Honein : Nul ne peut user du prétexte du pacte pour ne pas appliquer la Constitution

Juriste et ancien député de Baabda, Salah Honein a balayé hier d'un revers de la main les arguments avancés par le Courant patriotique libre autour de « la conformité au pacte national » pour justifier son boycottage de la séance du Conseil des ministres d'aujourd'hui.
« La Constitution est toujours le fruit d'une entente entre les Libanais et de la volonté de ces derniers », a indiqué Salah Honein à l'agence al-Markaziya, rappelant que cela avait été le cas en 1926, lors de la rédaction de la Constitution, puis lors des amendements de 1943 et de 1991.
« Tout ce qui fait l'objet d'un accord entre les Libanais figure dans la Constitution. La Constitution, le pacte et le document d'entente forment une seule entité. Nul ne peut donc prétexter du pacte pour ne pas appliquer la Constitution. Il s'agit d'une étrange hérésie », a noté M. Honein.
« Au contraire, le respect du pacte se fait dans l'application de la Constitution. Si une partie n'est pas d'accord sur le fait de participer aux séances du Conseil des ministres ou de la Chambre, cela ne veut pas dire qu'elle peut prétendre que le pacte n'est appliqué qu'en sa présence », a souligné l'ancien député.
« Le pacte fait désormais partie de la Constitution. C'est la Constitution qui établit la règle pour la tenue des séances parlementaires et ministérielles, à savoir le quorum légal, exclusivement. Si les deux tiers des ministres sont présents à la séance de demain (aujourd'hui), elle est constitutionnelle et conforme au pacte. L'absence d'une partie ou d'une autre n'y change rien », a-t-il ajouté.
« Le Conseil des ministres doit consacrer le quorum légal en tant que règle exclusive consensuelle et constitutionnelle pour les séances, et chaque opposant doit émettre ses observations durant la séance, pas en dehors. J'appelle à ne pas badiner avec la Constitution et avec le pacte, et à ne pas bloquer le Conseil des ministres », a conclu M. Honein.