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Sport - Football

Le championnat d’Europe toujours plus grand

L’Euro, dont la 14e édition débute le 8 juin en Pologne et en Ukraine, a grandi de quatre à seize participants, avant de passer à 24 en 2016, sacrant les grands pays comme l’Allemagne (3 titres), la France et l’Espagne (2), et réservant de grosses surprises (Danemark et Grèce).
D’abord baptisée Coupe d’Europe des nations, la compétition a longtemps vécu dans l’ombre du Mondial avant de s’imposer comme le deuxième plus grand tournoi de la planète, une « Coupe du monde sans le Brésil et l’Argentine ».

Le paléo-Euro à 4, de Yachine à Panenka
Les premiers héros de l’Euro viennent de l’Est. L’URSS et son gardien imbattable Lev Yachine remportent le premier trophée, en 1960, et disputent deux autres finales, comme la Yougoslavie, jusqu’à l’inattendue Tchécoslovaquie d’Antonin Panenka qui gagne le dernier tournoi à quatre, en 1976 à Belgrade, aux tirs au but contre les Allemands, et brevette son penalty en feuille morte pour la première grande finale adjugée ainsi.
Imaginé avant-guerre, le tournoi ne voit le jour qu’après la naissance de l’UEFA (1954), sans l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne, qui le rejoindront ensuite.
Les deux premières éditions se déroulent par élimination directe en matches allers-retours avant une finale à quatre organisée dans un pays. La France, qui a imaginé la compétition (comme la Coupe du monde et les Coupes d’Europe de clubs), reçoit la première, en 1960.
Après les demi-finales, dont un spectaculaire 5-4 pour la Yougoslavie contre le pays hôte, l’URSS soulève la première la Coupe Henri Delaunay (secrétaire de la Fédération française et promoteur du trophée) en battant les Yougoslaves.
L’URSS, nettement dominée, s’impose 2-1 grâce à sa muraille Yachine. Elle perdra la finale en 1964, contre l’Espagne (2-1) à Madrid sous les yeux de Franco, et une demi-finale en 1968 au... tirage au sort contre l’Italie ! En 1972 et 1988, elle tombera encore en finale.
La Yougoslavie, elle, a échoué deux fois sur la dernière marche, perdant en 1968 à Rome contre l’Italie dans la finale à rejouer (1-1, puis 2-0), après la défaite de 1960.
En 1968, la compétition change de nom (championnat d’Europe de l’UEFA) et commence par des poules, avant des quarts de finale entre vainqueurs de groupes et un tournoi final à quatre.
Le règne de l’Allemagne (à l’époque la RFA, République fédérale), seul pays à avoir remporté trois fois la coupe, commence en 1972, en Belgique. Deux grands joueurs se distinguent : Franz Beckenbauer, qui réinvente le rôle de libéro, et le buteur Gerd Müller, auteur de doublés en demies et en finale (3-0 contre l’URSS), en plus d’un but contre l’Angleterre à Wembley en quarts.
En 1974, la RFA remporte la Coupe du monde devant les Pays-Bas de Johan Cruyff, mais rate le triplé en perdant la finale de l’Euro 1976 contre la Tchécoslovaquie de Panenka (2-2, 5-3 aux t.a.b.).

À 8, les règnes de Platini et Van Basten
À partir de 1980, l’UEFA opte pour un tour final à huit équipes, baptisé Euro. La première édition, en Italie, est un échec populaire, mais sur le terrain l’Allemagne (RFA) mérite sa victoire. Avec son jeune meneur de jeu Bernd Schuster (20 ans) et son grand buteur Horst Hrubesch, guère élégant mais efficace, remplaçant au pied levé le titulaire Klaus Fischer, blessé, la « Mannschaft » vient à bout de la Belgique (2-1), finaliste surprise.
Les deux éditions suivantes sont marquées par la domination d’un immense joueur sur la compétition. En 1984, Michel Platini survole l’Euro à domicile et offre leur premier titre aux « Bleus ». Il est toujours le meilleur buteur de l’histoire de l’Euro, de tous les temps et sur un seul tournoi, avec 9 buts dont deux triplés contre la Belgique et la Yougoslavie.
Il réussit même un coup franc en finale contre l’Espagne (2-0), passé sous le ventre du malheureux Luis Arconada.
Quatre ans plus tard, un autre futur triple Ballon d’or écrase le tournoi, le Néerlandais Marco Van Basten, pourtant remplaçant au premier match. Il marque cinq buts, dont celui à la dernière minute de la demi-finale contre la RFA (2-1), et le plus beau but de l’histoire de la compétition en finale contre l’URSS, sur une volée de légende (2-0).
Après les tournois d’un seul homme, l’édition 1992 en Suède couronne le collectif du Danemark, invité de dernière heure après les sanctions contre la Yougoslavie en pleine guerre civile. La « Danish Dynamite » s’impose à la surprise générale, en battant 2-0 l’Allemagne en finale.

À 16, les buts en or et la Grèce en béton
La popularité de l’Euro est telle qu’à partir de 1996 la compétition s’étend à 16 équipes, avant de passer à 24 pour France 2016.
Les deux premières finales se jouent au but en or, règle jugée moins injuste que les tirs au but mais finalement abandonnée. En 1996 en finale à Wembley, Oliver Biehroff marque dès le début de la prolongation contre la République tchèque (2-1 b.e.o.). Selon les anciennes règles, il restait 28 minutes aux Tchèques pour égaliser, mais c’est trop tard. L’Allemagne remporte son troisième trophée.
En 2000, pour la première coorganisation (Belgique et Pays-Bas), la France et l’Italie atteignent les sommets du suspense. Sylvain Wiltord égalise à la dernière seconde de la finale contre l’Italie, puis le but en or est signé David Trezeguet, d’une puissante volée, qui offre son second Euro à la France (2-1 b.e.o.), deux ans après le triomphe au Mondial 1998. La génération Zidane est au sommet.
La plus grosse surprise du tournoi explose en 2004. La Grèce et son football antique, grâce à un collectif ultradiscipliné forgé par l’Allemand Otto Rehhagel, remporte l’Euro dès sa deuxième participation (après 1980). Elle gagne 1-0 ses trois matches des quarts à la finale... Le Portugal pleure sa défaite en finale à domicile, à l’image du jeune Cristiano Ronaldo, une des stars annoncées de l’édition 2012.
L’Euro 2008, lui, récompense le beau jeu, et sacre l’Espagne, grand pays de football longtemps maudit dans les compétitions de nations. La génération dorée du Barça (Xavi, Iniesta, Puyol) complétée par les piliers du Real Madrid (Casillas, Sergio Ramos) va enfin au bout, elle qui attendait depuis 1964. Elle domine la compétition et bat l’Allemagne en finale (1-0) sur un but de Torres, avant de réussir le doublé avec le Mondial 2010.
La « Roja » peut-elle réussir la passe de trois ?
D’abord baptisée Coupe d’Europe des nations, la compétition a longtemps vécu dans l’ombre du Mondial avant de s’imposer comme le deuxième plus grand tournoi de la planète, une « Coupe du monde sans le Brésil et l’Argentine ».Le paléo-Euro à 4, de Yachine à PanenkaLes premiers héros de l’Euro viennent de l’Est. L’URSS et son gardien imbattable Lev Yachine remportent...

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