce que cela signifie ». Mais il s'est dit « confiant que cela change quand commence la campagne » pour le référendum du 2 octobre lors duquel les Colombiens sont appelés à dire « oui » ou « non » à la paix.
Ce 29 août marque la fin du plus ancien conflit armé des Amériques, guerre fratricide qui a connu une accalmie récente, la guérilla observant depuis treize mois une cessation unilatérale de ses offensives et le gouvernement ayant suspendu ses bombardements aériens contre les rebelles. Afin de ratifier la paix, les Farc ont convoqué leur Xe conférence nationale, du 13 au 19 septembre, dans leur ancien bastion de San Vicente del Caguan (Sud).
Certains Colombiens se montrent toutefois sceptiques. « Je ne pense pas qu'on puisse les croire. Il est probable qu'elles décident de rendre les armes, mais nous n'avons aucune assurance qu'elles n'entament pas une guerre politique », soutient Felipe Giraldo, chômeur de 25 ans vivant à Bogota. Nombre de Colombiens, emmenés par l'ex-président de droite et actuel sénateur Alvaro Uribe, s'opposent aux accords, estimant que les guérilleros vont jouir de l'impunité en dépit du futur tribunal spécial pour la paix chargé de condamner les crimes les plus graves.
Un protocole « garantissant aux Colombiens l'application du cessez-le-feu » et que le référendum « se déroule de la meilleure manière a commencé à être appliqué dès hier par les parties, a en outre indiqué M. Jaramillo. Cela inclut la vérification par l'Onu que la trêve « s'étend le plus rapidement possible » dans le pays et que les Farc entament le « regroupement de toutes leurs unités » vers les zones où se déroulera leur désarmement, prévu sur six mois.
Cette concentration s'achèvera après la signature officielle des accords par M. Santos et « Timochenko », prévue en septembre, à partir du 20, mais à une date exacte et dans un lieu restant à définir.
Selon la ministre des Affaires étrangères, María Angela Holguin, les parties étudient la possibilité d'une « signature au siège des Nations unies, dans le cadre de l'Assemblée générale » qui s'ouvre ce même 20 septembre à New York. Le complexe conflit colombien a impliqué, au fil des décennies, plusieurs guérillas d'extrême gauche dont l'Armée de libération nationale (ELN), moins nombreuse mais encore active, des paramilitaires d'extrême droite et l'armée, faisant au moins 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
(Source : AFP)

Cloches sonnant à toute volée et sirènes ont annoncé hier en Colombie le début d'une journée qui restera marquée d'une colombe blanche dans l'histoire du pays comme celle de la fin de plus d'un demi-siècle de conflit avec la rébellion des Farc. « La guerre avec les Farc est terminée en Colombie ! » a lancé le haut commissaire pour la paix, Sergio Jaramillo, lors d'une conférence...

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