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Moyen Orient et Monde - Tunisie

Chahed réclame mobilisation et « sacrifices » avant le vote de confiance

Après des heures de débats internes, Ennahda a laissé entendre qu'il voterait en faveur du gouvernement, au sein duquel il compte trois ministres.

Le Premier ministre Youssef Chahed lors de son discours devant le Parlement, hier. Zoubeir Souissi/Reuters

Le chef du gouvernement « d'union nationale », Youssef Chahed, a appelé hier à la mobilisation et annoncé des « sacrifices » à venir face aux lourds défis économiques et sociaux de la Tunisie avant de solliciter la confiance du Parlement.
Dans un discours combatif, peu après l'ouverture de la séance, le Premier ministre désigné a justifié la « nécessité » de son gouvernement d'union par un sombre diagnostic économique et social, ouvrant la voie à une politique de rigueur. « Nous avons jusque-là été incapables de réaliser les objectifs de la révolution (de 2011). (...) Nos jeunes ont perdu espoir, la confiance des citoyens dans l'État a reculé », a déploré M. Chahed, issu du parti Nida' Tounès fondé par le chef de l'État. « Nous sommes tous responsables » et « serons tous amenés à faire des sacrifices (...). Si rien ne change d'ici à 2017, nous procéderons à l'austérité », a-t-il prévenu.
Très applaudi au terme de son intervention, M. Chahed, un libéral jusque-là ministre des Affaires locales, a de nouveau égrené les autres priorités, dont la lutte contre le terrorisme – après une série d'attaques jihadistes sanglantes – et la corruption. Dans un souci de transparence, il a noté que ses ministres publieraient sous 15 jours leur patrimoine.

« Soutien conditionné »
Sauf surprise, une majorité des 217 députés de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) devrait voter en faveur de l'équipe de Youssef Chahed, qui, à 40 ans, deviendrait ainsi le plus jeune Premier ministre de l'histoire moderne du pays. Mais, preuve que la Tunisie cherche encore ses marques malgré le succès de sa transition démocratique, M. Chahed deviendrait aussi le septième chef de gouvernement en moins de six ans. Un vote favorable marquerait la fin de près de trois mois d'intenses tractations : le 2 juin, le président Béji Caïd Essebsi s'était dit favorable à un gouvernement « d'union nationale » face aux critiques persistantes contre le cabinet de Habib Essid, un indépendant.
Malgré des « réserves » émises jusque parmi ses alliés, M. Chahed a exclu de procéder à des « modifications » de dernière minute du gouvernement, qui compte 26 ministres et 14 secrétaires d'État. Outre la soixantaine de parlementaires de Nida', il devrait pouvoir compter sur les 69 députés du parti islamiste Ennahda, première force à l'ARP. Le parti de Rached Ghannouchi, qui continue de digérer son exercice chaotique du pouvoir entre 2011 et 2014, est apparu tiraillé. Après des heures de débats internes, il a néanmoins laissé entendre qu'il voterait en faveur du gouvernement, au sein duquel il compte trois ministres. Cet apport doit garantir la majorité absolue à Youssef Chahed, qui pourra à défaut s'appuyer sur le « soutien conditionné » des 24 députés d'al-Horra, bloc parlementaire né d'une scission avec Nida', et des 10 représentants d'Afek Tounès. Très remonté malgré ses deux portefeuilles, ce dernier a finalement indiqué qu'il voterait la confiance, invoquant la « situation difficile » d'un pays qui ne « peut attendre ».
(Source : AFP)

Le chef du gouvernement « d'union nationale », Youssef Chahed, a appelé hier à la mobilisation et annoncé des « sacrifices » à venir face aux lourds défis économiques et sociaux de la Tunisie avant de solliciter la confiance du Parlement.Dans un discours combatif, peu après l'ouverture de la séance, le Premier ministre désigné a justifié la « nécessité » de son...

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