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Moyen Orient et Monde - Le point

Par les armes et les urnes

S’il le pouvait, nul doute que Benjamin Netanyahu préférerait rayer de son calendrier politique la septimana horribilis qu’il vient de vivre. « Les emmerdes, ça vole en escadrille », disait Jacques Chirac. Et des ennuis, le Premier ministre israélien en a eu des pelletées ces derniers jours. Le choix de la mauvaise carte électorale américaine pour commencer, le soudain réchauffement du front avec Gaza, l’irruption fracassante sur la scène régionale du plateau du Golan, des ennuis en perspective avec sa coalition gouvernementale... Tout cela à soixante-dix jours des législatives anticipées auxquelles il a appelé et dont l’issue s’annonce rien moins que certaine.
À propos d’élections, tiens. L’option Mitt Romney relevait d’une flagrante erreur de calcul tant il est vrai qu’en la matière, il y avait là l’illustration parfaite d’une immixtion dans les affaires intérieures US, avec pour conséquence de braquer inutilement un des deux camps. Surtout que ledit camp avait essuyé dans un passé récent quantité d’affronts aussi gratuits que néfastes pour les relations entre les deux pays. Les conséquences probables de cette multiplication de faux pas, il est aisé de les prévoir : quand la presse de Tel-Aviv évoque une « vengeance » de Barack Obama (impensable pour peu que l’on connaisse le caractère de l’actuel président des États-Unis), les médias américains, eux, parient plutôt sur un désintérêt au moins temporaire pour le processus de paix proche-oriental. Une attitude éloquemment résumée par le journaliste Thomas L. Friedman en cette formule : plutôt Bethléem en Pennsylvanie que Bethléem en Palestine.
Mais il n’y a pas que les retombées du camouflet infligé au vice-président Joe Biden, l’interminable standing ovation du Congrès à « Bibi », le dos tourné à l’insistance de la Maison-Blanche à obtenir un arrêt des implantations dans les territoires occupés et une relance des négociations avec les Palestiniens. Il y a aussi une carte régionale qui se redessine, le constat d’une réelle impuissance à modifier les sociétés – qu’il s’agisse du monde arabe ou de l’Afghanistan –, d’où un désengagement progressif. Il y a aussi une conjoncture interne US, économique autant que sociale, ethnique mais non point religieuse, un retrait en cours du bourbier de Kaboul et surtout des rapports pour le moins difficiles avec la Chambre des représentants.
Sur son flanc nord-est, sur sa côte sud-ouest, l’État hébreu voit monter une tension annonciatrice de problèmes à venir. Calme depuis une quarantaine d’années, le front du Golan s’est soudain réveillé, conséquence sans doute de la guerre civile qui sévit en Syrie et qui a vu ces derniers temps se multiplier les échanges de tirs de mortier. Les Israéliens veulent croire à des dérapages sans conséquences sérieuses, ainsi que l’affirmait dimanche un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Avital Leibovich, dans un évident souci de calmer le jeu. Mais dans le même temps que les Nations unies étaient saisies d’une plainte, le ministre de la Défense Ehud Barak se faisait menaçant, déclarant : « Si des obus tombent, nous riposterons. »
Sur l’autre flanc, le Hamas paraît déterminé à en découdre. Depuis samedi, plus de 110 obus de mortier et de katiouchas de 107 millimètres se sont abattus sur divers points du Néguev, déclenchant une riposte qui a fait des morts et des blessés. Principaux points visés par ce déchaînement de violence : la localité de Sderot et les colonies (les moshavim) proches de l’enclave palestinienne et qui, contrairement à Ashkelon et Beersheva, ne sont pas protégées par le Dôme d’acier récemment mis en place.
Survenant à quelques semaines des législatives anticipées prévues pour le 22 janvier, ces escarmouches compliquent une conjoncture déjà passablement trouble. Netanyahu, qui s’est longtemps posé en chef de guerre, se retrouve aujourd’hui en butte aux vives critiques de l’ultradroite qui réclame une action musclée et non pas des menaces creuses. Mais on n’est plus en 2008, au moment de l’opération « Plomb durci ». En Égypte, un nouveau régime est en place, dont la fidélité à l’accord de paix risque d’être mise à rude épreuve. D’autre part, le calme prévalant à la frontière avec le Liban est précaire. Enfin, rien n’indique que les USA et l’Union européenne soient disposés à regarder ailleurs si un conflit d’envergure venait à éclater, menaçant la paix mondiale. Ni que la République islamique résisterait longtemps à ses ardeurs belliqueuses.
Le peuple d’Israël, répète à l’envi « Bibi », est appelé à choisir ses dirigeants face aux « plus grands défis en termes de sécurité depuis la fondation de notre État ». Il n’est pas certain qu’il soit le mieux armé (sans jeu de mots) pour répondre à cet appel.
S’il le pouvait, nul doute que Benjamin Netanyahu préférerait rayer de son calendrier politique la septimana horribilis qu’il vient de vivre. « Les emmerdes, ça vole en escadrille », disait Jacques Chirac. Et des ennuis, le Premier ministre israélien en a eu des pelletées ces derniers jours. Le choix de la mauvaise carte électorale américaine pour commencer, le soudain...

commentaires (1)

israel n'est pas sur Mars que je sache, ce pays raciste vit parmi nous, et ne peut pas faire semblant que toute la merde qui se passe autour des ses frontières ne l'éclabousseraient pas un tant soit peu. De Téhéran à Ryad, les soulèvements contre les dictatures réelles ou supposées n'ont dans la tête des peuples qu'une chose, qu'israel évite de voir en face, la fin du calvaire du peuple le plus opprimé sur terre en ce moment.Les palestiniens ne méritent pas cet implacable acharnement des rescapés du génocide perpétré par des occidentaux en 40-45, et même avant. nathan/videur ne pourra pas se dérober à ses obligations et à celle du peuple juif, réparer la terrible faute commise par cet injuste implantation, je ne sais pas s'il a besoin de plus d'armes qu'en ce moment pour se sortir d'affaires , mais depuis 65 ans et un surarmement chaque année et une extention des conflits vers d'autres pays Irak, Afghanistan, Pakistan etc..lui ramèneront toujours l'oeil de Cain dans sa tombe. L'affaire de la démission de Petraus, entouré d'espionnes en série, nous révelera des secrêts qui viendront s'ajouter aux tuiles qui tombent sur natha/videur.Pour sûr.

Jaber Kamel

10 h 58, le 13 novembre 2012

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Commentaires (1)

  • israel n'est pas sur Mars que je sache, ce pays raciste vit parmi nous, et ne peut pas faire semblant que toute la merde qui se passe autour des ses frontières ne l'éclabousseraient pas un tant soit peu. De Téhéran à Ryad, les soulèvements contre les dictatures réelles ou supposées n'ont dans la tête des peuples qu'une chose, qu'israel évite de voir en face, la fin du calvaire du peuple le plus opprimé sur terre en ce moment.Les palestiniens ne méritent pas cet implacable acharnement des rescapés du génocide perpétré par des occidentaux en 40-45, et même avant. nathan/videur ne pourra pas se dérober à ses obligations et à celle du peuple juif, réparer la terrible faute commise par cet injuste implantation, je ne sais pas s'il a besoin de plus d'armes qu'en ce moment pour se sortir d'affaires , mais depuis 65 ans et un surarmement chaque année et une extention des conflits vers d'autres pays Irak, Afghanistan, Pakistan etc..lui ramèneront toujours l'oeil de Cain dans sa tombe. L'affaire de la démission de Petraus, entouré d'espionnes en série, nous révelera des secrêts qui viendront s'ajouter aux tuiles qui tombent sur natha/videur.Pour sûr.

    Jaber Kamel

    10 h 58, le 13 novembre 2012

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