Tension à Aïn el-Héloué après une attaque contre un poste du Fateh

Une vive tension régnait hier en début de soirée dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, après une attaque contre un poste du mouvement palestinien Fateh.
Le dénommé Abed Fedda, accusé d'appartenir aux Brigades Abdallah Azzam, proches d'el-Qaëda, et d'avoir tué un habitant du camp, Ali Awad Rida, s'en est pris hier à un poste du Fateh situé dans la rue Boustane al-Qods. Les membres armés du mouvement étaient en état d'alerte, et les contacts en cours devaient permettre de trouver un règlement au plus tôt et de faire baisser la tension. Ils ont abouti, en soirée, à une décision prise conjointement par l'ensemble des factions en présence consistant à séquestrer le dénommé Abed Fedda dans la mosquée as-Safsaf, et d'enquêter avec lui au sujet du meurtre de Ali Rida.
Ali Awad Rida, connu sous le nom de Ali Bahti, a été tué en juillet dernier lorsqu'un inconnu a ouvert le feu sur lui au moment où il se trouvait dans son kiosque à café. Les proches de la victime ont tiré des rafales en l'air, en signe de protestation, faisant deux blessés palestiniens, Khalil Aslane et un enfant. Une caméra qui se trouvait sur les lieux a clairement montré l'implication de Abed Fedda.
Recherché depuis, Abed Fedda bénéficiait vraisemblablement d'une « couverture » de la part de certains membres du comité des forces palestiniennes conjointes.
Hier, une réunion d'urgence de ce comité qui a regroupé notamment le responsable militaire du quartier as-Safsaf, Taha Chreidi, un islamiste et le représentant d'un autre groupe islamiste, Osbet el-Ansar, Ibrahim Houran, ainsi que les délégués du Fateh et autres factions armées a abouti à la décision de s'en remettre à Osbet el-Ansar pour séquestrer le suspect dans la mosquée du quartier où il se réfugiait afin d'ouvrir une enquête avec lui.
Depuis plusieurs jours, des dizaines de prévenus, libanais et palestiniens, résidant dans le camp de Aïn el-Héloué, se sont rendus à l'armée libanaise. D'autres personnes recherchées pour meurtre ou crimes divers ont été arrêtées par les unités armées des forces conjointes et remises au SR de l'armée libanaise. Pour certaines d'entre elles qui sont recherchées pour des crimes mineurs, il s'agit d'une simple procédure de « régularisation de leur situation ». Hier, trois personnes, dont deux membres du Fateh, ont été remises à l'armée.
Destinée à « assainir » le camp en le débarrassant de ses éléments perturbateurs, notamment de certains éléments jihadistes retranchés dans des quartiers devenus inaccessibles même à certains réfugiés palestiniens, cette opération de grande envergure effectuée en coordination avec l'armée libanaise devrait se poursuivre dans les prochains jours.