Pour Tokyo, il s’agit d’un fait « sans précédent » et les autorités ont immédiatement convoqué l’ambassadeur chinois pour protester. Ce dernier, Cheng Yonghua, en a profité pour répéter la revendication chinoise. Le Premier ministre Yoshihiko Noda a également mis sur pied une cellule spéciale pour gérer la crise et prévenu que les autorités nippones « allaient tout faire pour surveiller les navires ».
Ces six navires ne relèvent pas de la marine de guerre chinoise mais de l’Administration océanique d’État (SOA), placée sous l’autorité du ministère du Territoire et des Ressources naturelles. L’envoi de cette flottille constitue une réponse claire de Pékin à l’annonce lundi par le Japon de sa décision d’acheter trois des cinq îles de l’archipel. Le gouvernement nippon possède déjà la quatrième île tandis que la dernière appartient toujours à un propriétaire privé japonais.
Certains analystes mettent la vigueur de la réaction chinoise dans ce différend maritime avec Tokyo sur le compte de la transition politique en cours en Chine qui s’annonce plus compliquée que prévu, avec notamment la disparition inexpliquée depuis 10 jours de la vie politique du vice-président et futur numéro un, Xi Jinping, pour succéder à Hu Jintao.
L’affaire des Senkaku/Diaoyu a en tout cas provoqué une nette détérioration des relations entre les deux pays ces dernières semaines. En août, des militants pro-Pékin avaient débarqué sur l’une des îles disputées, Uotsurijima, et été rapidement arrêtés par les autorités nippones puis expulsés. Quelques jours après, une dizaine de nationalistes japonais avaient à leur tour hissé le drapeau nippon sur la même île pour réaffirmer son appartenance au Japon. Cela avait déclenché des manifestations antijaponaises de milliers de personnes dans plus de 20 villes de Chine. Des commerces japonais, des restaurants et des véhicules avaient été pris pour cibles dans certaines villes. Des inconnus avaient même arraché le fanion japonais sur la voiture de l’ambassadeur en poste à Pékin. Le Japon a d’ailleurs pressé hier la Chine d’assurer la sécurité de ses ressortissants, suite à une série d’agressions physiques rapportées par le consulat du Japon à Shanghai.
(Source : AFP)
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