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Économie - Conjoncture

Taux élevés, plein emploi, croissance : l’Islande a des problèmes de riche

L’Islande a enregistré une hausse de 30 % du nombre de ses visiteurs étrangers en 2015 et est partie pour répéter cette hausse en 2016. Bob Strong/Reuters

Alors qu'en Europe les banques centrales cherchent à stimuler croissance et emploi par des taux bas, l'Islande tente de résoudre un problème de riche : comment raviver l'inflation quand on a déjà le plein emploi ?
L'institut monétaire a surpris en abaissant hier son taux d'intérêt directeur d'un demi-point, à 5,25 %, pour la première fois depuis fin 2014.
Ce taux reste toutefois nettement supérieur à celui de la Banque centrale européenne (0 %) ou de la Banque d'Angleterre (0,25 %). Le problème se situe là. Quand partout les taux sont aussi bas, les investisseurs affluent pour acheter des couronnes et ainsi profiter des rendements qu'offre l'Islande, exceptionnels en Europe occidentale.
Les autorités monétaires ont tenté en vain de contrer le mouvement. « La couronne s'est considérablement appréciée récemment, malgré des achats importants de devises étrangères par la Banque centrale », ont-elles expliqué.
Cette hausse du taux de change (de 6,5 % depuis mai) fait baisser le prix des importations, dont l'Islande est fortement dépendante. L'île importe à peu près la moitié de sa nourriture, la totalité de ses automobiles et de son pétrole, et la plupart de ses biens de consommation courante.
Or, d'après la Banque centrale, les importations connaissent une « déflation » qui mettent son objectif d'inflation hors d'atteinte.
« Malgré de fortes augmentations des salaires et un PIB qui dépasse de plus en plus son potentiel, l'inflation reste inférieure à l'objectif officiel depuis deux ans et demi. En juillet, elle s'est établie à 1,1 %, le taux le plus bas depuis début 2015 », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Mais si on oublie l'inflation, tout va bien pour l'économie islandaise. En 2015, elle a dépassé le niveau d'activité d'avant la crise financière de 2008 et renoué avec le plein emploi. La Banque centrale a relevé hier à 4,9 % sa prévision de croissance pour 2016. Le taux de chômage est aujourd'hui sous les 3 %.
L'île profite de la vigueur du tourisme. La hausse de 30 % du nombre de ses visiteurs étrangers en 2015 est partie pour se répéter en 2016. Elle peut enfin supprimer les contrôles de capitaux mis en place au début de la crise.
Pour le Premier ministre Sigurdur Ingi Johannsson, les taux trop hauts étaient un fardeau inutile. « Y a-t-il un principe quelconque qui fait que l'Islande a des taux d'intérêt de 2 à 3 points supérieurs à ce qu'on jugerait nécessaire? » s'était-il interrogé dans un entretien publié le 10 août par l'agence Bloomberg. M. Johannsson a eu sa réponse.

(Source : AFP)

Alors qu'en Europe les banques centrales cherchent à stimuler croissance et emploi par des taux bas, l'Islande tente de résoudre un problème de riche : comment raviver l'inflation quand on a déjà le plein emploi ?L'institut monétaire a surpris en abaissant hier son taux d'intérêt directeur d'un demi-point, à 5,25 %, pour la première fois depuis fin 2014.Ce taux reste toutefois...

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