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Nos Lecteurs ont la Parole - Joe RIZKALLAH

De par ta mort, te voici immortel !

Deux ans... Eh oui ! Notre Bachir nous a quittés dans cet affreux accident, il y a deux ans déjà ! C'est comme si c'était hier ! Je me souviens encore du message d'une amie commune qui m'annonça la nouvelle, un jour avant mon voyage en Pologne. Un accident de voiture qui aurait pu être évité ? Je n'en sais rien. Mais ce qui importe dans toute cette histoire, c'est la douleur profonde métamorphosée en espoir, grâce aux amis de Bachir qui ont décidé de croire fermement en un futur meilleur, dans un pays qui va de mal en pis. En créant une association portant le nom de Hayda Baytak, ils travaillent sans cesse pour aider des enfants ayant perdu leurs parents dans leur scolarité, une situation que Bachir lui-même a vécue depuis l'âge de 15 ans.
Cependant, mon article ne s'adresse pas uniquement à Bachir. Le connaissant, il ne l'aurait jamais accepté. Il m'aurait même engueulé ! Mon article s'adresse également à ses amis que je ne peux qu'admirer de plus en plus. Je ne peux qu'admirer ces gens que je connais à peine, mais qui travaillent inlassablement afin de bâtir cette association sur du solide, sur lequel ils fonderaient leurs décisions et leurs projets futurs. Je ne peux qu'admirer ces gens qui ont décidé d'assumer délibérément le rôle de l'État, absent dans beaucoup de domaines, en aidant un grand nombre d'enfants afin que ces derniers reçoivent l'éducation qu'ils méritent. Cela doit être la mission primordiale de l'État, censé répandre l'éducation à l'ensemble de ses citoyens, sans tenir compte de leur statut social ou familial. Je ne peux qu'admirer ces gens qui refusent la situation actuelle d'un pays qui aurait pu être un petit joyau, cependant détruit par la corruption de ses dirigeants, en luttant malgré leur petite expérience dans le marché du travail complexe et sans merci. Je ne peux qu'admirer ces gens qui ont décidé de transformer leur chagrin et leur tristesse en espoir et en joie, en donnant sens à la citation de Federico Garcia Lorca : « Rien n'est plus vivant qu'un souvenir. » Le souvenir de Bachir est plus vivant que jamais.
Lundi 8 août était une journée tout à fait spéciale. La date a été fixée par les membres fondateurs de Hayda Baytak afin de célébrer avec leurs amis, leurs familles et leurs collègues le second anniversaire de l'association. Une soirée luxueuse pourtant chaleureuse, triste pourtant optimiste, une soirée riche en souvenirs et en émotion. Que demander de mieux pour célébrer et rendre hommage à un jeune homme qui nous a appris – et surtout m'a appris – à profiter de la vie, cette vie qui n'a d'ailleurs pas été juste avec lui. Était-ce sa présence qui a guidé ma main afin de gagner à la tombola en choisissant l'enveloppe dans laquelle se trouvait un billet pour Rome ? J'aimerais bien y croire, et oh ! que j'y crois !
Bravo les gars pour ce travail que vous faites ! Je ne vous connais pas assez pour vous appeler et vous féliciter personnellement, d'où mon choix de rédiger ce petit article pour vous remercier de votre effort pour garder la mémoire de notre Bachir vivante. Je n'ai peut-être ni l'énergie ni le temps de faire ce que vous faites, mais le fait de vous regarder travailler ainsi, avec tant de zèle, d'entrain et de dévouement me donne un espoir immense, voire colossal et profond, en une humanité qui va encore plus ou moins bien dans un monde où la mort, le mal et la douleur règnent partout.
Je me permets à la fin d'emprunter à un auteur anonyme cette citation et je m'adresse à Bachir en lui disant : Oui Bachir, tu es mort, tu es définitivement mort ce jour où tu as fais ton grand saut. Par ton acte, tu as obligé tes amis à mourir, puis à renaître, et de par leur renaissance, te voici immortel !

Joe RIZKALLAH

Deux ans... Eh oui ! Notre Bachir nous a quittés dans cet affreux accident, il y a deux ans déjà ! C'est comme si c'était hier ! Je me souviens encore du message d'une amie commune qui m'annonça la nouvelle, un jour avant mon voyage en Pologne. Un accident de voiture qui aurait pu être évité ? Je n'en sais rien. Mais ce qui importe dans toute cette histoire, c'est la douleur profonde...

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