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Culture - Festival de Baalbeck

Gardel et Van Dam, intense complicité d’un « tanguero » et d’un baryton star

Dimanche 28 août, en clôture du festival, les colonnes de Jupiter, toujours aux aguets, tout aussi bien que les pierres assoupies du temple de Bacchus prêteront oreille attentive à un trio de tonnerre.

José Van Dam, baryton star, lauréat (à trois reprises) aux Victoires de la musique ainsi que détenteur du Grand Prix de l’Académie du disque français.

C'est comme les secrets des amours éclatantes parce que solides et profondes. La musique, une voix et des artistes qui vont défier les ruines et le firmament de Baalbeck. Un mélange explosif et exclusif où l'étoile légendaire du bel canto José Van Dam chante les tangos de l'Argentin Carlos Gardel, champion émérite de la danse à deux (et quatre mesures) et dont la voix a été déclarée patrimoine de l'humanité par l'Unesco.

Un concert au triple atout. Écrin, choix des partitions et artistes impliqués. Un concert qui a déjà été plébiscité en Europe aussi bien à Bruxelles qu'en Espace Bernier et Arras, pour ne citer que cela. Ce dimanche 28 août, en clôture du Festival de Baalbeck, les colonnes de Jupiter, toujours aux aguets, tout aussi bien que les pierres assoupies du temple de Bacchus prêteront oreille attentive à un trio de tonnerre.
Au-devant de la scène, le baryton-basse José Van Dam qui a été applaudi du Metropolitan de New York (tout aussi bien qu'au Carnegie Hall) à la Scala de Milan, en passant par Covent Garden, l'Opéra de Paris et le théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Chanteur étoile, certes, mais aussi grand interprète à l'immense talent de comédien qui a été le renversant Leporello de Don Giovanni de Mozart sous la caméra de Joseph Losey, qui a porté les rêves et les errances de Don Quichotte, qui fut Boris Goudonov, Falstaff et le François d'Assise d'Olivier Messiaen.

Sans parler des nombreux prix qui ont auréolé sa carrière car il a été, entre autres récompenses, lauréat (à trois reprises) aux Victoires de la musique ainsi que détenteur du Grand Prix de l'Académie du disque français.

À soixante-seize ans, toujours d'une fringante jeunesse et la musique qui trône à la pointe de son cœur. Et que cette aventure, sous l'ombrelle du tango du mythique Gardel, semble encore lui donner plus de voix et un envol encore plus ailé, zélé et passionné. Pour une prestation toujours au-dessus de la mêlée.
À ses côtés, pour lui donner la réplique, deux musiciens inspirés et dont la réputation n'est plus à faire : Jean-Philippe Collard-Neven, pianiste aussi familier aux grandes œuvres classiques du clavier qu'aux rythmes du jazz (et tout aussi compositeur et improvisateur), et Jean-Louis Rassinfosse, contrebassiste belge de renom international.

 

(Lire aussi : Lisa Simone, du groove près des étoiles)

 

Mais le vrai présent est l'absent Carlos Gardel (mort en Colombie en 1935 d'un accident d'avion) dont l'œuvre et les compositions sont pourtant le pivot de ce concert dédié à la nostalgie, la sensualité, la solitude, les retrouvailles, les séparations, la mélancolie, les souvenirs aigres-doux, les sensibilités exacerbées, l'énergie vitale des désirs jamais oubliés, jamais domptés, la frénésie des mouvements du corps, les remous intérieurs portés par des lèvres aux paroles incandescentes et habitées...
Le tango argentin, revisité, relu, recréé est remis ici en pleine lumière par trois artistes qui ont la passion dévorante de la musique. Voilà le tango tel que perçu par Carlos Gardel qui a âprement et éperdument défendu et illustré cette narration musicale entre rêve, liberté, audace moderne et cadences aux rythmes chaloupés.

Plus d'une dizaine de titres rayonneront dans un cadre somptueux. Cela va de la planétaire Cumparsita au poignant Adios Muchachos, en passant par Soledad et du très beau Volver qui ramènera à l'auditoire les images du film Parle avec elle de Pedro Almodovar...
Une soirée à l'univers festif, entre vestiges somptueux et notes scintillantes, où il fera bon de tanguer entre deux rives, deux atmosphères, deux continents. Flotter, naviguer et tanguer entre des musiciens qui ont le talent et la grâce d'embarquer leur auditoire aux horizons les plus doux, les plus lointains, les plus propices aux tendresses, à une certaine sensualité et aux rêves.

 

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