Rechercher
Rechercher

Culture - Festival de Baalbeck

Lisa Simone, du groove près des étoiles

Une vingtaine d'années après la venue de Nina Simone au Liban dans le cadre du festival de Baalbeck, sa fille se taille une place privilégiée dans le cœur des Libanais et au soleil... Plus précisément, dans son temple.

La dame de la soul va terminer son concert comme elle l’a commencé, parmi le public qui la suit, l’entoure et l’ovationne. Photos Press Agency

Elle avance à pas de félin dans la foule pour aller s'installer entre les colonnes du temple de Bacchus, entourée de son directeur artistique Hervé Samb et de ses musiciens, l'Afro-Américain Reggie Washington et l'ardent batteur guadeloupéen Sonny Troupé. Divine et coquine Lisa Simone, telle une prêtresse contemporaine de la soul, sa robe est multicolore comme sa musique, aux couleurs des cinq continents. Très vite, elle s'envole avec ses premiers accords qui parlent de liberté. Dès les premières notes, dès les premiers gestes de bras qui s'élèvent, les présents venus nombreux réalisent qu'ils ont rendez-vous avec Simone. La Lisa, certainement imprégnée de tout l'héritage musical de sa mère, mais bien une chanteuse à part entière, va livrer au public de Baalbeck, et cela durant plus d'une heure, le meilleur de sa musique. D'elle-même.

C'est un moment d'émotion qu'elle installe dans l'audience lorsqu'elle interprète If you knew, une chanson composée en 1965 par la grande Nina Simone à l'intention de sa petite fille de trois ans. Suivront des titres extraits de son album My world, ponctués par des moments qu'elle fait vivre aux spectateurs avec sa mère. Du bitume de Harlem au centre de l'Afrique, en passant par tous les voyages et les pérégrinations, Lisa Simone a soutiré les effluves musicaux profonds et essentiels. Lesquels charrient des multitudes d'harmonies. Entre roulements de tambour et riffs de guitare, ce sont toutes les sonorités de blues, de soul et de reggae qui s'entremêlent. Les percussions soutiennent les titres les plus groovy (Unconditionnaly, Hold on, Tragic Beauty).

(Lire aussi : Lisa Simone : « On ne peut mettre ma musique dans une boîte »)


Son monde ? Un monde parfait, un monde fait de musique et d'amour où elle invite le public à pénétrer. « Fermez les yeux et venez me rejoindre », dit-elle. En fermant les yeux, on pourrait revoir un certain John Lennon qui l'avait précédée en invitant un jour la planète à imaginer un univers meilleur.

Dans ce cadre sans âge du temple de Bacchus, où le présent a rejoint le passé, où les aiguilles se sont arrêtées de tourner dans le cadran de la montre, cette nouvelle bacchante à la couleur d'ébène a enivré son public de musique ; cette dame de la soul qui sait chuchoter à l'âme va terminer son concert comme elle l'a commencé. Dans la mêlée. En disparaissant parmi la foule qui la suit, l'entoure et l'ovationne. Pour revenir quelques instants plus tard et partager encore des moments uniques ivres de générosité.


Lire aussi

« Baalbeck ? Un espace matriciel fabuleux, un carrefour, un échantillon du Liban »

Toute la douceur des notes bleues

Pour mémoire

Le Festival international de Baalbeck : 60 ans contre vents et marées

Elle avance à pas de félin dans la foule pour aller s'installer entre les colonnes du temple de Bacchus, entourée de son directeur artistique Hervé Samb et de ses musiciens, l'Afro-Américain Reggie Washington et l'ardent batteur guadeloupéen Sonny Troupé. Divine et coquine Lisa Simone, telle une prêtresse contemporaine de la soul, sa robe est multicolore comme sa musique, aux couleurs des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut