Joumblatt : La guerre est à jamais révolue, préservons tous le Grand Liban

Voici de larges extraits du discours prononcé samedi par le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, à Moukhtara.
« Avec l'inauguration de l'église Notre-Dame, nous aspirons maintenant à ce que les jours à venir ramènent avec eux plus de sagesse, d'éveil et de responsabilité, afin de faire face aux difficultés qui croissent de toutes parts ; (...) qu'ils ramènent avec eux un président de la République, afin que nous préservions tous ensemble le Liban des dangers à venir; (...) qu'ils ramènent aussi des solutions à nos problèmes complexes, afin que nos institutions paralysées recouvrent leur rôle tant attendu et que la relance de l'État ait lieu d'une manière ordonnée ; (...) qu'ils ramènent une consolidation du climat des réconciliations entre les Libanais, mettant fin aux divisions meurtrières », a indiqué M. Joumblatt.
« Cependant, loin des souhaits et des monologues, nous assurons aujourd'hui, dans le cadre de cette rencontre nationale rassembleuse, le renforcement de la réconciliation de la Montagne, dont nous avions jeté les bases avec cette stature nationale majestueuse, le patriarche Sfeir, lors de sa visite historique à Moukhtara en août 2001. Permettez-moi de reprendre une seule expression de mon discours de ce jour-là. J'avais dit, et je le répète : La guerre de 1860 est bel et bien terminée – et ses retombées aussi, à jamais, et la guerre de la Montagne est révolue », a souligné le chef du Parti socialiste progressiste.
« À l'heure où le monde arabe et islamique brûle, et où le terrorisme a dépassé les frontières géographiques entre les États, laissant derrière lui, par le sang, toutes les formes de meurtres, de crimes et de destructions, nous soulignons, au Liban, que le climat de la réconciliation et du rapprochement entre Libanais est bien vivant. Nous adressons au monde un message selon lequel le Liban peut constituer un modèle unique dans la protection du pluralisme et de la diversité. Nous pouvons peut-être avoir des divergences sur nos approches de tel ou de tel dossier, mais nous resterons attachés aux constantes : la réconciliation, l'unité nationale, la paix civile, le vivre-ensemble et le dialogue. Toutes les expériences, aussi bien politiques que militaires, ont prouvé que tout prix payé pour la paix reste moins coûteux que les prix de la guerre, des tueries et des destructions », a-t-il poursuivi.
S'adressant enfin au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, Walid Joumblatt a dit : « Votre visite chez vous, à Moukhtara, aujourd'hui, après l'inauguration de l'église Notre-Dame, reflète votre attachement au rapprochement entre les Libanais et votre rejet de l'édification de barrages politiques ou psychologiques entre eux, quels qu'ils soient. Votre visite vient souligner le vivre-ensemble entre tous les Libanais, qui se retrouvent sous les cieux du Grand Liban, dont ce sera le centenaire de la création dans quelques années. Préservons-le tous, loin des intérêts partiels et personnels (...). »