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Moyen Orient et Monde - Syrie

La Turquie prête à soutenir pleinement une opération anti-EI à la frontière

Accord de cessez-le-feu entre régime et Kurdes à Hassaké.

Un combattant armé des YPG kurdes devant l’entrée de la prison de Ghairwan à Hassaké, hier. Reuters/Rodi Said

La Turquie s'est dit prête hier à soutenir pleinement une opération visant à chasser le groupe État islamique (EI) de la ville syrienne de Jarablous, près de la frontière turque. « Nous ne voulons pas de Daech (acronyme arabe de l'EI) en Irak ni en Syrie. Nous apporterons toutes sortes de soutien à l'opération (visant à chasser les jihadistes) de Jarablous », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Des centaines de rebelles syriens soutenus par Ankara se préparaient donc du côté turc pour une offensive sur Jarablous – le dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière turco-syrienne – selon des sources rebelles et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Dès hier, l'artillerie turque a pilonné des positions de l'EI à Jarablous en réponse à des tirs de mortiers et de roquettes depuis la Syrie sur son sol, à Karkamis et sur la ville frontalière turque de Kilis, plus à l'ouest. Les autorités turcs ont en outre ordonné en soirée aux habitants de Karkamis d'évacuer pour « des raisons de sécurité » la petite ville turque qui fait face à Jarablous. Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, a indiqué à l'AFP que le pilonnage turc visait à « empêcher l'avancée des Forces démocratiques syriennes (FDS) de Manbij vers Jarablous » et d'empêcher que les Kurdes se positionnent davantage à la frontière. L'OSDH a également fait état de l'assassinat, hier, du commandant du conseil militaire tout juste mis en place à Jarablous et relevant des FDS, alliance de combattants kurdes et de groupes armés arabes luttant contre l'EI. Un crime commis, selon les forces kurdes, par les services secrets turcs. Cette opération est motivée par la volonté d'Ankara d'empêcher la prise de contrôle par les milices kurdes de cette localité et d'« ouvrir un corridor pour les rebelles modérés », a souligné un responsable turc. C'est dans ce contexte que le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a affirmé hier que le régime syrien de Bachar el-Assad a naturellement sa place à la table des négociations pour tenter d'imposer la paix, une attitude plus flexible de la Turquie en proie à l'inquiétude face aux succès kurdes.

Cessez-le-feu à Hassaké
Par ailleurs, un accord de cessez-le-feu a été conclu hier entre le régime syrien et les forces kurdes après une semaine de combats meurtriers à Hassaké (Nord-Est). « Un accord final de cessez-le-feu a été conclu sous les auspices des responsables militaires russes », a affirmé un communiqué de l'administration autonome kurde.
La télévision officielle syrienne a également confirmé l'accord, dont les conditions semblaient toutefois encore confuses.
Selon les responsables kurdes, les forces du régime et les miliciens kurdes du YPG (Unités de protection du peuple kurde) vont se retirer de la ville. La ville passera très largement sous le contrôle des Assayech (police kurde) tandis que la police gouvernementale sera en charge des édifices publics.
Au départ, les affrontements avaient opposé les Assayech aux forces du régime, mais comme les combats sont devenus plus durs les YPG se sont impliquées en grand nombre dans la bataille.
Cet accord est favorable aux Kurdes, qui ont remporté la bataille militaire, estiment les experts. « Avec cet accord de cessez-le-feu les Kurdes ont obtenu ce qu'ils voulaient avec le minimum de pertes humaines », a affirmé à l'AFP Mutlu Civiroglu, un expert des affaires kurdes basé à Washington. Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, partage cet avis. « C'est une défaite du régime et une victoire des Kurdes car techniquement désormais, ils contrôlent la province de Hassaké avec une présence symbolique du régime », a-t-il dit à l'AFP.
Un échange de dépouilles, blessés et otages, devrait également avoir lieu ainsi que l'ouverture de toutes les routes fermées par les combats, selon la télévision officielle et les responsables kurdes.
À l'issue des combats, qui ont tué 29 personnes dont 15 enfants, les Kurdes contrôlent 90 % de cette ville tandis que les forces gouvernementales n'occupent que le centre où se trouvent les bâtiments gouvernementaux.
Sur le plan politique, le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a déclaré hier que le régime syrien de Bachar el-Assad a naturellement sa place à la table des négociations pour tenter d'imposer la paix en Syrie, confirmant qu'un changement de ton s'opère de la part d'Ankara, au sujet du président syrien. S'exprimant sur la chaîne de télévision NTV, le vice-chef du gouvernement a estimé que le soutien de la Russie pourrait aider à ouvrir la voie à un nouveau règlement pacifique en Syrie.

(Sources : agences)

La Turquie s'est dit prête hier à soutenir pleinement une opération visant à chasser le groupe État islamique (EI) de la ville syrienne de Jarablous, près de la frontière turque. « Nous ne voulons pas de Daech (acronyme arabe de l'EI) en Irak ni en Syrie. Nous apporterons toutes sortes de soutien à l'opération (visant à chasser les jihadistes) de Jarablous », a déclaré le ministre...

commentaires (2)

LISEZ : ANTI KURDES...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 23, le 24 août 2016

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Commentaires (2)

  • LISEZ : ANTI KURDES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 23, le 24 août 2016

  • Ce régime pourrit a trouvé aussi rusé que lui. Une défaite de plus avant de se retrouver totalement confit bientôt.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 53, le 24 août 2016

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