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Économie - Union européenne

Le ton monte entre Athènes et Bruxelles sur les statistiques économiques

Alors que la justice grecque tente d'établir si les indicateurs de la période 2010-2015 ont été gonflés, la Commission européenne a défendu hier le responsable mis en cause.

Marianne Thyssen, qui supervise l’institut européen de la statistique Eurostat, a estimé hier que l’ex-directeur de l’institut grec de la statistique Elstat, Andreas Georgiou, n’avait rien à se reprocher. Éric Vidal/Reuters

L'Union européenne a appelé hier la Grèce à faire taire ce qu'elle estime être de fausses accusations portées contre l'institut grec de la statistique, soupçonné d'avoir manipulé des indicateurs économiques pour renforcer la position des créanciers étrangers dans les négociations sur la dette.
Bruxelles ayant souligné que l'affaire risquait de fragiliser la mise en œuvre du plan d'aide en cours, le gouvernement grec a vite répliqué, se disant « surpris » de voir Bruxelles l'appeler à prendre position dans un dossier judiciaire en cours.
Quelques jours après la réouverture par la Cour suprême grecque d'une enquête sur les soupçons de manipulation visant l'ex-directeur de l'institut grec de la statistique Elstat, Andreas Georgiou, Marianne Thyssen, qui supervise l'institut européen de la statistique Eurostat, a estimé hier – tout en assurant qu'elle n'entendait pas s'immiscer dans les travaux des instances judiciaires nationales – qu'Andreas Georgiou n'avait rien à se reprocher.
Andreas Georgiou a démissionné l'année dernière après avoir dirigé Elstat pendant cinq ans, en pleine crise de la dette grecque. Il a toujours rejeté les accusations directes ou indirectes de responsables politiques – y compris du gouvernement actuel – selon lesquelles il aurait exagéré les problèmes d'endettement du pays pour favoriser les créanciers étrangers d'Athènes, dont le Fonds monétaire international (FMI), pour lequel il a travaillé dans le passé.
Marianne Thyssen a déclaré que le gouvernement grec devait « réagir publiquement afin de rejeter l'impression erronée que des données ont été manipulées au cours de la période 2010-2015 et de protéger Elstat et son personnel contre de telles allégations infondées ».

Surprise d'Athènes
Rester sans réagir risquerait de compromettre la crédibilité déjà fragile de l'État grec vis-à-vis de ses créanciers internationaux, a-t-elle ajouté. Priée de préciser si cela pourrait compromettre de futurs versements d'aides financières, elle s'est refusée à spéculer sur le sujet, mais elle a jugé « nécessaire de mettre les choses au clair et d'éviter de fausses interprétations, qui pourraient être très dangereuses ». La commissaire aux Affaires sociales, dont dépend Eurostat, a expliqué que l'institut européen avait intégralement validé les statistiques grecques fournies sous la direction de Georgiou, contrairement à celles d'avant 2010, accusées par les partenaires d'Athènes au sein de la zone euro d'avoir dissimulé l'ampleur du déficit public. « Pour la Commission et pour Eurostat, il est tout à fait clair que les données relatives à la dette publique grecque sur la période 2010-2015 sont totalement fiables et ont été correctement déclarées à Eurostat, contrairement à la situation antérieure à cette période », a-t-elle dit.
Olga Gerovasili, porte-parole du gouvernement grec, a déclaré que le gouvernement d'Alexis Tsipras était surpris par les déclarations de la Commission. « Dans sa lettre, la Commission met en avant sa position de principe consistant à ne pas faire de commentaire sur les dossiers judiciaires en cours, un principe partagé et suivi par le gouvernement grec, a-t-elle dit dans un communiqué. Toutefois, il y a une contradiction entre ce principe et la demande faite au gouvernement grec pour qu'il prenne position sur la validité ou non des statistiques en 2010. »
Les révisions à la hausse du déficit public et de la dette grecs ont précipité le pays dans une crise qui a nécessité depuis trois plans de renflouement internationaux.
Les plans de redressement imposés au pays en contrepartie de cette aide battent les records d'impopularité en Grèce, considérés comme responsables de l'effondrement de l'économie et de l'explosion du chômage.

« L'OLJ » avec agences

L'Union européenne a appelé hier la Grèce à faire taire ce qu'elle estime être de fausses accusations portées contre l'institut grec de la statistique, soupçonné d'avoir manipulé des indicateurs économiques pour renforcer la position des créanciers étrangers dans les négociations sur la dette.Bruxelles ayant souligné que l'affaire risquait de fragiliser la mise en œuvre du plan...

commentaires (1)

Un sujet qui devrait intéresser plus d'un. Voir la paille et ignorer la poutre qu'on a dans ses yeux ....

FRIK-A-FRAK

12 h 52, le 25 août 2016

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Commentaires (1)

  • Un sujet qui devrait intéresser plus d'un. Voir la paille et ignorer la poutre qu'on a dans ses yeux ....

    FRIK-A-FRAK

    12 h 52, le 25 août 2016

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