Le secrétaire général du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland a reconnu, hier, en Turquie « le besoin de nettoyer » les institutions de ce pays après la tentative de coup d'État. « Je voudrais dire qu'il y a eu trop peu de compréhension de la part de l'Europe au sujet des défis que cela (le putsch raté) a créés pour les institutions démocratiques et l'État (en) Turquie », a dit le secrétaire général du Conseil de l'Europe après une rencontre avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu. « Je reconnais que bien sûr il était nécessaire de lutter contre ceux qui étaient derrière ce coup d'État raté et aussi ce réseau secret, qui a infiltré les institutions de l'État, l'armée et aussi la justice », a dit M. Jagland au sujet des sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen. « Nous avions été informés de cela (les réseaux de Gülen) depuis très longtemps. Donc bien sûr nous voyons le besoin de nettoyer tout cela », a précisé M. Jagland, avant une rencontre avec le président Recep Tayyip Erdogan puis le Premier ministre Binali Yildirim. M. Jagland est le premier responsable européen à apporter son soutien à Ankara dans la vaste purge en cours. Il a toutefois rappelé la nécessité de respecter l'État de droit, alors qu'a lieu une traque implacable des sympathisants de Fethullah Gülen, en exil aux États-Unis, accusé d'être derrière le putsch avorté.
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait pour la première fois un mea culpa hier sur ses liens avec Fethullah Gülen, demandant pardon aux Turcs pour ne pas avoir « su révéler le vrai visage » de son ex-allié. « Je me sens triste de ne pas avoir réussi à révéler depuis longtemps le vrai visage de cette organisation traître », a dit M. Erdogan, utilisant un ton rare d'humilité chez un chef de l'État au discours habituellement très combatif, voire martial. « J'ai personnellement aidé cette structure en dépit de divergences de vues sur de nombreuses questions, pensant que nous pouvions être d'accord sur le plus faible dénominateur commun », a-t-il poursuivi. « À partir de maintenant, le temps du soupçon est révolu et l'ère de la lutte a commencé », a ajouté le président alors que les critiques se multiplient sur l'ampleur de la purge en Turquie après le putsch manqué. Selon le ministre de l'Intérieur Efkan Ala, 25 917 personnes ont été interpellées, dont 13 419 étaient toujours en détention hier pour leur rôle dans la tentative de putsch. Au total, plus de 50 000 limogeages ont été annoncés. Un officiel turc a indiqué à l'AFP que les services de renseignements avaient identifié près de 56 000 partisans de M. Gülen en décryptant plusieurs années de conversations via l'application pour téléphones mobiles ByLock.
(Source : AFP)
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Erdogan s'affiche avec un sbire faute de mieux. Le sbire envoyé par les européens pour mettre un peu d.huile dans les rouages en attendant d'y voir plus clair et de ne pas les laisser une autoroute aux Russes.
Sam
10 h 08, le 17 août 2016