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Liban - Exécutif

Après « l’atteinte au pacte », pour le CPL « toutes les options sont ouvertes »

Michel Sleiman met en garde contre les « tentatives de faire tomber le gouvernement » et dénonce un « chantage politique » .

Au lendemain des menaces lancées par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, de mettre en échec les décisions prises lors de la dernière séance du Conseil des ministres jeudi, en l'absence des ministres du bloc aouniste et du parti Tachnag, les regards resteront braqués cette semaine sur Rabieh et sa riposte annoncée face à ce que le bloc du Changement et de la Réforme appelle « une atteinte au pacte national ».

« Une responsabilité historique »
Interrogé par L'Orient-Le Jour, le vice-président du CPL, l'ancien ministre Nicolas Sehnaoui, fait assumer au Premier ministre Tammam Salam « une responsabilité historique ». « La séance de jeudi est la première séance de l'histoire du Liban à laquelle participent ceux qui ne représentent que 6 % des chrétiens du pays », indique M. Sehnaoui, avant de poursuivre : « Cela s'inscrit inévitablement dans le cadre d'une tentative de nous écarter de l'équation et de la prise de décision au niveau national, et c'est ce que nous refusons catégoriquement. »
Selon Nicolas Sehnaoui, « la polémique dont il est actuellement question montre que les chrétiens ne sont pas acceptés en tant que partenaires à la prise de décision au niveau national, d'autant plus que les Kataëb et les Forces libanaises sont en dehors du gouvernement, et c'est ce à quoi nous nous opposons ».

Le parti Tachnag s'est solidarisé avec son allié aouniste, mais pas le Hezbollah, suscitant des interrogations sur les raisons motivant cette position de la part du parti chiite (dont les deux ministres ont participé à la séance gouvernementale, mais ont bloqué toutes les clauses faisant l'objet d'une opposition aouniste), ainsi que sur l'impact de cette démarche sur l'alliance entre les deux partis. À ce sujet, le vice-président du CPL souligne que sa formation « est compréhensive vis-à-vis de la priorité qu'accorde le Hezbollah à la stabilité sécuritaire, d'une part, et à la crise syrienne, d'autre part ». Il ne manque pas, toutefois, de rappeler que le bloc parlementaire du parti chiite a rappelé, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire tenue jeudi, « que la vie politique ne peut rester stable sans le CPL », ce qui signifie, selon M. Sehnaoui, que « la sortie du CPL du gouvernement risque de le secouer profondément ».
Prié de préciser les prochaines étapes de l'escalade aouniste, Nicolas Sehnaoui se contente d'assurer que « le parti mène une bataille existentielle pour les chrétiens », et que « toutes les options restent ouvertes ».

(Lire aussi : Le CPL se promet des lendemains chantants pour le 7 septembre... et retient son souffle en attendant, l’éclairage de Philippe Abi-Akl)

 

L'option de la démission
De son côté, l'ancien ministre Sélim Jreissati, membre du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, se montre plus ferme : « Nous irons là où ils ont envie de nous mener ; si c'est vers une crise de régime, allons-y, non pour nous mettre en position de confrontation avec nos partenaires, mais dans la mesure où nous voulons défendre notre pacte de cohésion nationale. »
« Face aux menaces contre le pacte national, la Constitution et l'ordonnancement juridique, nous ne voulons plus être les témoins d'entorses et de violations des textes fondamentaux. Sinon, avec le temps, nous deviendrons complices », ajoute l'ancien ministre.
Pour lui, « la reconduction illégale des mandats des responsables militaires est un symptôme douloureux de la pathologie du système ; et c'est ce qui nous inquiète, ainsi que les dérives qui pourraient être observées au niveau de l'exercice du pouvoir ».

Concernant les étapes prévues dans le cadre de « l'escalade graduelle » dont menace le CPL, Sélim Jreissati commence par faire savoir que « si les décrets pris lors de la séance de jeudi ne seront pas contresignés par les ministres du bloc du Changement et de la Réforme, ils feront l'objet d'une requête en invalidation devant le Conseil d'État ». Selon lui, « le boycott des séances gouvernementales pourrait se transformer en une suspension de la participation au gouvernement ». « Si à la suite de ces options, le camp adverse ne comprend pas le message, c'est que dans son vocabulaire, le mot "partenariat" n'existe pas », souligne M. Jreissati, avant d'indiquer que « face à une telle attitude, l'option de la démission pourrait être envisagée ».

Prié de commenter la thèse selon laquelle le Premier ministre aurait pris en compte le boycottage aouniste, en limitant les dernières décisions gouvernementales aux dossiers vitaux, l'ancien ministre du Travail souligne que « le gouvernement ne peut se transformer en un cabinet d'expédition des affaires courantes qu'en cas de démission, conformément au texte constitutionnel, et non en fonction du bon vouloir du Premier ministre ».
Qu'à cela ne tienne, le Premier ministre semble résolu à ne pas alimenter la polémique politique. « M. Salam ne désire pas faire partie d'une dispute politique et se préoccupe de l'intérêt du pays », indiquent à ce propos des sources proches du Premier ministre, selon lesquelles « le chef du gouvernement a pris acte de la position aouniste et s'est contenté de décisions liées aux dossiers vitaux ». « En convoquant à la séance de jeudi, le Premier ministre n'a fait qu'user de ses prérogatives constitutionnelles », soulignent ces mêmes sources.

(Lire aussi : Les opposants CPL, pour l'alternance et la participation, le décryptage de Scarlett Haddad)

 

« Du chantage politique »
Le boycott des ministres Gebran Bassil, Arthur Nazarian et Élias Bou Saab a par ailleurs ouvert la voie hier à une polémique opposant le bloc aouniste à la ministre Alice Chaptini (Déplacés). Cette dernière est montée au créneau pour dénoncer « le monopole aouniste de la représentation chrétienne », en évoquant « l'importance de la qualité, non de la quantité ». Commentant la position du CPL, Michel Sleiman a souhaité que « la riposte s'arrête là ». Interrogé par L'OLJ, l'ancien président de la République a exhorté les boycotteurs à « revenir au gouvernement et à remplir leurs obligations constitutionnelles ». « Il ne faut pas distinguer les chrétiens suivant leur représentativité », a-t-il averti, avant de rappeler que « ceux-là mêmes qui boycottent le gouvernement se trouvent derrière le prolongation de la vacance présidentielle ». Selon M. Sleiman, « la conformité au pacte découle de la démocratie, qui est l'essentiel et pas le contraire ». L'ancien chef d'État a enfin mis en garde contre toute tentative de provoquer la chute du gouvernement, qualifiant cette menace de « chantage politique ».

 

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Au lendemain des menaces lancées par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, de mettre en échec les décisions prises lors de la dernière séance du Conseil des ministres jeudi, en l'absence des ministres du bloc aouniste et du parti Tachnag, les regards resteront braqués cette semaine sur Rabieh et sa riposte annoncée face à ce que le bloc du Changement et de la Réforme...

commentaires (4)

C'est du Darry Cowl Notre système de gestion du pays devient une sinistrose Une clownerie genre Darry Cowl, malheureusement c'est en pleurer

FAKHOURI

13 h 12, le 27 août 2016

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • C'est du Darry Cowl Notre système de gestion du pays devient une sinistrose Une clownerie genre Darry Cowl, malheureusement c'est en pleurer

    FAKHOURI

    13 h 12, le 27 août 2016

  • Tenir un parapluie ouvert ...quant il ne pleut pas ...ça fait bizarre...

    M.V.

    12 h 44, le 27 août 2016

  • “L'esprit humain est comme un parapluie : il marche mieux lorsqu'il est ouvert.” Darry Cowl De Darry Cowl

    FAKHOURI

    12 h 04, le 27 août 2016

  • mais s'essuyer les pieds sur la consitution, c'est tout a fait acceptable

    George Khoury

    09 h 33, le 27 août 2016

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