Les muftis : Élisez un président, le pays ne supporte plus le chaos

Le conseil des muftis a appelé hier les responsables politiques à « élire un nouveau président de la République qui soit le symbole de l'unité du Liban multiconfessionnel ».
Le conseil, qui s'est félicité du dialogue national et de son impact positif sur les Libanais, a martelé cependant qu'il « faut élire un président avant tout, parce que le pays ne supporte plus la vacance à la tête de l'État, et le chaos généralisé dans les institutions étatiques ». « L'élection d'un président serait un message de respect du pluralisme et d'engagement envers les valeurs humanistes, adressé au monde entier », poursuit le communiqué.
Les recommandations du conseil ont été consignées dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion hebdomadaire tenue hier à Dar el-Fatwa, sous la présidence du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane.
Le communiqué insiste beaucoup sur les dernières attaques terroristes perpétrées en Europe, en France en particulier, « au nom de l'islam ». Le conseil préconise « de renforcer les efforts des institutions religieuses et pédagogiques en vue de rejeter l'extrémisme et promouvoir la culture de paix véhiculée par l'islam ». Il rend hommage « aux positions des musulmans français, qui ont unanimement dénoncé le crime barbare ayant coûté la vie à un prêtre à Rouen, ainsi que le crime de Nice ». Les muftis ont également salué « la prise de position du pape François, qui a déclaré qu'il n'existe pas de terrorisme musulman, mais des terroristes dans toutes les religions et dans toutes les sociétés ».
Le conseil a enfin dénoncé « les vagues d'islamophobie, lancées par certains mouvements politiques et partisans aux États-Unis et en Europe, qui ne sont pas seulement contraires à la Charte des droits de l'homme et aux Constitutions de ces pays, mais également contraires aux valeurs sur lesquelles ils sont fondés ».