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Moyen Orient et Monde - Religion

L’archevêque de Kirkouk élu patriarche des chaldéens

Louis Sako est considéré comme un homme de dialogue.

FILES/Dieter Nagl/AFP

Un synode réuni à Rome, pour raisons de sécurité, de la très ancienne Église chaldéenne, dont le siège est à Bagdad, a élu l’archevêque de Kirkouk (nord de l’Irak) Louis Sako, un homme d’ouverture, à la tête de cette communauté fragilisée par l’émigration massive et les menaces islamistes.
Mgr Louis Sako, 64 ans, remplace le populaire patriarche Emmanuel III Delly qui avait démissionné en décembre, après avoir atteint l’âge de 85 ans.
La nouvelle de son élection par les quinze évêques du synode a été annoncée hier matin. Le pape Benoît XVI lui a aussitôt accordé sa reconnaissance, « l’ecclesiastica communio », et doit recevoir demain les évêques chaldéens.
« C’est une grande responsabilité et je travaillerai en faveur de l’unité nationale (de l’Irak). Je serai aussi disponible pour les chrétiens que pour les musulmans, les Arabes, les Kurdes et les Turkmènes », a expliqué Mgr Sako à l’AFP, énumérant les différentes communautés qui cohabitent à Kirkouk, une ville que revendiquent Bagdad et la région autonome du Kurdistan.
« Je ferai de mon mieux pour que cesse l’émigration des chrétiens d’irak », a-t-il encore assuré.
Comme les autres communautés, les chaldéens ont payé cher les suites de l’intervention américaine déclenchée en 2003 contre le régime de Saddam Hussein, les chrétiens ayant été parfois perçus comme les alliés des « croisés » occidentaux.
Selon Radio-Vatican, cette Église, rattachée à Rome, comptait quelque 550 000 fidèles en Irak avant 2003 et 150 000 dans la diaspora. Aujourd’hui, après un exode massif, les proportions sont presque inversées.
Les évêques de cette très ancienne Église sont originaires d’Irak, d’Iran, de Turquie, de Syrie, du Liban, mais proviennent aussi de la diaspora d’Amérique du Nord, d’Australie ou d’Europe.
Le nouveau « patriarche de Babylone des chaldéens » est bien vu des autorités irakiennes et des Occidentaux. Jugé par certains « prokurde », il est généralement loué pour avoir favorisé dans son diocèse une collaboration fraternelle avec les diverses composantes de l’islam et les différentes communautés.
Selon des experts, des divergences existent depuis longtemps entre évêques chaldéens. Ceux de la puissante diaspora notamment aux États-Unis ont envisagé le transfert du patriarcat sur le territoire américain et, nostalgiques du pays perdu, attachent une grande importance à l’affirmation de l’identité, aux rites millénaires et aux traditions de leur Église. L’autre sensibilité, dans laquelle se reconnaît Mgr Sako, insiste sur l’enracinement dans le nouveau paysage local quels qu’en soient les risques.
Un enracinement encouragé par la dernière Exhortation apostolique de Benoît XVI, à la suite du synode de 2010 sur le Moyen-Orient : les chrétiens y sont encouragés à résister à la tentation d’émigrer.
Mgr Sako, évêque de Kirkouk depuis 2003 après le début de l’intervention américaine, aura beaucoup œuvré à apaiser les tensions entre Kurdes et Arabes dans cette ville, et y a créé un centre culturel. Il est connu à l’étranger pour ses interventions en faveur de la tolérance.
« C’est une voix de l’intérieur : quelqu’un qui est resté à l’intérieur et a toujours critiqué l’exode, demandant à l’Église universelle d’aider les chrétiens à rester », a expliqué à l’AFP Joseph Yacoub, professeur à l’Université catholique de Lyon et spécialiste des chaldéens. « Dans un contexte très difficile, où il y va de la survie d’une communauté, cet homme de grande culture, polyglotte, à la fois historien des Églises d’Orient et pasteur, incarne la voie pour défendre l’unité de l’Irak, le dialogue permanent avec les communautés musulmanes », a-t-il ajouté.
(Source : AFP)
Un synode réuni à Rome, pour raisons de sécurité, de la très ancienne Église chaldéenne, dont le siège est à Bagdad, a élu l’archevêque de Kirkouk (nord de l’Irak) Louis Sako, un homme d’ouverture, à la tête de cette communauté fragilisée par l’émigration massive et les menaces islamistes.Mgr Louis Sako, 64 ans, remplace le populaire patriarche Emmanuel III Delly qui avait...
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