Débats présidentiels : que le spectacle commence !

Les débats présidentiels entre Hillary Clinton, la candidate du Parti démocrate, et Donald Trump, le candidat du Parti républicain, débuteront alors que le processus électoral sera déjà terminé dans deux États. Les deux candidats vont s'affronter à trois reprises au cours de face-à-face télévisés ainsi programmés : le 26 septembre à l'Université d'Hofstra (Hempstead, État de New York), le 9 octobre à l'Université de Washington (Saint Louis, Missouri) et le 19 octobre à l'Université de Nevada à Las Vegas. Ils auront lieu à chaque fois à la même heure : de 21h à 22h30, (4h a.m. - 5h30 a.m. heure de Beyrouth). Quant au débat entre les deux futurs vice-présidents, le démocrate Tim Kaine et le républicain Mike Pence, il se déroulera à l'Université de Longwood (Farmville, en Virginie), le 4 octobre.

Chacun des deux candidats va chercher à tirer profit de ces débats. Le public sait à quoi s'attendre avec Donald Trump, tribun et provocateur, mais il espère beaucoup d'Hillary Clinton, qui avait déjà confronté, en 2008, le candidat Barack Obama dans ce même format. Le comportement imprédictible de son adversaire pourrait toutefois lui compliquer la tâche.

Parce qu'il se considère comme un orateur invincible, le « Donald », comme il est surnommé aux États-Unis, ne semble pas préoccupé plus que cela par cette confrontation. Son expérience des primaires, où il s'est confronté à l'ensemble de ses adversaires avec succès, joue clairement en sa faveur.
« Le Donald » semble tellement confiant que, selon ses dires, il n'a même pas commencé à se préparer à cette épreuve finale. Il précise : « Il faut être soi, je connais les problèmes plus que les autres ne le pensent. Je veux bien m'exercer, mais je ne veux pas, à force de pratique, ne plus être ce que je suis. » Selon les analystes, « Trump va vouloir faire du Trump », comme l'a fait remarquer le Wall Street Journal la semaine dernière. Le milliardaire américain a conscience de l'importance de ces débats et se dit prêt à « poser des colles à Hillary Clinton ».
Selon un sondage du Huffington Post, 45 % des interviewés pensent toutefois qu'Hillary Clinton va prendre le dessus sur Donald Trump durant ces débats.

(Lire aussi : Clinton prête pour un débat "dingue" avec Trump)

Prévoir tous les coups bas
Pour les séances de préparation aux débats, Hillary Clinton cherche à trouver quelqu'un capable de jouer, face à elle, le rôle de M. Trump. Quelqu'un capable de lui poser des questions ardues et de lui infliger des coups bas. Son camp s'attend, entre autres, à une attaque de M. Trump concernant Monica Lewinsky et le suicide de Vince Foster. À noter que ce drame, qui a eu lieu en juillet 1993, vient (pas par hasard) de faire à nouveau surface dans les médias, qui, avant-hier, relataient la disparition de ce dossier des archives nationales. Vince, un conseiller judiciaire à la Maison-Blanche durant l'administration de Bill Clinton, avait été soupçonné d'avoir eu une relation avec Hillary Clinton. Cette dernière l'avait insulté durant un meeting à la Maison-Blanche, et il s'était suicidé deux jours plus tard.

De son côté, M. Trump va chercher à démontrer qu'il est capable, contrairement à ce qu'en disent ses détracteurs, de gérer des dossiers extrêmement complexes à l'échelle internationale.
Ces derniers débats peuvent rééquilibrer les opinions des électeurs, avant le 8 novembre, jour des élections nationales. Surtout qu'en parallèle de l'élection présidentielle se dérouleront les élections de tous les membres de la Chambre des représentants, du tiers des membres du Sénat et des deux tiers des gouverneurs des États. Selon un observateur de ce processus, « si les républicains sortent perdants, ils ne verront pas la Maison-Blanche dans un futur proche ».

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