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Sport - Jeux olympiques - Rio 2016

Après les affaires, le show Bolt reprend

Darya Klishina, seule athlète russe autorisée à participer aux Jeux sur décision du Tribunal arbitral du sport, a tranquillement assuré hier sa qualification pour la finale du saut en longueur. Dans l’indifférence générale toutefois. Adrian Dennis/AFP

Les JO offrent parfois une bien mauvaise image avec Renaud Lavillenie, sifflé et en larmes mardi soir au moment de recevoir sa médaille, ou l'arrestation hier matin du patron des Comités olympiques européens (EOC), dans le cadre d'un réseau de vente illégale de billets. De quoi gâcher le show Usain Bolt, qui va disputer sa place pour la finale du 200 m, ou celui des basketteurs américains, à quitte ou double face à l'Argentine en quarts de finale.
Le coup de tonnerre est venu de la police brésilienne, qui a annoncé l'arrestation à son hôtel de l'Irlandais Patrick Hickey, hier au petit matin, dans le cadre d'une enquête sur un réseau de vente illégale de billets pour les Jeux. Ce coup de filet fait suite à d'autres arrestations et plusieurs mandats d'arrêt ont été lancés visant d'autres personnes. En soirée, M. Hickey a annoncé qu'il renonçait provisoirement à toute fonction officielle au sein du EOC.
Côté sportif, à chaque jour son épreuve. Après les séries (20''29), Usain Bolt aborde les demi-finales avant la finale du 200 m aujourd'hui. Puis, il sera temps de s'attaquer à la troisième partie de son défi, le relais 4x100 m (qualifications aujourd'hui, finale demain). L'objectif est simple : avec deux titres supplémentaires, « la Foudre », vainqueur du 100 m dimanche dernier, réaliserait le triple triple (100 m, 200 m, 4x100 m) avec ses titres de Pékin en 2008 et de Londres il y a quatre ans. Et il rejoindrait deux légendes, le Finlandais « volant » Paavo Nurmi et le grand Carl Lewis, parmi les sportifs les plus titrés (9 médailles d'or) de l'histoire des Jeux en athlétisme.
Les basketteurs américains doivent, eux, montrer autre chose. Lointains héritiers de la Dream Team de Michael Jordan et Magic Johnson (1992), les États-Unis version 2016 n'ont pas convaincu depuis le début du tournoi, décrochant des succès étriqués face à l'Australie (+10), la Serbie (+3) et la France (+3). En 2004, les Argentins avaient fait subir aux stars de la NBA leur seule élimination aux JO. Carmelo Anthony y était, comme Ginobili, Andres Nocioni, Luis Scola et Carlos Delfino chez les Sud-Américains. Douze ans plus tard, peuvent-ils le refaire? Une élimination prématurée des États-Unis constituerait une déflagration pour le basket mondial, et même pour les JO.
Autre surprise possible ? Une éventuelle élimination du Brésil en football. Encadrée par la superstar Neymar, l'équipe olympique (-23 ans) supporte tous les espoirs (et la pression), deux ans après le traumatisme de l'élimination de la Seleçao face à l'Allemagne en demi-finales de « son » Mondial (1-7). Les « filles » du foot ont déjà quitté le tournoi mardi, éliminées par la Suède aux tirs au but, malgré le soutien du public bouillant dont le comportement a surpris nombre d'athlètes depuis le début des JO.
Mardi, ce chauvinisme a d'ailleurs été un peu trop loin : l'athlète français Renaud Lavillenie a été sifflé alors qu'il venait recevoir sur le podium sa médaille d'argent du concours à la perche, perdu face au Brésilien Thiago Braz. Dans la foulée de sa défaite lundi, Lavillenie avait fustigé le comportement du public qui, comme en football, avait sifflé ses derniers essais. En pleurs sur le podium, il s'est effondré dans les coursives du stade, où il a été réconforté par Sebastian Coe, le président de l'athlétisme mondial. L'ancien tsar de la perche Sergueï Bubka et Braz ont également tenté de consoler Lavillenie abattu, prostré sur une chaise. L'image a fait le tour du monde.
« Honnêtement, je ne le souhaite à personne, c'est ignoble », a souligné le Français à la télévision de son pays. « Une chose est sûre, c'est qu'un manque total de fair-play comme ça, dans une compétition olympique, ça marque une carrière », a-t-il déploré. Thomas Bach, patron du Comité international olympique (CIO), a blâmé sur Twitter un « comportement choquant du public qui a hué Renaud Lavillenie sur le podium. Inacceptable aux Jeux olympiques! » La légende britannique du marathon féminin, Paula Radcliffe, a twitté en français : « Sois fier et garde (ta) dignité. Tu auras toujours le respect que cette foule ici (n'aura) jamais. »
Enfin, Darya Klishina, seule athlète russe autorisée à participer aux Jeux sur décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), a, elle, tranquillement assuré sa qualification pour la finale du saut en longueur, hier soir. Dans l'indifférence générale.
(Source : AFP)

Des juges et des arbitres de boxe écartés des épreuves
Des juges et des arbitres officiant aux JO ont été écartés des épreuves après plusieurs décisions controversées, a annoncé l'Association internationale de boxe amateur (AIBA), qui organise les tournois à Rio. Sur les 239 combats livrés depuis le début des JO, « moins d'une poignée de décisions se sont révélées en dessous du niveau attendu », a précisé l'AIBA, dont une commission a revu les matchs. « Par conséquent, il a été décidé (...) que les arbitres et les juges concernés n'exerceraient plus durant les Jeux olympiques de Rio », a indiqué l'instance dans un communiqué. « Conformément aux règles de l'AIBA, les résultats de tous les combats sont maintenus », a-t-elle aussi annoncé. Les épreuves de boxe se terminent dimanche, avec notamment la finale des superlourds messieurs (+91 kg). Mardi, l'Irlandais Michael Conlan, défait en quarts de finale des -56 kg par le Russe Vladimir Nikitin, avait contesté avec virulence la décision des juges. « Les juges sont corrompus, c'est aussi simple que ça », avait-il tempêté. Et lundi, le sacre chez les lourds du Russe Evgeny Tishchenko face au Kazakh Vassiliy Levit avait aussi suscité une vive controverse.

La Chine se désole de sa chute au palmarès des médailles
Des internautes et médias chinois s'en prenaient hier aux performances jugées mitigées des athlètes du pays aux JO de Rio, où la Chine a désormais glissé à la 3e place au tableau des médailles, derrière le Royaume-Uni. Pendant la première semaine des Jeux, alors que la Chine n'occupait pas la tête du classement, les médias étatiques comme les supporteurs en avaient pris leur parti, estimant que gagner des titres olympiques n'était plus une priorité. « Les médailles ne représentent pas l'alpha et l'oméga des Jeux », martelait ainsi le quotidien China Daily, assurant qu'une « majorité » de supporteurs apprenait à apprécier les sports eux-mêmes plutôt que la lutte aveugle pour combler la fierté nationale. Mais l'agence Chine nouvelle a opéré hier un changement de ton, exprimant un vif mécontentement face à l'incapacité de la Chine à s'imposer au 1er rang. « Même #GBR (la Grande-Bretagne) a davantage d'or que la Chine », s'est-elle désolée sur son compte Twitter, après s'être lamentée sur « le pire flop olympique à ce jour » de l'équipe de gymnastique chinoise. Selon Chine nouvelle, ce sont les premiers JO où la Chine ne parvient pas à décrocher au moins un titre individuel en gymnastique, devant se contenter de deux médailles de bronze par équipe. Et, sur les réseaux sociaux, l'humeur s'avérait extrêmement morose elle aussi.

Les JO offrent parfois une bien mauvaise image avec Renaud Lavillenie, sifflé et en larmes mardi soir au moment de recevoir sa médaille, ou l'arrestation hier matin du patron des Comités olympiques européens (EOC), dans le cadre d'un réseau de vente illégale de billets. De quoi gâcher le show Usain Bolt, qui va disputer sa place pour la finale du 200 m, ou celui des basketteurs...

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