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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

L’armée se mobilise en vue de la bataille de Raqqa

L'armée doit redoubler de vigilance aux frontières, à mesure que le groupe État islamique perd du terrain et que se prépare la bataille de Raqqa, la ville du Nord syrien que le groupe État islamique a prise pour « capitale ». C'est ce qui se chuchote au ministère de la Défense, où l'on fait état de renseignements militaires parvenus à ce sujet, sachant que la bataille de Raqqa sera déterminante pour le califat et sonnera la fin de son équipée territoriale, mais évidemment pas de sa nuisance clandestine.
Selon les sources citées, la perte de Raqqa va certainement entraîner le reflux, sinon la fuite de centaines de jihadistes arabes et étrangers, et l'on prévoit de sources militaires libanaise et américaine que beaucoup vont tenter de fuir la zone des combats et de gagner des pays européens, en transitant par le Liban, soit clandestinement, soit par des voies légales, mais avec des papiers falsifiés.
L'Europe d'ailleurs n'est pas en reste et « Europol » est désormais mobilisée pour faire face à toutes les éventualités, se basant sur l'analyse de la politique russe, qui se prépare à chasser les miliciens jihadistes de Raqqa comme elle l'a fait de Daraya. Du reste, le Liban et la France, ainsi que la Grande-Bretagne échangent régulièrement les informations disponibles à ce sujet. Ces échanges vont probablement s'intensifier à mesure que des musulmans venus d'Europe voudront déserter le champ de bataille syrien et intégrer à nouveau leurs sociétés d'origine, pour leur infliger le plus de tort possible.
De quels moyens dispose le Liban pour empêcher les jihadistes arabes et étrangers de s'infiltrer à l'intérieur de ses frontières. Selon une source responsable, la coopération entre les divers services de renseignements libanais, ainsi que les renseignements qui lui sont parvenus de l'étranger, y compris de Syrie et d'Iran, ont déjà permis à l'État de démanteler des réseaux existants et des cellules dormantes, et épargné au pays des attentats dévastateurs. Le général Jean Kahwagi avait rappelé la semaine dernière que des projets d'attentat dans des complexes touristiques et des centres commerciaux ont été éventés de cette manière. La semaine dernière, des informations ont fait état de la volonté du groupe État islamique de liquider Walid Joumblatt, rappelle la source responsable, avant d'ajouter que le leader druze n'est pas le seul chef politique que les terroristes du califat ont l'intention d'éliminer.
Mais le renseignement, avec l'audace, le moral d'acier et la rapidité d'exécution dont il doit s'accompagner, n'est pas la seule arme du Liban. Grâce à des dons européens, le pays est sur le point d'équiper sa frontière est sur toute sa longueur d'un système d'observation par caméras, qui doit rendre la frontière sinon imperméable, du moins difficilement franchissable pour les terroristes venus de Raqqa, qui pourront être abattus par les snipers libanais ou repérés et bombardés par des drones, au moindre rassemblement.

Tous ne fuient pas la guerre...
Mais, pour l'armée libanaise, la partie ne sera pas toujours facile, compte tenu de la présence sur le sol national de plus de 1,5 million de réfugiés syriens. Tous n'ont pas fui la guerre, affirme-t-on. Certains, bien au contraire, sont venus porter la guerre en territoire libanais. L'un des plus graves dangers que le pays affronte est donc ce pourcentage de jihadistes infiltrés au Liban en tant que réfugiés, et dont le nombre est difficile à estimer. Si seulement 1 % des 1,5 million de réfugiés sont des combattants de Daech, on sera en présence d'une armée de 15 000 hommes prêts à tout.
Par ailleurs, un certain pourcentage de réfugiés pourrait se radicaliser au fur et à mesure que la situation dans la région se compliquera et que la perspective de leur retour deviendra problématique. On n'oublie pas que les Palestiniens venus se réfugier au Liban pensaient qu'ils ne resteraient sur place que quelques semaines, au pire quelques mois.
Face à cette menace, les combats proprement militaires sont nettement plus aisés, et le général Kahwagi l'a bien dit la semaine dernière : il ne serait pas difficile à l'armée d'engager le combat avec les groupes terroristes se trouvant dans le jurd de Ersal et tout au long des frontières est, si leurs arrières étaient bloqués. Bref, pour tout résumer, si la Russie, l'Iran et la Syrie décident d'accélérer l'éradication de Daech des régions qu'il contrôle, cela créera certainement un problème pour le Liban, mais, dans les données actuelles, même s'il peut paraître difficile, l'armée pense pouvoir relever ce défi, tant que le moral des troupes n'est pas entamé par les zizanies politiques.

L'armée doit redoubler de vigilance aux frontières, à mesure que le groupe État islamique perd du terrain et que se prépare la bataille de Raqqa, la ville du Nord syrien que le groupe État islamique a prise pour « capitale ». C'est ce qui se chuchote au ministère de la Défense, où l'on fait état de renseignements militaires parvenus à ce sujet, sachant que la bataille de Raqqa sera...

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