Autant le dire, le deuxième scénario tient la corde, tant le défi paraît immense face à l’Espagne de Rafael Nadal, en lice pour un cinquième sacre.
Car battre l’Espagne en Espagne, c’est la face nord du tennis et plus personne ne l’a escaladée depuis le Brésil en 1999, il y a douze ans.
Depuis, vingt équipes téméraires se sont rendues dans la péninsule. Elles sont toutes reparties en se tenant l’arrière du short, souillé de terre battue, dont trois en finale : l’Australie en 2000, les États-Unis en 2004, déjà à Séville, et la République tchèque il y a deux ans.
Comment imaginer que ça se passe différemment cette fois au stade olympique de Séville, transformé en arène de tennis géante pour 22 000 spectateurs prêts à vibrer un nouveau week-end au son de « campeones, campeones » ?
Il y a trois ans, les chances de l’Argentine paraissaient bien meilleures lorsqu’elle accueillait la finale chez elle et une Espagne sans Nadal.
Mais Fernando Verdasco, Feliciano Lopez et David Ferrer, les trois lieutenants de Nadal, ont fait démentir tous les pronostics en dominant David Nalbandian et Juan Martin Del Potro sur surface dure.
« C’était notre chance, Nadal n’était pas là, on était chez nous, sur la bonne surface pour gagner, mais on a perdu. C’était terrible », se rappelle le capitaine argentin Tito Vazquez, entré en fonction après le psychodrame.
Réveillés tôt hier matin par un contrôle antidopage inopiné qui les a prodigieusement agacés, les Argentins veulent croire que l’heure de la revanche a sonné. Ont-ils les armes pour ? Ils se sont, en tous cas, donné les moyens.
Alors que Nadal et Ferrer, n° 2 et n° 5 mondiaux, ont trimé au Masters de Londres sur surface synthétique la semaine dernière, les Argentins s’entraînent depuis presque un mois sur terre battue.
Juan Martin Del Potro, leader argentin et n° 11 mondial, a par exemple renoncé à toute la tournée asiatique et à Bercy, alors qu’il était en course pour le Masters, seulement pour mieux préparer la finale.
« Mes joueurs ont sacrifié leur ambitions personnelles et se sont consacrés entièrement à cet unique objectif », se félicite Vazquez qui a préféré lancer Juan Monaco face à Nadal en ouverture plutôt que Nalbandian, préservé en vue du double et peut-être d’un éventuel cinquième match décisif dimanche.
Mais voilà, il y a l’Espagne en face. Nadal et Ferrer sont peut-être fatigués. Mais ils n’ont aussi jamais perdu un match de Coupe Davis sur terre battue et ont fait du petit bois de la France en demi-finale.
« Je crois qu’on est légèrement favoris », se risque leur capitaine Albert Costa. « L’Espagne partira grandissime favori », rectifie Roger Federer qui en connaît un rayon sur les capacités de destruction de Nadal sur terre battue.
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