Les chiites calment le jeu

La minorité musulmane chiite a mis fin hier à son sit-in et accepté d’enterrer ses morts après le raid des forces de sécurité contre des personnes soupçonnées d’avoir participé à des violences sectaires, y compris à l’attentat fatal à 89 chiites samedi dernier. « Les sit-in de contestation sont terminés à travers le Pakistan », a donc annoncé lors d’un point de presse avec des responsables gouvernementaux le mollah Amin Shahidi, président d’une formation chiite, précisant que les victimes de l’attentat de samedi à Quetta allaient être inhumées aujourd’hui. Les autorités pakistanaises ont aussi accepté les demandes des chefs chiites allant d’une compensation pour les familles à un emploi garanti pour les enfants des victimes, ont indiqué les parties.
Les forces pakistanaises ont ainsi tué quatre personnes responsables, selon elles, de violences sectaires, et interpellé 170 autres soupçonnées d’avoir joué un rôle dans des attaques récentes, ont indiqué des responsables militaires et politiques. L’attentat de samedi est intervenu un mois après l’attaque antichiite la plus meurtrière de l’histoire du pays qui avait fait 92 morts en janvier à Quetta. Ces deux attentats ont été revendiqués par le groupe armé sunnite Lashkar-e-Jhangvi (LEJ), dont la hiérarchie est issue d’un mouvement radical créé dans les années 80 afin de combattre l’influence de la révolution iranienne au Pakistan, l’Iran étant le premier pays chiite au monde. De nombreux Pakistanais et des organisations de défense des droits de l’homme doutaient toutefois hier de la volonté des forces de sécurité pakistanaises de traquer et traduire en justice le LEJ. « L’incapacité à traîner les coupables devant la justice envoie un message : ils peuvent continuer à commettre ces actes odieux en toute impunité », s’est indigné Amnesty International.

(Source : AFP)