Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Conflit

L’offensive turque en Syrie s’intensifie avec des bombardements meurtriers

L'Onu attend toujours la décision des belligérants concernant un cessez-le-feu humanitaire à Alep.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan serrant la main à un général de l’armée, hier, lors de son arrivée à l’aéroport de Gaziantep. Kayhan Ozer/AFP

Des dizaines de personnes ont été tuées hier dans le nord de la Syrie au cours d'intenses bombardements de l'armée turque au cinquième jour de son offensive visant à la fois les jihadistes et les combattants kurdes. Une cinquantaine de chars et des centaines de soldats turcs sont entrés en Syrie depuis mercredi dans le cadre de l'opération « Bouclier de l'Euphrate ». En déplacement à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vouloir lutter avec « la même détermination » contre les forces kurdes et le groupe État islamique (EI), une semaine après un attentat qui a fait 55 morts pendant un mariage kurde dans cette ville proche de la frontière syrienne. « Nous n'accepterons aucune activité terroriste à, ou près de, nos frontières », a-t-il lancé devant une foule brandissant des drapeaux, après avoir présenté ses condoléances aux familles endeuillées par l'attentat portant la marque de l'EI.
Évoquant le souhait d'Ankara de « chasser Daech (acronyme arabe de l'EI) de Syrie », M. Erdogan a ajouté : « Nous sommes là pour cela à Jarablous et Bachiqa. Nous ferons preuve de la même responsabilité dans d'autres zones, si nécessaire. » Le président turc faisait allusion à la localité syrienne reconquise dès le premier jour de l'opération turque et une localité du nord de l'Irak où l'armée turque a frappé en janvier des positions jihadistes.

Un soldat turc tué
Un bilan donné par l'armée turque porte sur la mort, dans des frappes aériennes, de « 25 membres terroristes » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Parti de l'Union démocratique (PYD) – le principal parti kurde de Syrie – près de Jarablos. « Toutes les mesures ont été prises pour empêcher que les populations civiles ne soient touchées », a-t-elle précisé.
Les tirs d'artillerie et les frappes aériennes effectués par la Turquie, qui se concentrent sur la zone au sud de Jarablos, ont provoqué hier la mort d'« au moins 20 civils » dans le village de Jeb el-Koussa et de 20 autres près du village d'al-Amarné, a de son côté déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Les bombardements ont aussi fait plus de 70 blessés. Il s'agit, selon l'OSDH, des premiers civils tués depuis le début de l'offensive turque mercredi. Dans un communiqué, les Kurdes ont accusé Ankara de « vouloir élargir son occupation pour parvenir à d'autres régions syriennes ».
Selon l'OSDH et les Kurdes, aussi bien Jeb el-Koussa qu'al-Amarné sont contrôlés non pas par les autonomistes, mais par des combattants locaux alliés. D'après l'ONG, au moins quatre d'entre eux ont été tués dans les bombardements de dimanche.
Samedi, des affrontements avaient éclaté pour la première fois au sol, entre des chars turcs et des combattants kurdes, ou soutenus par ces derniers à al-Amarné. Ce jour-là, pour la première fois depuis le début de l'opération de l'armée turque, un de ses soldats avait péri dans une attaque à la roquette.

Bombardements à Homs
Sur un autre front de la guerre en Syrie, des obus tirés par des rebelles ont touché des quartiers tenus par le régime à Homs, blessant au moins deux personnes, selon l'OSDH. Dans le même temps, les forces gouvernementales ont à nouveau bombardé le quartier de Waer, où au moins huit frappes ont eu lieu hier, selon la même source. Au moins trois personnes ont été tuées et 20 blessées.
À Alep, l'Onu attendait toujours la décision des belligérants concernant un cessez-le-feu humanitaire de 48 heures pour venir en aide à la population assiégée de la deuxième ville du pays. Cet appel avait été lancé samedi par l'envoyé spécial de l'Onu, Staffan de Mistura, au lendemain de l'annonce par Moscou et Washington de progrès vers une cessation des combats en Syrie, mais avec de nombreuses modalités encore à définir.
Plusieurs groupes rebelles, qui contrôlent l'est de la ville, ont annoncé hier dans un communiqué qu'ils acceptaient le principe de trêve mais « sous conditions ». Ils ont notamment réclamé que l'entrée de l'aide à Alep se fasse « via la route de Ramoussa », un passage contrôlé par les rebelles au sud de la métropole et non pas via la route du Castello, contrôlée par les troupes gouvernementales au Nord. Ils expliquent qu'ils ne veulent pas que « le régime d'Assad contrôle le seul accès par lequel transiterait l'aide humanitaire vers les quartiers » aux mains des insurgés à Alep. Le régime de Damas, lui, n'a toujours pas réagi.

(Source : AFP)

Des dizaines de personnes ont été tuées hier dans le nord de la Syrie au cours d'intenses bombardements de l'armée turque au cinquième jour de son offensive visant à la fois les jihadistes et les combattants kurdes. Une cinquantaine de chars et des centaines de soldats turcs sont entrés en Syrie depuis mercredi dans le cadre de l'opération « Bouclier de l'Euphrate ». En déplacement...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut