Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Crise

Un gouvernement tripartite aujourd’hui en Grèce ?

La tâche essentielle du futur cabinet : renégocier avec les créanciers du pays.

Alors que la Grèce se débat pour sortir de la crise politique et sociale, des touristes s’amusent avec les pigeons sur la place du Parlement à Athènes.  Andreas Solaro/AFP

La Grèce semblait sur le point de se doter d’un gouvernement de coalition tripartite, dont la tâche sera de renégocier, pour tenter d’en assouplir les conditions, le prêt qu’ont consenti à Athènes les pays européens et le FMI, tout en garantissant son maintien dans l’euro. La constitution d’un gouvernement de coalition est possible d’ici à « mercredi (aujourd’hui) à la mi-journée », a ainsi estimé hier soir le dirigeant socialiste Evangelos Vénizélos, en marge d’une réunion entre responsables politiques.
Depuis les élections législatives remportées dimanche par la Nouvelle Démocratie (droite), mais sans la majorité absolue, trois partis tentent de se mettre d’accord sur le nom du futur Premier ministre, mais surtout sur une plate-forme politique commune devant servir de base aux négociations de la Grèce face au trio de ses créanciers UE, BCE et FMI. M. Vénizélos a d’ailleurs surnommé ce futur gouvernement « équipe de négociation nationale », qui devra, selon lui, « essayer de procéder à la meilleure renégociation possible de l’accord de prêt ». « Nous allons mobiliser tous nos contacts internationaux et toute notre expérience », a-t-il ajouté.
Sans le dire, M. Vénizélos sous-entend qu’un accord politique est intervenu dans la journée entre la Nouvelle Démocratie, le Pasok (socialistes) et un petit parti de gauche démocratique, le Dimar, qui est devenu le pivot de la vie politique nationale depuis dimanche avec ses 16 députés. L’objectif est d’achever la formation de ce gouvernement à temps pour une réunion de l’Eurogroupe, qui doit examiner demain les moyens de maintenir la perfusion financière sous laquelle a été placée la Grèce. Au cœur des tractations, la plate-forme politique commune doit servir de base pour négocier et assouplir l’ensemble très rigide de mesures imposées à ce pays, qui ont conduit à une chute brutale du niveau de vie des Grecs. Privée de l’arme de la dévaluation en raison de son appartenance à l’euro, la Grèce en crise a en effet été contrainte par ses créanciers de recourir à une sorte de « dévaluation intérieure » pour faire baisser ses coûts de production. Mais axée sur les baisses de salaires et combinée à une rafale d’impôts, l’opération a surtout abouti jusqu’à présent à amplifier la récession et la désespérance sociale sans qu’aucun signe de reprise ne se manifeste.

Dimar diva...
La Grèce, qui n’est pas non plus parvenue à mettre en œuvre les réformes structurelles et les privatisations demandées par les créanciers, traverse sa cinquième année consécutive de récession avec une baisse globale du PIB de 14 %. Pour alléger la pression, le dirigeant de la Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, plaidait surtout jusqu’à présent pour des abaissements d’impôts afin que l’activité des entreprises, asphyxiées par la crise, puisse repartir. À gauche, l’accent était plutôt mis sur un retour à la régulation du marché du travail et le soutien aux salaires. Ces mesures s’inscriraient de toute façon dans la recherche d’un compromis plus global avec les Européens et le FMI. À en croire les engagements préélectoraux, la future équipe se prépare à demander un report jusqu’en 2016, au lieu de 2014, de l’assainissement budgétaire demandé à la Grèce.
Pour M. Samaras, tout comme pour M. Vénizélos, il est essentiel de convaincre le Dimar de participer au gouvernement pour éviter un simple retour au couple désavoué précédent et apporter une caution de gauche. Toutefois, le dirigeant du Dimar, Fotis Kouvelis, a légèrement douché ces espoirs en soirée, déclarant : « Nous allons accorder au gouvernement un vote de confiance, mais nous n’y participerons pas. »
Pendant ces tractations byzantines à Athènes, le patron de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a versé un peu d’eau froide sur les ambitions grecques en déclarant qu’il n’y aurait pas de modifications profondes dans le programme de réformes exigées par les créanciers, évoquant au mieux un décalage dans le temps, dans un entretien accordé hier à la radio publique autrichienne 01.
(Source : AFP)
La Grèce semblait sur le point de se doter d’un gouvernement de coalition tripartite, dont la tâche sera de renégocier, pour tenter d’en assouplir les conditions, le prêt qu’ont consenti à Athènes les pays européens et le FMI, tout en garantissant son maintien dans l’euro. La constitution d’un gouvernement de coalition est possible d’ici à « mercredi (aujourd’hui) à la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut