Bassil : Maudit soit celui qui tente de nous bouter hors du gouvernement

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, a commenté jeudi la polémique autour de la conformité au pacte national, lors de la dernière séance du Conseil des ministres, qui s'était tenue en l'absence des ministres du bloc aouniste et du parti Tachnag.
« Maudit soit celui qui tente de nous bouter de la présidence de la République, pour élire un chef de l'État non conforme au pacte national », a déclaré M. Bassil dans une allocution prononcée lors d'un dîner organisé par le département de la diaspora au sein du CPL. « Maudit soit celui qui essaye de nous bouter hors du Parlement, pour élaborer une loi (électorale) non conforme au pacte national », a encore dit Gebran Bassil, avant d'ajouter : « Maudit soit celui qui tente de nous bouter hors du gouvernement en tenant des séances du Conseil des ministres non conformes au pacte. »
Pour le ministre des Affaires étrangères, « ce gouvernement est invalide, de même que ses décisions non conformes au pacte ». « Nous ferons échec à ces décisions par la justice, à travers les institutions, et dans la rue si nécessaire », a affirmé M. Bassil. Il a également mis en garde « ceux qui essaient de mettre le parti à l'épreuve », les appelant à « tirer les leçons des expériences passées ».
La ministre des Affaires des déplacés, Alice Chaptini (bloc ministériel de Michel Sleiman), a répondu hier aux propos de M. Bassil. Dans une déclaration à la Voix du Liban-100.3, elle a souligné que le chef de la diplomatie « n'a pas le droit d'utiliser le terme "maudit", ni de classer les gens ». Elle a estimé aussi que MM. Bassil et Élias Bou Saab se comportent « comme s'ils étaient les patriarches des chrétiens ». Elle s'est posé enfin la question de savoir comment le CPL peut prétendre représenter les chrétiens, alors qu'il remet en cause la légitimité du Parlement ?
À son tour, Amal Abou Zeid (député CPL de Jezzine) a commenté la séance gouvernementale. « Le Premier ministre continue d'opter pour les vexations politiques et la marginalisation des forces représentées au sein du gouvernement, et qui ont voulu boycotter la séance de jeudi », a estimé M. Abou Zeid dans un entretien accordé à Saout el-Mada. Selon lui, « la séance gouvernementale a représenté un clou dans le cercueil de la conformité au pacte national ».