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Moyen Orient et Monde - Turquie

Libération de 38 000 prisonniers pour faire de la place aux complices du putsch raté

Photo d’archives de la prison de Sincan, près d’Ankara, en novembre 2012. Adem Altan/AFP

La Turquie a commencé hier à libérer 38 000 personnes non impliquées dans le putsch avorté afin de faire de la place aux complices du coup de force dans ses prisons engorgées par la purge implacable menée depuis un mois. Cette mesure exclut de fait toute personne incarcérée pour son implication dans la tentative de coup d'État par une faction de l'armée. Ankara a accusé l'ex-imam Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan et exilé aux États-Unis, d'avoir ourdi ce coup de force. La traque implacable de ses sympathisants depuis un mois dans les institutions et tous les secteurs de la société turque a envoyé derrière les barreaux quelque 35 000 personnes, selon des responsables turcs, dont seulement un tiers a été libéré. Les 38 000 prisonniers condamnés pour des faits antérieurs au coup d'État raté du 15 juillet vont bénéficier d'une mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire, a annoncé hier le ministre de la Justice Bekir Bozdag. Cette mesure, qui « n'est pas une amnistie », « concerne les crimes commis avant le 1er juillet 2016 », à l'exclusion des actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l'État, violations de secrets d'État, meurtres ou trafics de drogue, a annoncé le ministre dans une rafale de 19 messages sur Twitter. Il a ensuite laissé entendre, dans une interview à la télévision al-Haber, qu'au total 99 000 personnes pourraient potentiellement bénéficier d'une libération anticipée, sur une population carcérale de 214 000. Mais « une analyse du risque » va être menée concernant les prisonniers libérables, a-t-il ajouté.
Les premières libérations sont intervenues hier. « Je ne m'y attendais pas », a déclaré Turgay Aydin, libéré de la prison stambouliote de Silivri, à l'agence progouvernementale Anadolu. « Nous remercions le président Erdogan. À partir de maintenant nous allons travailler à devenir de meilleures personnes. »

Prisons « pleines à craquer »
Avec la libération de 38 000 personnes, le nombre de prisonniers devrait redescendre à 176 000 et alléger la pression sur des établissements pénitentiaires surpeuplés. Selon Anadolu, les prisons turques ont une capacité maximale de 187 351 personnes. Si le ministre n'a donné aucune explication à un tel mouvement de libérations anticipées, la presse avait fait état ces dernières semaines d'un engorgement des prisons turques en raison de la purge en cours.
Mais l'appel d'air apporté par ces libérations devrait logiquement permettre de faire de la place pour les milliers de personnes suspectées de complicité dans le putsch raté et qui sont menacées de lourdes peines de prison. Récemment, l'éditorialiste du quotidien Hurriyet, Akif Beki, écrivait que « les prisons sont pleines à craquer » et demandait : « Comment peut-on arrêter autant de monde sans faire de la place? »

(Source : AFP)

La Turquie a commencé hier à libérer 38 000 personnes non impliquées dans le putsch avorté afin de faire de la place aux complices du coup de force dans ses prisons engorgées par la purge implacable menée depuis un mois. Cette mesure exclut de fait toute personne incarcérée pour son implication dans la tentative de coup d'État par une faction de l'armée. Ankara a accusé l'ex-imam...

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