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Moyen Orient et Monde - France

Hollande a désormais une « hypermajorité »

La gauche dispose de tous les pouvoirs pour s’attaquer au redressement du pays.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a remis hier la démission de son gouvernement au président François Hollande, au lendemain du second tour des législatives à l’issue duquel la gauche dispose de tous les pouvoirs pour s’attaquer au redressement du pays.


Aussitôt renommé Premier ministre par le chef de l’État, M. Ayrault devrait ajuster son équipe à la marge, les 25 ministres – lui y compris – candidats aux législatives ayant tous été élus.
L’hypothèse d’une participation communiste à la nouvelle équipe s’est en revanche éloignée. Devant le Conseil national du PCF, le secrétaire national Pierre Laurent a estimé que les conditions n’étaient « pas réunies » pour que des communistes entrent au gouvernement.


Six semaines après la présidentielle, les électeurs ont fait preuve de cohérence en donnant à M. Hollande une « hypermajorité » au Parlement, relevait lundi le quotidien Libération.
Le rythme s’est s’accéléré au lendemain du scrutin. Sans avoir commenté les résultats, le chef de l’État s’est envolé pour le Mexique et le sommet des pays du G20, dont les dirigeants, Européens en tête, espèrent ramener un peu de confiance dans l’économie mondiale.


Avec 314 députés sur 577, le PS et ses proches alliés n’ont pas besoin des écologistes, ni du Front de gauche pour détenir la majorité absolue à l’Assemblée, où, lundi, les petits nouveaux ont fait leur apparition, à l’image de Seybah Dagoma ou Pascal Popelin, qui y ont croisé de vieux briscards, ex-membres du gouvernement, comme François Baroin ou François Fillon.


Avec 234 nouveaux élus, soit 40 % du total, l’affluence s’annonce forte dans les couloirs, où est notamment attendu le tonitruant avocat Gilbert Collard, l’un des deux élus du Rassemblement bleu Marine avec Marion Maréchal-Le Pen, qui s’y rendra plus tard dans la semaine.


La tante de la jeune élue et présidente du FN, Marine Le Pen, a assuré lundi que « la recomposition politique est bel et bien là », mais que les dirigeants de l’UMP refusent de la voir. Elle a par ailleurs confirmé qu’elle allait introduire un recours sur le scrutin à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle a été battue, devancée de 118 voix.
Élysée, Assemblée, Sénat, régions, majorité des départements... La gauche dispose désormais de tous les leviers.
« L’œuvre qui est devant nous est immense. Rien ne sera facile. Rien ne nous sera donné », a mis en garde dimanche soir le chef du gouvernement, en appelant à la mobilisation de tous les Français.
« Rétablir nos comptes publics, retrouver la croissance, faire reculer le chômage, rendre à notre industrie son dynamisme » : il a égrené les chantiers auxquels le gouvernement doit s’attaquer et appelé à « la contribution de tous ».


Le chef du gouvernement doit à présent préparer le projet de budget 2013, dont dépend toute la politique du gouvernement. Entre respect des engagements pris auprès des électeurs et dure réalité des comptes.
Dès aujourd’hui, le PS réunit son Conseil national pour fixer la date de son congrès, qui désignera celui ou celle devant succéder à Martine Aubry à la tête du parti.


Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, a annoncé qu’il allait « proposer un ticket » avec Harlem Désir. Mais le numéro deux du PS réaffirme de son côté son intention de briguer la direction du parti.


À droite, la course à la présidence de l’UMP – qui perd une centaine de députés par rapport à l’Assemblée sortante – est ouverte, entre M. Fillon et le secrétaire général du parti, Jean-François Copé. Mais M. Baroin a assuré qu’il serait « certainement » candidat, si ses « idées ne sont pas reprises ».


À gauche, les esprits s’échauffent autour de la bataille du perchoir qui désignera le 26 juin le président de la nouvelle Assemblée. Claude Bartolone est candidat côté PS, tout comme Jean Glavany, qui l’a annoncé en conférence de presse dans l’après-midi. Élisabeth Guigou s’est déclarée « disponible ».


Entre-temps, les groupes politiques auront élu dès cette semaine leurs présidents. Christian Jacob, président du groupe UMP sortant, et Bruno Le Roux, pour les socialistes, font figure de favoris.


Avec 17 députés, Europe Écologie-Les Verts obtient son premier groupe à l’Assemblée. Denis Baupin, nouveau député EELV, est lui aussi « disponible pour prendre des responsabilités dans le groupe ».


M. Ayrault a assuré que la « démocratie parlementaire sera restaurée », confirmant la promesse du président Hollande de renforcer le rôle du Parlement. Il pourra compter avec une Assemblée renouvelée, qui comprend 155 femmes, un record.


Seule ombre au tableau démocratique : l’abstention record confirme la désaffection des Français pour des législatives organisées dans la foulée de l’élection présidentielle. Avec 56,29 % seulement de participation dimanche, jamais les électeurs n’avaient à ce point boudé ce type de scrutin depuis le début de la Ve République.

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